06/07/2015

DOSSIER | Traquer l'insolite dans nos vies











Editorial | Chroniques de l'insolite

Pour qu'une chose devienne intéressante, il suffit de la regarder longtemps disait Flaubert. C'est sans doute en adoptant cette attitude que j'aime profondément observer la vie sociale. Car si l'on porte un regard suffisamment insistant sur les situations de tous les jours, ces instants prennent alors une couleur différente et se révèlent à nous sous un angle inédit.


Il n'y a rien de pire que lorsque, à force de côtoyer les mêmes paysages chaque jour on finit par passer devant sans n'y porter plus la moindre attention. Parfois le simple fait d'un éclairage nouveau, de la présence d'une personne ou encore de notre humeur, ce paysage peut se révéler à travers sa singularité. N’avez-vous jamais fait cette expérience ? Lycéen, je me souviens qu'un de mes amis, photographe, avait réalisé une exposition photographique en proposant des clichés des recoins de l'établissement. Clichés qui n'en était justement pas. Car, si les endroits photographiés étaient des lieux que nous fréquentions à cette époque tous les jours pour ne pas dire plusieurs fois par jour, l'interprétation qu'il en proposait les rendaient méconnaissables et surtout leur donnait une nouvelle fraîcheur. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si un lien vers le site de cet ami figue sur ce blog. Aujourd'hui artiste à son compte il a su cultiver, travailler et affiner ce regard pour en faire un véritable instrument de travail dont l'appareil photo n'est que le support. Pour ma part, ce n'est pas tant les lieux et ses empreintes matérielles qui m'intéressent mais ceux qui les font vivre au jour le jour. Autrement dit, le bâtit ne prend jamais un sens aussi véritable que lorsqu'il est occupé par l'Homme. Surtout lorsque celui-ci ne l'utilise pas de la manière dont son concepteur l'avait envisagé. Car c'est là que se révèle le vrai visage de l'humanité en y proposant une interprétation personnelle. Mais c'est aussi à cet instant que l'utilité et la fonctionnalité de tels espaces se justifient. De cette manière, l'imagination et la créativité ne viennent pas que de l'architecte qui a conçu les éléments mais également de l'usager qui se l'approprie et l'adapte à ses besoins. Si j'osai cette comparaison un peu trivial, je citerai l'exemple des grottes et cavernes que l'Homme au temps de son origine peignait de son regard sur le monde. A ce titre, l'espace public est un terrain fertile où s'expriment les identités sociales. Que ce soit dans le hall d'une gare, dans un bus, sur une place ou un parking, chaque jour des situations originales ont lieu. Ou plutôt singulières car l'originalité de ces situations provient de ce que l'on éprouve après les avoir relatées, sorties de leur contexte. Il me plaît d'y observer les situations les plus cocasses qui s'y jouent et de les immortaliser dans des chroniques que je qualifierai de "insolites". Sans quoi elles passeraient inaperçues. .Mais il me semble qu'une autre particularité ressort de mes chroniques. Et ce particularisme rejoint le débat contemporain dans le sens où il tord le coup à une angoisse. Certains pensent que les gens ne se parlent plus, qu'il n'existerait plus aucun contact entre les individus. C'est parfois vrai que dans les abris bus, les personnes qui attendent leur transport sont pour le moins statiques et sans vois pour ne pas dire sans expression. J'ai déjà eu l'occasion d'évoquer dans une chronique le visage blême et sans sourire des certaines personnes dans la rue le matin. Je pense que l'interaction entre les individus existe mais elle prend des formes nouvelles correspondant à la personnalité de chacun. Ainsi, s'il n'y existe pas de dialogue entre deux personnes qui passent par les mots d'une conversation, un automobiliste qui laisse passer un piéton, une jeune personne qui se lève pour laisser sa place à une personne plus âgée dans le bus sont des actes dont je suis le témoin chaque jour. Et dans ces chroniques, ce sont ces actes que je tenterai plus particulièrement de révéler et de mettre en avant. Autrement dit les situations de la vie quotidienne où se noue l'échange entre les individus.Car, qu'il soit furtif ou posé, éphémère ou régulier, synthétique ou inspiré, l'échange est omniprésent dans nos vies. Et même si le plus souvent, on ne prend pas le temps d'y mettre les formes, il s'immisce de lui-même improvisant des médias originaux. Françoise DOLTO n'affirmait-elle pas que tout est langage ?

Dans cette rubrique : Chroniques de l'insolite, il s’agit d’un parti pris car je considère qu’au-delà de nos faits et gestes habituels, la vie est source d’étonnement ou l’homme tient une place de créateur faisant appel à son imagination. C’est une pratique qui consiste à témoigner de la vie quotidienne sans s’y laisser piéger. Ainsi, je me préserve des habitudes derrière lesquelles on fait disparaître la singularité de l’existence.



26/05/2015

[Lecture] Quand le travail rend étranger à soi-même

Alexandre LACROIX promène sa plume dans les rivages tortueux du monde du travail et lève le voile sur l'impitoyable vie sauvage d'entreprise. Et curieusement, il  n'est pas question ici de grand capital. Il n'y a pas d'autre bouc émissaire que l'homme qui travaille trop.

Il décrypte avec une certaine finesse la dureté des relations. Il montre une expertise face à un univers où le meilleur s'impose. Il développe une force de situations concrètes qui illustrent finalement la loi du marché. C'est l'individu lui-même qui créé les propres conditions de la déshumanisation.


Le paradoxe du travail tel qu'il est montré ici propose une véritable problématique de société. Le trop plein favorise le "burn out" alors que son absence créé "l'isolement social". En cause : l'individu lui-même et son propre rapport à l'emploi.




Sommer, personnage principal de ce roman, agit de manière égale dans sa vie professionnelle, sociale ou privée. Dans ces trois sphères, il se caractérise par sa froideur. Un être auto-centré, aux gestes techniques et aux manières ritualisées. Si ce récit est en effet un roman, il a tout d'un essai illustré. Non pas par des dessins mais à travers l'expérience d'un homme, Sommer, devenu prisonnier de lui-même et étranger à toute vie sociale. Il manipule tellement bien ses outils de travail qu'il en devient lui-même un, qui finit par dérailler.




Fidèle au Stoïcisme auquel il voue une attraction sans faille au fil de son oeuvre (Comment vivre lorsqu'on ne croit en rien ?), Alexandre LACROIX procède en une présentation brute du monde du travail. Ni plaidoyer, ni réquisitoire, pas même l'expression d'une émotion éphémère. Seulement une vue sans perspective où la réussite se mêle au tragique. 

A ceux qui ont perdu le goût du travail, ce roman peut apporter l'envie d'envisager autrement leur activité professionnelle. Où les rassurer sur leur propre sort. Pour ceux qui recherchent un emploi, ce récit se présente comme un exercice afin de sélectionner un choix. 



06/04/2015

Dossier | Les saisons, calendrier de l'éphémère

Editorial | Ephéméride 

Le cours d’une année est constitué d’une multitude d’étapes successives qui se renouvellent inexorablement. Il en est certaines que l’on appréhende et d’autres au contraire, qu’on appelle de nos vœux. Le mois de septembre incarne la rentrée. C’est une étape ambiguë car elle correspond à la fois à une attente pour ce qu’elle suscite comme nouveauté et un regret car elle ferme la porte des vacances. Septembre résonne dans nos oreilles sans que l’on puisse en décrire précisément le sentiment. Un mélange de nostalgie et d’impatience. Pour beaucoup d’entre nous ce mois-ci est celui de la rentrée.Un de plus important symbole se caractérise par le cartable accompagné d’une panoplie d’outillage : crayons, cahiers, livres ou autres fournitures dont les supermarchés regorgent depuis des semaines déjà. Même si jusqu’ici on avait réussit à passer à côté, maintenant, ce douloureux moment s’est déclaré officiellement. Il est sur toutes les lèvres, dans toutes les discussion, comme une odeur d’automne qui se répand dans les rues. La rentrée peut être vue sous l’angle professionnel, alors symbolisée par la réouverture des usines qui avaient stoppées leur activité durant le mois d’août. Bref, la communauté des travailleurs va reprendre le chemin de leur activité quotidienne. Etudiants, retraité, chercheur d’emploi, tous ceux qui manient avec plaisir ou par nécessité leur agenda avec adresse. En outre, la rentrée c’est également la période où l’on reprend une activité associative, sportive ou ludique. Il n’y a qu’à voir le nombre de forum des associations qui se répartit le calendrier du mois de septembre. Il n’est pas une commune ou de canton qui résiste en France à ce temps fort de la vie locale. C’est à la fois la célébration du temps libre et l’explosion du marché du loisirs. Il y en a pour tous les goûts : musique, théâtre, danse, gymnastique… Certains reprennent avec la plus grande impatience l’activité qu’ils pratiquent depuis plusieurs saisons déjà, tandis que d’autres sautent le pas de la découverte. Mais pour certains, c’est également, le temps des cours particuliers et la préparation du rattrapage après un premier échec aux examens de juin. Moins folklorique mais indispensable pour débuter sereinement le premier semestre de l’année scolaire. Sur les ondes de radio, à la télé, dans la presse c’est également la rentrée. Celle de nos émissions favorites. Vont-elles reprendre ? Avec un nouveau présentateur ? Une formule plus populaire ? Quelle innovation va-t-on nous proposer ?En effet, la grille des programmes est un repère pour celui qui suit l’actualité, quelle qu’elle soit : people, internationale, politique, sportive…Combien d’édito du mois de septembre vont traiter de ce phénomène ? La rentrée est un phénomène insatiable par sa dimension culturelle mais pour autant singulier. Quelque soit le contexte que l’on vit, le mois de septembre est une période où l’on doit chercher de nouveaux repères et nécessairement s’adapter. Si le changement d’année civile marque un passage administratif avec une influence psychologique sur les esprits – je me souviens encore la première fois où j’ai indiqué 2000 sur ma copie lors d’un devoir surveillé, la période charnière du mois de septembre est un véritable tremplin dans l’existence.

26/03/2015

[Médito] Démission

Démissionner ne conduit-il pas à se soumettre ? La démission ce n'est pas quitter un système mais finalement s'y soumettre en ne tenant plus une place active mais en demeurant dans un état passif. 

Après qu'il ait été dénoncé celle de l'école et des intellectuels, la démission gagnerait-elle à présent la politique. Un animal pourtant connu pour être résistant, volontaire et détenteur d'une ambition à rude épreuve. Mieux, un sphinx qui continuellement renaît de ses cendres.

[La démission qui ne nous libère pas du système conduit tout droit à la soumission.]

Comme chacun le sait, l'époque que nous vivons n'est certainement pas propice à la démission qui conduit droit à l'échec. Tout d'abord dans la situation que connaît l'emploi, ou toute démission qui n'assure en rien de retrouver un autre emploi, dans la vie sociale ou arrêter de se battre mène à l'exclusion et en politique ou désormais la démission ouvre grand la porte à l'extrême droite. 
Une démission qui par conséquent n'apporte donc aucune solution ni ponctuelle, nid durable. Le seul moyen de construire une liberté collective à notre époque est de cultiver la persévérance. Une vertu que nourrie la pédagogie. Qui touche de près ou de loin à l'une de ces activités ne doit pas démissionner.

23/03/2015

[Lecture] Que la joie demeure

Ce récit est à la fois troublant et parfaitement rassurant. Troublant car le narrateur se retrouve confronté à des situations pour lesquelles il est difficile de poser un jugement définitif, rassurant car ce flottement de la réalité, nous le connaissons tous plus ou moins dans notre vie de tous les jours. 

Solaro, personnage tout à fait banal dans les premières pages se révèle d'une innocente sincérité qui va le rendre non seulement suspect mais coupable aux yeux de ses congénères. Accusé de meurtre, il ne cherchera pas à se défendre et laissera plutôt son avocat, les témoins, l'avocat général, la présidente de la cour et surtout les jurés, décider seuls à partir de leurs représentations de ce que le narrateur pourrait être : un être insensible. 




"Il n'y a de société possible que parce qu'il y a des choses qu'il n'est pas possible d'accepter, des choses qu'il est même interdit d'accepter." A elle seule, cette citation résume l'ambition de ce récit.


Alors que le narrateur connaît des circonstances successives que d'aucun qualifierait de spirale de l'échec, il demeure serein et mieux, continu de déguster les milles plaisirs du quotidien. Son stoïcisme face aux événements n'a d'égal que la philosophie qu'il pratique : Qu'est ce qui est aimable dans la présente situation ? Car ne nous y trompons pas, Solaro est plus un sphynx qu'un être passif qui serait dépourvu de volonté. 
Acceptes ce qui t'arrive, c'est le plus sûr moyen de cultiver la joie. Un stoïcisme fait de volonté et du refus de l'évidence au profit de la spontanéité en quelque sorte. 
Car la joie dont témoigne ici le narrateur se révèle un sentiment profond, intelligent et constructif qui donne des raisons d'aimer les situations les plus routinières. Les plus dramatiques aussi. C'est sans aucun doute cela qui donne à ce récit une clé de lecture du monde contemporain.

La joie, Charles PEPIN, Allary Editions, 2015

02/03/2015

[Lecture] Une intelligence digitale

C'est le récit synthétique et non moins expert d'une invitation au voyage de notre temps. A travers un personnage certes féminin et surtout hybride, humaine et digitale, Michel SERRES nous parle de l'évolution que connaît aujourd'hui notre civilisation. Il nous apprend qu'il ne faut pas avoir peur car aussi multiples et complexes que soient les enjeux du numérique, ils servent d'abord l'intelligence et préserve notre culture. Les outils technologiques de ce début de 21e siècle sont au service de l'éducation.


" Le monde a tellement changé que les jeunes doivent tout réinventer [...] Ce livre propose à Petite Poucette une collaboration entre générations pour mettre en oeuvre cette utopie, seule réalité possible"


Dans cet ouvrage où l'érudition côtoie la technique en formant un couple uni, le célèbre philosophe de sciences nous tient à peu près ce langage. Il est vain d'opposer les nouveaux moyens de la technologie avec les anciens usages de la manifestation de la pensée. Il faut bien au contraire adapter notre système de réflexion au prouesses du numérique.


Sur la forme comme dans le fonds, tout dans ce livre pousse au changement. Le présent, temps de l'action pour tout acteur engagé dans une activité, conjugue ici les phrases de notre propre futur. C'est un récit prospective qui tire du passé des enseignement au service de l'avenir. 
Le philosophe rappelle ici les deux premiers stades de la transmission de la pensée : le passage de la tradition orale à la culture écrite et sa diffusion par l'imprimerie. Il poursuit ces deux avancées historiques par l'ère actuelle du numérique. Trait commun entre les trois : la page. Format unique de la pensée multiple.
Petite poucette, c'est chacun d'entre nous.

Petite poucette, Michel SERRES, Editions Le Pommier, 2012.

DOSSIER | Culture, apprendre à vivre ensemble pour faire société



Editorial | Racines de l'existence

Faire l'expérience de la vie humaine, c'est considérer un même monde avec tant de singularités. S'il n'y a pas de races, il existe des racines qui constituent pour chacun, les fondements de son être. Autrement dit, sa culture. La culture c'est un patrimoine commun qui permet à chacun d'être reconnu. C'est également la manifestation des traces d'un passé dans lequel chacun inscrit son propre devenir. De l'universel au particulier, du local au global, la société poursuit son oeuvre et peut s'observer sous différentes approches : anthropologique, ethnologique, économique, psychologique, géographique... dans le registre des sciences humaines.
Faire société, tel est l'objectif que se fixent la plupart des groupes d'individus  qui forment les corps intermédiaires tels que les associations qui mènent une action d'intérêt publique. Car même si nous vivons sans nul doute les uns à côté des autres, le délitement est un risque qui nous menace.





[En devenant acteurs de leur citoyenneté à l'échelle de leur bassin de vie, les individus s'intègrent de manières constructive et durable.]






En sa qualité de science de la société, la sociologie étudie une matière en perpétuelle mouvement. De rupture en recomposition, la société évolue constamment. D'ailleurs, les sciences humaines dans leur ensemble apportent des clés de lecture complémentaires pour éclairer les relations entre l'individu, le groupe et la société, leur phénomène d'appartenance.

Sciences humaines ou sciences sociales ?

Quelles différences fait-on entre fait, phénomène et situation à caractère social ? Pour qu'il soit social, tout fait  se caractérise par quatre propriétés : collectifs, stables, extérieurs et contraignant aux individus.
Le phénomène social quant à lui s'exrprime comme le résultat de causes et la situation s'illustre à travers l'adéquation et l'interaction entres ces éléments.

Au sommaire de ce dossier, retrouvez :

[Médito] Goût
[Débat] Préférence ?
[Expresso] Faire société
[Lectures] Temps libre
[Regard] Goût des autres


02/02/2015

DOSSIER | La spiritualité, expression de la vie intérieure


Editorial | Corps et esprit

La religion est-elle un fait social comme un autre ? Au commencement de toute religion, il y a l'idée que l'on se fait de la mort. Une question qui nous angoisse autant qu'elle nous intrigue. Un sujet qui nous questionne et qui nous invite à un libre interprétation. 


[L'idéal que propose la religion est moins celui de la liberté qu'un principe de vérité]



Et si pour redonner corps à une action publique parfois dépourvue de sens, il fallait cultiver l'esprit ?

[F-X.H]

Au sommaire de ce dossier, retrouvez :

[Médito] Rituel
[Débat] Vie privée versus vie publique
[Expertise] Le monde des religions
[Expresso] 
[Lectures] Petit traité de vie intérieure (Livre de Frédéric LENOIR)
[Live] Et si en plus y a personne
[Portrait] Bouddha
[Regard] La laïcité, philosophie de la République (Publié par F-X.H sur Angers Mag)
[Voyage] Pagode

19/01/2015

[Expresso] Critique

Pour aussi dramatique qu'elle soit, toute situation de crise porte en elle les germes d'un nouveau commencement. C'est ce que tentent d'engager nombre d'intellectuels, journalistes, dessinateurs, politiques, enseignant et autres artisans de la démocratie de puis la tragique circonstance du 7 janvier dernier et les événements non plus réjouissant qui ont suivit. A partir du l'élan démocratique, est-il une raison de se réjouir ? Non, mais d'espérer oui. Car il est possible de lire dans la presse, aux côtés des commentaires, des propositions pour un mieux vivre ensemble.

[La liberté d'expression ne peut s'exonérer d'un apprentissage de l'esprit critique. Comme toute chose en ce monde, sans les contraintes qui la révèlent, la liberté devient la pire des servitudes.]

Caricaturer représente un droit démocratique, répond à un besoin d'expression et libère l'attente de ne pas se prendre au sérieux. Et personne ne doit ignorer qu'une tribune médiatique incarne aussi un pouvoir même symbolique. Or, le dessin de presse aussi essentiel qu'il soit, ne propose rien pour contre-carrer ce qu'il dénonce. Il incombe par conséquent aux acteurs éducatifs, légitime et auto-proclamés, d'agir pour animer la dynamique citoyenne avec pour programme : Apprendre à critiquer. La nature ayant horreur de vide, il serait irresponsable de déconstruire des représentations sociales sans développer de nouvelles connaissances du réel. Autre défi que relèvent assez promptement trois figures intellectuelles dans la presse ce week-end.

Barbara CASSIN, professeure de philosophie défend l'idée selon laquelle il faut mettre les élèves au contact des textes qui marquent une autorité intellectuelle et historique. Qu'il s'agisse de pamphlet de Voltaire ou de témoignage de Gandhi. 

Bruno FRAPPA, ex-directeur de La Croix plaide pour un examen de conscience dans l'exercice journalistique. Il ne s'agit pas pour lui de dire que les journalistes n'ont pas d'éthique, mais possède une responsabilité dans la diffusion d'informations

Mireille DELAMS-MARTHY, juriste, invite à distinguer les idées qui choquent des incitations à la haine.

Tous trois développent en substance la conviction selon laquelle, il apparaît difficile pour une société, de progresser en laissant à d'autres le soin de l'éducation. On ne souffre jamais de se poser les bonnes questions. 





12/01/2015

DOSSIER | Le bien-être, un équilibre social


Hoï Han, Vietnam, 2012

Introduction | Valeur ajoutée


Prendre soin est la nouvelle injonction de notre époque. Mais de qui ? De soi-même comme des autres afin de créer une relation interpersonnelle vertueuse. Et qui correspond à un besoin plus qu'à une seule aspiration philosophique. Car cet élan vient de l'intérieur de chacun sans être dicté par la norme médiatique. C'est autant un phénomène de mode que la résonance entre la pratique du développement personnel qui se démocratise et le besoin pour chaque individu de revenir à l'écoute de lui-même.

Définit par l'Organisation Mondiale de la Santé comme un état de complet bien-être social, physique et psychologique, la santé repose avant toute chose comme un équilibre. Un état qui varie en fonction du contexte, de l'environnement, de l'âge ou encore du patrimoine génétique. Une situation qui présente une inégalité de chacun. Et dont le système de santé publique nationale cherche à corriger les différents à travers une prise en charge collective. De la santé individuelle à la santé collective, la politique publique intervient pour répondre aux besoins et garantie des principes communs à l'échelle de la société.

[Le bien-être est un état qui concilie désir d'émancipation et réalisation de soi 
en un dessein porteur d'une satisfaction durable.]

Tout au long de la vie, l'individu ne cesse de se construire non de manière linéaire mais par étapes qui associent échecs et réussites, difficultés et opportunités, frustration et accomplissement. C'est la raison qui explique l'équilibre dont nous sommes pour partis les acteurs. Ainsi, L'enfance,apporte le socle de l'éveil à la socialisation ; L'adolescence, du déclic à l'itinéraire ; La parentalité, la responsabilité éducative
Le temps de l'expérience et l'émancipation ; Le maintien des fonctions cognitives avec le vieillissement

Quel que soit l'âge de la vie, l'état de bien-être est un sentiment qui réunit apaisement et plaisir. L'enfance représente le temps de la construction de soi ; l'adolescence, celui de la construction identitaire tous deux tournés vers l'apprentissage de l'autonomie, socle indispensable de l'individu adulte dont l'expérience se poursuit par une transmission avant le dernier voyage.


[Médito] Ici et maintenant
[Débat] Entre bien-être social et santé
[Expertise] Santé, un bien public
[Expresso] Le Cac 40 tiré par le secteur de la santé

[Initiative] Rendez-vous avec soi
[Lectures] L'abondance frugale, Jean-Baptiste DE FOUCAULT
[Live] Institut Petite Enfance Boris CYRULNIK

[Portrait] La personne, la famille, la société
[Regard] L'artisan et le philosophe
[Voyage] 

07/01/2015

[Expresso] Front commun : un dessein pacifique

Le 7 janvier 2015, un attentat perpétré au siège du journal Charlie-Hebdo tue 12 Hommes et bafoue le 4e pouvoir de l’expression citoyenne tel que le reconnaît le système français, c'est-à-dire au cœur même de la vie démocratique. Il s’agit donc d’un double attentat qui s’attaque à deux cibles : la vie humaine et la liberté d’expression. Un anti-humanisme sauvage dépourvu de toute sensibilité qui oppose le dogme face au libre arbitre, la pensée unique face à la pensée critique.

Le monde entier est Charlie-Hebdo

Autant critiqué qu’il soit, l’exercice journalistique est avant tout un devoir, celui de l’information. Aussi multiples qu’ils se présentent, les points de vue y concourent. Loin d’être définitifs, les avis exprimés dans les médias constituent des point d’étape de la réflexion collective et à ce titre sont essentiels à la démocratie. L’intelligence n’est pas donnée, elle se construit à travers la confrontation des idées.


Bien avant ce drame, l’Histoire dénombre d’autres personnages morts pour leurs idées. Des soldat de la liberté qui ont eu le courage d’exercer leur droit d’expression. "Je préfère mourir debout que vivre à genoux" ainsi s’exprimait CHARB.


"Entre horreur et émotion ce jour face à la barbarie et en hommage au talent, 
en opposition au rideau noir de l'obscurantisme et au service de la page blanche,
 il faut reconnaître le pouvoir des idées sur celui des armes."

Le véritable exercice démocratique commence dès à présent. Il invite chacun à transformer la violence stérile du drame survenu en une dynamique féconde pour préserver le vivre ensemble. L’indignation réactualisée sous la plume de Stéphane HESSEL il y peu trouve dans l’actualité de ce début d’année une raison de s’engager pour mettre en pratique la célèbre formule de VOLTAIRE : « Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez le dire »

A l’inverse du repli sur soi, le contexte impose le resserrement autour d’un front commun et invite à l’ouverture d’esprit. 

05/01/2015

DOSSIER | La mémoire, traces du passé pour envisager l'avenir


Editorial | Carte mémoire

"Devoir de mémoire", "droit d'inventaire"... autant d'expressions qui nous rappelle la nécessité de nous reporter sur notre passé pour inventer l'avenir. Pour éviter de reproduire les mêmes erreur sans aucun doute mais également pour planter le décors de notre dessein et permettre une meilleure adhésion de tous. Car l'Histoire offre les meilleurs repères qui soient dans l'échelle graduée de nox existences. Et la mémoire est l'écrin qui la conserve.

Qu'elle soit individuelle ou collective, la mémoire est une condition essentielle de l'identité humaine. La mémoire est un devoir que l'on se fixe pour conserver l'apprentissage issue de l'expérience. Mieux, elle constitue un repère pour appréhender le présent. En ce sens la mémoire est une plante vivace.
Chaque nouvelle  période qui s'ouvre voit resurgir des amalgames. C'est pourquoi il est plus que jamais important de bien saisir notre passé.

[La marche du monde joue un partition entre commémoration du passé 
et anticipation de l'avenir]

L'espace et le temps constituent les deux grandes caractéristiques d'un monde qui avance vers l'infini. L'Histoire et la Géographie nous invitent à découvrir ces deux itinéraires de la compréhension du monde. L'histoire est un cycle temporel. La géographie un mouvement perpétuel.


DOSSIER | La gastronomie, le plaisir est sur la table



Editorial | A table !






[Médito] Goût
[Débat] 
[Expertise] 
[Expresso] 
[Lectures] 
[Live] 
[Portrait] 
[Regard] Papilles
[Voyage] 

01/12/2014

DOSSIER | La famille, repère entre l'individu et la société



Editorial | Tous parents

Qui n'a jamais entendu cette réflexion


[Si la question de la parenté occupe un vaste espace du débat contemporain, celle de la parentalité n'est pas suffisamment mise en avant]













[Regard]  La famille, principal soutien financier des jeunes


03/11/2014

DOSSIER l Les solidarités, l'échange au service d'autrui

Ho Chi Minh, 2012


Introduction | Socio-actif

Et si la solidarité débutait par l'écoute bienveillante vis à vis de soi comme d'autrui ? Une écoute de l'autre qui permet de comprendre ce qu'il est, ce qu'il attend et ce à quoi il aspire à devenir. C'est le plus sûr moyen de l'aider au plus près de ses besoins. Une écoute également de soi afin d'évaluer ce que l'on est capable de faire sans toutefois projeter sur l'autre ses propres désirs. C'est le moyen le plus sincère pour agir dans la juste mesure. Pour qu'il soit juste, tout acte de solidarité ne justifie en aucun cas de renoncement de la part de son auteur. Bien au contraire l'élan de solidarité réunit pour ne pas dire combine deux aspirations : celle de celui qui donne autant que celle de celui qui reçoit.


[Dans tout acte réside un enjeu de réciprocité, 
 que les solidarités mettent en oeuvre à travers l'écoute bienveillante]

Quoi que nous voulions en penser, nous sommes tous des êtres socio-actif qui se construisons à travers l'activité humaine. C'est un fait et non une théorie. Il n'y a pas une mais des solidarités. C'est pourquoi, afin d'éviter es amalgames, au terme "solidarité" il est préférable d'utiliser son pluriel "Les solidarités" car il est moins enfermant et définit mieux ses caractéristiques. Les solidarités sont en effet multiples. Elles peuvent être familiale, intergénérationnelle, culturelle, ponctuelle ou durable. Tout acte porte en lui une dynamique de solidarité.

Toute fragilité passagère est une force durable

Chacun porte en lui une fragilité ponctuelle ou permanente qui lui apporte une force après l'épreuve à travers le phénomène bien connu de résilience. Par conséquent, non seulement une difficulté passagère n'épargne personne mais peut se retourner positivement. 

Il faut donc cesser de considérer une démarche solidaire comme un nivellement par le bas de la société. Tout acte solidaire participe au développement. Une politique de la solidarité peut aussi être innovante. A l'image de Agir ensemble

Toutefois, de l'insertion à l'émancipation des individus, la politique de solidarité nécessite que son bénéficiaire participe activement à la démarche. L'insertion est une base indispensable à dévElopper.

Au sommaire de ce dossier, retrouvez :

[Expertise] Prévenir l'exclusion
[Lectures] Fragilités (Livre de Jean-Claude CARRIERE)
[Live] Buena vista social club
[Initiative] Un centre social
[Voyage] Ensemble agissons en Inde (site officiel de l'association)

27/10/2014

Edito des idées | Libres échanges

ECONOMIE | Trop souvent réduite à ce moyen, l'économie ne se limite pas à la finance. La prospective économique poursuit une fin durable là ou l'analyse financière ne représente q'une photo de l instant sans projection sur le film de la vie. Pourtant, à défaut d'être circulaire afin de transmettre un bénéfice à chacun, l'économie végète parfois dans le système fermé d'un entre-soi fortuné. Tout éco-système se trouve pourtant dans un impératif de liquidité afin de financer les projets qu'il couve. Si l'argent est le nerf de la guerre, l'idée est le coeur de l'activité.

Ministère de la Culture - Paris - 2012





[ Véritable boîte à idées, l'économie se révèle vertueuse lorsqu'elle s'engage au service du territoire. ]









20/10/2014

[Expertise] Transmettre

Pour n'importe quelle société, quelles que soient sa nature, ses composantes ou encore son origine, la transmission est un acte vital. C'est ce qui fonde l'évolution d'une civilisation. La seule volonté d'émettre un point de vue, aussi structurant soit-il, ne peut apporter suffisance. Créer les conditions d'un échange est la seule voie qui permet la progression de chacun. 

Dans une société qui émet à longueur de journée un flot d'information sans distinction, la transmission redonne une valeur et un sens à l'échange. Le fait de transmettre va plus loin que le seul besoin d'expression, il illustre la volonté d'apporter à l'autre un enrichissement. Une société de la transmission porte en elle l'intelligence collective comme idéal. Là où la communication sert uniquement l'intérêt de celui qui raconte, la transmission réunit les conditions d'un partage de destin.

La transmission est au coeur de nos vies. Et plus encore de nos relations. Il est possible de transmettre un savoir, comme une pratique, un souvenir ou encore une émotion. En fonction du support que l'on choisit, la transmission se fait alors vecteur d'un monde raisonné comme sensible avec pour postulat l'idée selon laquelle le partage fait grandir.

                              
Les idées ne sont rien si elles ne servent à porter ou relayer un message.

Dans éduquer, instruire et former, il y a transmettre. Qu'il s'agisse d'un savoir, d'une expérience ou de valeurs, la volonté de transmettre témoigne d'un acte éducatif.
Transmettre, c'est redistribuer quelque chose qui nous appartient afin de continuer de le faire vivre. A ce titre, ce n'est pas surtout pas s'en défaire mais faire fructifier auprès d'autres. Transmettre implique de se tourner vers le monde et de s'ouvrir aux autres.
Transmettre, c'est aussi créer les conditions d'une réciprocité et donc d'un échange entre deux ou plusieurs expériences.
Transmettre revêt un caractère durable, car cela revient à prolonger la vie ici d'un objet, d'un savoir-faire ou encore d'une information.

Transmettre est un acte universel autant que singulier. il est possible de transmettre un objet, un sujet comme une valeur. Il s'agit alors d'un héritage qui s'illustre alors sous la forme d'un savoir, un savoir-faire ou encore un savoir-être. Autrement dit, un apport culturel que chaque bénéficiaire fait fructifier selon l'arborescence de sa vie. Transmettre est par conséquent un mouvement. Tel est le verbe d'action qui symbolise, signifie et exprime l'intention de ce projet à visée sociétale. 

TRANSMETTRE | La lettre des idées n° 2 - Oct 14

A la une comme à la carte, [Hors-d'oeuvre] passe en revue les idées au fil de l'actualité
                   
EDITO | Boîte à idées 
Est-ce la politique où l'économie qui dirigent le monde ? L'idéal ou le capital ? Le projet où la rente ? Les deux mon capitaine et de manière complémentaire. Si, comme on le prétend à qui veut l'entendre, l'activité engendre l'activité selon le principe d'un cercle constructif et à ce titre vertueux, alors l'action politique doit encore avoir un sens. En tant que valeur économique, le milieu financier reconnaît le niveau de développement d'une civilisation et le progrès social qui l'accompagne. La société ne se limite pas à cela. Le territoire, support de l'action illustre un patrimoine naturel.
                                                                                          [Véritable boîte à idées, l'économie se révèle vertueuse lorsqu'elle                                                                                                                                              s'engage au service du territoire.]
Malheureusement, c'est trop souvent la finance qui mène la danse. Ces pièces sonnantes et trébuchantes que d'aucuns recherchent comme un graal plus qu'une des nombreuses clés des projets. N'avez-vous pas remarqués comme l'acquisition d'un bien peut supprimer la créativité là où le recyclage ou encore la conception artisanale la stimule ? En suivant ce raisonnement il devient possible d'affirmer que le capital financier n'est pas le moteur du capital culturel. Tout juste, il en est le prolongement car il permet de venir financer l'idée, matière première de l'activité. La créativité précède le bénéfice qui la récompense. La finance est un moyen au service d'une autre fin que celle de l'appât du gain. 
.
LE MOT DE L'ACTU | Territoires Dans la société mondialisée où penser global et agir local forment les deux extrémités d'une même activité, l'identité territoriale reste très prégnante. L'actualité nous le prouve sur des sujets tels la réforme territoriale ou le conflit Israëlo-palestinien, tous deux en apparence aux antipodes. 

POINT DE VUE | L'audace et l'activité
Il n'est pas illégitime de s'émouvoir des propos du ministre du travail quant à sa volonté de renforcer les contrôles des demandeurs d'emploi dans la conjoncture défavorable à l'activité. Mais de polémiquer si. La situation d'urgence que connaissent les chômeurs en fin de droit ainsi que le phénomène de paupérisation de ceux qui se retrouvent au chômage forcent le respect et imposent d'agir de manière constructive. Volontarisme qui, dans ce cas, se fait plus rare et moins pro-actif. Quel discours tenir pour susciter la motivation quand la morosité et le durcissement l'emportent ?

Trop souvent réduite à ce moyen, l'économie ne se limite pas à la finance. La prospective économique poursuit une fin durable là ou l'analyse financière ne représente q'une photo de l instant sans projection sur le film de la vie. Pourtant, à défaut d'être circulaire afin de transmettre un bénéfice à chacun, l'économie végète parfois dans le système fermé d'un entre-soi fortuné. Tout éco-système se trouve pourtant dans un impératif de liquidité afin de financer les projets qu'il couve. Si l'argent est le nerf de la guerre, l'idée est le coeur de l'activité.

L'ARTICLE | Le "tout-consommation aura-t-il une fin" - Les Echos (29 sept 14)
Un rapport sur la consommation à l’horizon de 2030 indique que celle des Français ne cesse de croître, malgré la crise et l’émergence de pratiques comme l’achat d’occasion ou le partage. La fin de de la consommation n'est pas pour demain mais elle peut prendre de formes relatives tout en restant constructives.

LE LIVRE | La nouvelle société du coût marginal zéro, Jérémy RIFKIN, Les liens qui libèrent, 2014
L’ambition de l’auteur est d’annoncer et de décrire la révolution des communaux collaboratifs, qui est, à en croire Jeremy Rifkin, une transformation en profondeur de l’économie mondiale initiée par la mutation de la matrice énergie/communication. Ce grand changement de paradigme et les transformations économiques qui en découlent, peuvent être l’occasion de réduire les inégalités de revenus, de démocratiser l’économie mondiale, de créer une société écologiquement durable. L'écrivain économiste aborde l’internet des objets, l’émergence des communaux collaboratifs et l’éclipse du capitalisme.

La finance solidaire repose sur une épargne placée sur des produits financiers solidaires. L’épargne sert des porteurs de projets développant des activités à forte utilité sociale et environnementale. Elle permet ainsi la création d'emplois, de logements sociaux, de projets environnementaux (agriculture biologique, commerce équitable...) et le développement d'activités économiques dans les pays en voie de développement.

 LE FIL DES IDEES | Facebook / Twitter

L'équipe de rédaction
[ Hors-d'œuvre | L'édito des idées ]
[Hors-d'oeuvre] L'édito des idées

13/10/2014

[Expertise] Emploi : l'audace et l'activité

Il n'est pas illégitime de s'émouvoir des propos du ministre du travail quant à sa volonté de renforcer les contrôles des demandeurs d'emploi dans la conjoncture défavorable à l'activité. Mais de polémiquer si. La situation d'urgence que connaissent les chômeurs en fin de droit ainsi que le phénomène de paupérisation de ceux qui se retrouvent au chômage forcent le respect et imposent d'agir de manière constructive. Volontarisme qui, dans ce cas, se fait plus rare et moins pro-actif. Quel discours tenir pour susciter la motivation quand la morosité et le durcissement l'emportent ?

La conjoncture socio-économique que nous connaissons ne fait pas dans la demie mesure et les solutions prêtes à l'emploi plus recettes. Pour ceux qui occupent un emploi comme pour ceux qui en recherchent un, il importe de pouvoir manier deux leviers complémentaires. D'une part un savoir-être et d'autre part un savoir-faire. Autrement dit, pour rester dans la compétition qu'impose la situation tendue, il importe, à défaut d'influer sur le cours des choses, d'agir à travers son  comportement comme son expertise.
L'activité est une source d'accomplissement.
Il est un principe en économie qui veut que toute activité, quelle qu'elle soit génère un cercle vertueux qui se déploie. Sans doute, ce facteur est autant psychologique que factuel. Pour autant il peut constituer une véritable ressource pour celui qui cherche à développer son activité.
L'expérience s'accumule avec le travail, l'efficacité s'acquière par l'habitude. L'audace est le révélateur de notre ressource intérieure.  C'est l'expression même du désir d'entreprendre. Ce sentiment ne rompt pas avec la sage lucidité mais rend possible, le temps d'une circonstance donnée, l'activité que l'on est chargé de conduire. Qu'il s'agisse d'une projet professionnel ou d'un entretien de recrutement. Toutes deux des circonstances qui requièrent une mobilisation de soi-même.

Nous avons traditionnellement tendance à opposer l'audace et le travail. La première serait une manière de s'imposer quand on ne dispose pas de l'expérience ou des savoirs suffisants pour passer par le système normatif. Elle permet alors de déjouer le cadre. Pis, celle-ci révélerait chez celui qui en use d'une forme d'inconscience qualifiable alors d'amateurisme. Dans le même temps, le travail, quant à lui, suit les étapes d'un cheminement construit et mène marche après marche à l'indispensable expérience professionnelle. Et s'il fallait justement privilégier les deux. Le travail comme socle du savoir-faire et l'audace comme moteur de l'initiative. Serait-ce conventionnelle comme méthode ?

06/10/2014

DOSSIER | Economie circulaire, de la création au développement des richesses



Introduction | Libres échanges

Toutes les activités humaines peuvent-elles s'illustrer sous l'angle économique ? Omniprésente dans nos activités les plus diverses, l'économie est devenu le maître-mot de la marche du monde. A telle enseigne qu'il faut inévitablement traduire économiquement les bénéfices d'une activité pour qu'elle soit non seulement mesurable mais utile. La macro-économie pour la société, la micro pour les initiatives locales.

[Le système économique produire, répartir et dépenser se révèle circulaire
 lorsqu'il intègre le recyclage dans son mouvement]

Dynamique de la société toute entière, l'économie se décline en direction de l'intelligence, de l'information et même des idées. Elle ne possède en réalité qu'un seul moteur : l'activité humaine. De là relève tout le reste. Et se structure à partir de l'entreprise aussi bien individuelle que collective - d'ordre matériel ou intellectuel - qui créée des biens ou des services en rapport à une demande sociale, environnementale, culturelle. Et constitue à ce titre une richesse. La possession autant que le bien-être. L'avoir aussi bien que l'être participent au cercle de l'économie.
Le processus de l'action économique réunit des étapes complémentaires en un triptyque solidaire. Au commencement de toute économie se trouve la production, qui exige un effort, un travail et sollicite une véritable volonté. Ensuite vienne la répartition et la dépense.
Produire, c'est se procurer des biens ou des services que la nature ne met pas spontanément à notre disposition. Répartir, le deuxième temps de l'action économique se présente comme la récompense du travail préalablement fourni. Les répartitions du PIB et des revenus en constituent les fruits principaux. Dépenser est la fois le troisième temps et l'autre moteur de l'économie. Pour faire simple, à cette étape de l'action économique, les consommateurs consomment, les administrations administrent des services non-marchands tandis que les entreprises accumulent. Autrement dit, arbitrairement, les deux modalités de ce processus sont la consommation et l'épargne.

L'entreprise est une initiative sociétale

Aussi, l'acte d'entreprendre correspond autant à une attente personnelle qu'à un besoin de la société toute entière. Mais l'économie ne fait pas tout. Elle est certes un des moteurs mais pas le seul ressort. Traduire une activité sous l'angle économique donne un ordre d'idées, mais ne révèle pas le sens. Où sont les sens productif certes factuel mais pas unique. Que pèse l'économie du bien-être tant prisé en ce 21e siècle ?


Au sommaire de ce dossier, retrouvez :


[Expertise] Créativité
[Regard] La finance stoïque
[Voyage] Chine




02/10/2014

[Débat] Comment la finance peut-elle se révéler solidaire ?

Nous désirons toujours ce que nous n'avons pas. En ce sens, le désir qui habite notre condition constitue notre plus grand moteur. Et l'économie n'est la propriété de personne.

La finance n'est pas que spéculation abstraite dénuée de toutes réalités visibles. La main invisible du marché peut remplir une fonction sociétale tout en conservant une part lucrative.


La finance solidaire repose sur une épargne placée sur des produits financiers solidaires. L’épargne sert des porteurs de projets développant des activités à forte utilité sociale et environnementale. Elle permet ainsi la création d'emplois, de logements sociaux, de projets environnementaux (agriculture biologique, commerce équitable...) et le développement d'activités économiques dans les pays en voie de développement.
Afin de profiter pleinement de notre capital, n'est-il pas grand temps de continuer à désirer ce que nous possédons ?

29/09/2014

[Médito] Pourquoi pas ?

La question est l'expression d'un désir tandis que la réponse l'illustration d'un besoin. Se questionner condamne à la quête là où les réponses apparaissent comme une évidence. Le pourquoi pas ? n'est pas une quête de l'impossible mais l'expérimentation de ce qui se présente comme réalisable. 

Lille, juin 2014

Combien d'entre-nous cherchent-t-ils une réponse sans s'être préalablement posé la bonne question ? Il est symptomatique de s'intéresser d'abord au résultat plutôt qu'aux méandres de la recherche qu'il l'aura pourtant permis. Quand les questions intrigues, les réponses rassurent. N' y a-t-il pourtant rien de plus dangereux qu'une idée toute faite ?

Eloge de la question


Aussi perturbatrices qu'elles soient, les questions ouvrent l'esprit plutôt qu'elles ne ferment les yeux. Bien formulées, elles invitent à envisager le monde dans sa multiplicité. Elles élèvent celui qui s'y emploie à une hauteur de vue suffisante pour qu'il contemple l'infini. Enfin, elles donnent le recul nécessaire à la sérénité. 

N'est-il pas préférable de se poser des questions au risque que celles-ci demeurent sans réponses plutôt que d'obtenir des réponses toutes faites ?

Pour vivre sereinement, c'est-à-dire réconcilier les antagonismes humains, ne faut-il pas oser assumer les questions et profiter des évidences. Ces dernières se présentent comme des trêves dans le cheminement d'une vie. 


Finitude de la réponse

A l'inverse, la réponse se présente comme un désir assouvi. Mais il demeure un mystère. On se résout aux évidences sans être en mesure d'en expliquer le sens. A l'image de l'enquête bouclée fautes de preuves, le réponse se présente comme une issue utile mais pas toujours lucide. Ainsi, à trop avoir de réponse, il est certes possible de se rassurer soi-même mais, dans le même temps, cela nous enferme dans un cercle, un système clos qui éloigne de la diversité.