15/01/2010

[Portrait] Le cinéma rohmerien

Comme la plupart des hommages, celui célébré à l'oeuvre de Eric ROHMER a été unanime pour considérer celle-ci comme un chef d'oeuvre. Il est vrai que la subtilité dont le cinéaste a fait preuve dans la mise en scène de ses scénarii n'est pas propice à la polémique. Et bien que osé, le cinéma de Rohmer n'a rien de provoquant et favorise une critique consensuelle. Pourtant le cinéma de Rohmer n'est qu'affère de séduction. On l'aime ou on y reste hermétique.

Dans son livre initiatique sur la philosophie Raphaël ENTHOVEN décrit dès les premières pages un environnement de quiétude et de sérénité propre à son exsitence. Et il termine par ces mots : " à cet instant tout peut être aimable sauf [...] le cinéma d'Eric Rohmer. Bien que n'appartenant qu'aux goûts personnels de l'auteur, ce point de vue en dit long sur la réaction que provoque l'univers du cinéaste.
Le cinéma de Rohmer est, et ce n'est rien de le dire, singulier. Il est en tout paradoxal. C'est justement ce paradoxe qui m'a toujours intrigué.
Chaque film est marqué par un rythme lent les moindre détails sont décortiqués. Des mimiques les plus agaçantes jusqu'au justifications existentielles les plus extrêmes. C'est ce rythme qui peut en décourager plus d'un.
La personnalité des personnages poussés jusqu'à la limite de leur propre caritature y est également pour beaucoup dans la singularité de ce cinéma d'auteur. Au premier abord relativment atypiques, il y a toujours un moment où le personnage en question nous rappelle à travers son comportement quelqu'un de notre entourage. Jusqu'à ce que l'on se rende compte qu'il y a un peu de nous aussi. Certaines scènes se font alors miroir.
Pour ma part, les films de Rohmer m'ont fait découvrir des villes. Et à ce titre m'ont donné l'envie d'aller visiter les charmes de la France en dépassant toutes idées reçues. Mieux, je suis parti à avec des a priori positifs. Dinard, Granville, Le Mans, Clermond-Ferrand, Vierzon. Le cinéaste a redonné de la couleur à des villes tristes.
Tout l'art de Rohmer réside selon moi dans le décors intimiste qu'il a toujours sur créer en jouant sur l'environnement et en lui rendant ses atouts.
A l'occasion de l'hommage qui lui est rendu, un journaliste a eu cette phrase géniale à propos du cinéma d'Eric ROHMER : "ça sonne faux, mais ça parle vrai".

2 commentaires:

  1. Qui mieux que lui maîtrise l'art de "disséquer" les sentiments? De peindre tout ce qui se joue dans les relations humaines? Quand on aime l'humain, on aime Rohmer.
    Larme amère sur Rohmer...
    Bob

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  2. ooooooOOOOOOooooooh ! Qu'est ce que je t'avais dit Bob...

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