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26/03/2015

[Médito] Démission

Démissionner ne conduit-il pas à se soumettre ? La démission ce n'est pas quitter un système mais finalement s'y soumettre en ne tenant plus une place active mais en demeurant dans un état passif. 

Après qu'il ait été dénoncé celle de l'école et des intellectuels, la démission gagnerait-elle à présent la politique. Un animal pourtant connu pour être résistant, volontaire et détenteur d'une ambition à rude épreuve. Mieux, un sphinx qui continuellement renaît de ses cendres.

[La démission qui ne nous libère pas du système conduit tout droit à la soumission.]

Comme chacun le sait, l'époque que nous vivons n'est certainement pas propice à la démission qui conduit droit à l'échec. Tout d'abord dans la situation que connaît l'emploi, ou toute démission qui n'assure en rien de retrouver un autre emploi, dans la vie sociale ou arrêter de se battre mène à l'exclusion et en politique ou désormais la démission ouvre grand la porte à l'extrême droite. 
Une démission qui par conséquent n'apporte donc aucune solution ni ponctuelle, nid durable. Le seul moyen de construire une liberté collective à notre époque est de cultiver la persévérance. Une vertu que nourrie la pédagogie. Qui touche de près ou de loin à l'une de ces activités ne doit pas démissionner.

29/09/2014

[Médito] Pourquoi pas ?

La question est l'expression d'un désir tandis que la réponse l'illustration d'un besoin. Se questionner condamne à la quête là où les réponses apparaissent comme une évidence. Le pourquoi pas ? n'est pas une quête de l'impossible mais l'expérimentation de ce qui se présente comme réalisable. 

Lille, juin 2014

Combien d'entre-nous cherchent-t-ils une réponse sans s'être préalablement posé la bonne question ? Il est symptomatique de s'intéresser d'abord au résultat plutôt qu'aux méandres de la recherche qu'il l'aura pourtant permis. Quand les questions intrigues, les réponses rassurent. N' y a-t-il pourtant rien de plus dangereux qu'une idée toute faite ?

Eloge de la question


Aussi perturbatrices qu'elles soient, les questions ouvrent l'esprit plutôt qu'elles ne ferment les yeux. Bien formulées, elles invitent à envisager le monde dans sa multiplicité. Elles élèvent celui qui s'y emploie à une hauteur de vue suffisante pour qu'il contemple l'infini. Enfin, elles donnent le recul nécessaire à la sérénité. 

N'est-il pas préférable de se poser des questions au risque que celles-ci demeurent sans réponses plutôt que d'obtenir des réponses toutes faites ?

Pour vivre sereinement, c'est-à-dire réconcilier les antagonismes humains, ne faut-il pas oser assumer les questions et profiter des évidences. Ces dernières se présentent comme des trêves dans le cheminement d'une vie. 


Finitude de la réponse

A l'inverse, la réponse se présente comme un désir assouvi. Mais il demeure un mystère. On se résout aux évidences sans être en mesure d'en expliquer le sens. A l'image de l'enquête bouclée fautes de preuves, le réponse se présente comme une issue utile mais pas toujours lucide. Ainsi, à trop avoir de réponse, il est certes possible de se rassurer soi-même mais, dans le même temps, cela nous enferme dans un cercle, un système clos qui éloigne de la diversité.

01/09/2014

[Médito] Ici et maintenant

Entre l'illusoire fuite en avant et l'impossible retour en arrière, il devient nécessaire de vivre au présent, temps du pragmatisme et de la lucidité. Et si la rentrée se révélait une occasion pour tenter le lâcher prise ? C'est à dire échelonner les objectifs de moyens et de résultats selon une graduation réaliste.

Paris, août 2012

A la différence du début de l'année civile, qui témoigne des résolutions d'ordre général à suivre, la rentrée de septembre s'illustre par des objectifs précis à mettre en oeuvre. Renouveau pour les uns - en particulier les acteurs de l'éducation et du milieu associatif - poursuite pour les autres, ce moment s'inscrit pour chacun dans une continuité qu'il peut être utile de remettre en cause. 

S'il importe d'être attentif aux opportunités tant il est vrai que le plat de la chance ne passe que rarement deux fois consécutives, la volonté inconsidérée de maîtriser les choses ne rendent pas plus la vue qu'elle n'apporte la concentration nécessaire. Dans la vie personnelle comme professionnelle, le lâcher prise donne à voir les événements sous un angle nouveau, parfois propice à des réactions plus spontanées qu'instinctives. Et si la rentrée se révélait une formidable opportunité pour tenter de transformer l'objectif de résultat en un objectif de moyen ? Une manière de se donner la possibilité d'entreprendre autrement son activité.

[Dans le récit comme dans la vie, le présent est le temps de l'action. 
C'est ainsi que l'on s'engage et que l'on rapporte les faits]
                                 
Considérer qu'à l'impossible nul n'est tenu  n'exclut pas une démarche volontariste mais défend l'idée qu'il faut adapter ses efforts à la mesure du contexte tout en créant les conditions d'un environnement favorable à l'émergence d'opportunités. Il faut se tenir prêt à accueillir ce qui vient  et le cultiver tel un capital pour l'avenir. A la différence du célèbre carpe-diem qui ne se soucie pas d'autre chose que de l'événement quotidien, dans le présent de l'action, ce que je fais aujourd'hui est une base pour demain. 
Lâcher prise ne signifie en aucun cas arrêter d'agir ni même diminuer l'amplitude de son activité mais implique seulement de conduire autrement ses actes selon une organisation adaptée à son propre équilibre. Cette posture permet en outre d'être plus efficace et d'éviter l'épuisement nerveux. Il s'agit par conséquent de réorienter ses efforts sur ce qui est modifiable en lâchant littéralement l'irrémédiable. Cela revient à envisager son volontarisme au-delà de ce qui est vain, en tenant compte des contraintes afin d'inscrire celui-ci dans une logique d'efficience. 


07/07/2014

[Médito] Capital

Le capital, qu'il soit individuel ou collectif, c'est-à-dire le bien d'une personne ou d'une société" peut être financier certes, mais aussi bien culturel, écologique ou social.L'ensemble des biens matériels et immatériels, c'est ce que la richesse économique devrait traduire. 

Les plus sages s'accordent à le dire sans pourtant se trahir, se constituer un capital est indispensable à toute activité humaine. En fonction du contexte où l'on emploie ce terme, le capital peut se révéler social culturel, patrimonial ou encore de santé. Et de toute évidence, c'est un réflexe vital pour assurer non seulement la survie de sa propre personne mais aussi celle de la civilisation toute entière. 
Du point de vue individuel, le capital donne les moyens de dépasser ses angoisses passagères, de prendre que recul par rapport au stress du lendemain ou encore de s'élever vers l'avenir. De construire sa vie sereinement, dirons-nous.

[Capitaliser c'est assurer la condition d'une ressource.]

Entendons-nous bien, sur ce qu'est ici considéré comme capital. Plusieurs significations se rapportent en effet à ce terme polysémique. Il est ici un "ensemble de biens que l'on fait valoir. Mais peu aussi prendre le sens de "priorité que l'on se fixe. Autrement dit, ce qui est capital possède une valeur importante et durable.Si capitaliser consiste à assurer les conditions de sa ressource, l'exercice demande surtout de faire le choix de ses priorités et, par conséquent, de définir une ligne de vie.
Au titre de la vie humaine, la culture, c'est à dire l'ensemble des pratiques, des codes sociaux, des pensées mais encore des utopies constitue une valeur essentielle bien que parfois inestimable. Ces dimensions représentent pour chaque individu et pour l'humanité, un capital.

Vu sous cet angle, le capital est ce que l'on emmagasine pour notre culture personnelle et qui constitue pour partie notre identité.

23/06/2014

[Médito] Pérégrinations

Il n'est sans doute pas de moment mieux choisi que le temps d'un voyage pour apprécier les plaisirs simples de l'observation attentive et la joie de la pleine-conscience qu'offre la pérégrination. Au commencement était le voyage à travers le nomadisme et l'errance. 

Un état qui ne se caractérise pas comme un retour à l'état naturel car en aucun cas cet état de grâce ne fait fit de l'expérience accumulée mais, bien au contraire, la structure dans un processus de masse-ration unique à travers l'activité et le destination choisies. C'est alors que le filtre révèle le substrat de nos vies.
Ce lâcher-prise invite alors à la redécouverte certes de son corps mais aussi de son esprit. Tel la rediffusion d'un film, ce flot de souvenirs révèle quelques pépites enfouies. 

[Quand le limon de nos désirs apparaît sous l'écume du quotidien, 
c'est le substrat de l'existence qui demeure.] 

Ainsi, il n'est pas besoin de pousser bien loin les limites de son corps afin de mieux découvrir ce qui nous habite mais de laisser reposer son être dans une lente et continue infusion.

Au sens propre, notre pensée vaque en continue à travers un rythme qui lui est propre, sur les récifs de l'humeur de chacun d'entre nous. Autrement dit, de manière consciente ou non, chacun fait le point entre les six mois écoulés et ceux à venir. Activité, si l'indéfectible pensée en est une, que l'on peut désigner par biologique dont les vacances n'échappent aucunement à la contrainte. En ce sens, vivre des vacances, doit permettre de se dépouiller de tout ce qui obstrue la mécanique de la pensée. Ainsi, pour être pleinement profitable, ce temps précieux de l'année invite à l'équilibre naturel de chaque être.

22/04/2014

[Médito] Fondation : le refus du déterminisme

De toutes les valeurs auxquelles l'homme est attaché, il en est une transversale qui fixe l'orientation philosophique de l'action dans le fondement même de son engagement. Il s'agit du déterminisme. Qu'il soit biologique ou social, autrement dit que l'on accepte la prédominance de l'inné ou le caractère décisif de l'environnement culturel, le déterminisme marque l'aiguillon de nos comportements. Et l'on reconnaît l'engagement des citoyens à s'en accommoder ou à le refuser.

Refuser le déterminisme ne consiste ni à dénier son identité encore moins à renier ses origines mais à agir sur les conditions de son propre avenir. Les fondations de la vie en appellent à l'expérience et par conséquent justifient chez chacun la possibilité d'influer sur son propre parcours. Il en est de même pour la marche du monde que pour celle de l'enfant. L'existence précède l'essence vont même jusqu'à affirmer les philosophes existentialistes.

[Le refus des déterminismes social, biologique et écologique
est la question fondatrice d'éducation comme de politique]

A l'image du médecin-chercheur dont l'exercice du métier consiste à contourner le déterminisme biologique par l'invention et l'administration de traitements ad hoc ; sur le principe du journaliste qui, coûte que coûte, porte un éclairage sur l'obscurantisme par la construction d'une information rationnelle ; enfin à travers l'expérience des sages qui résistent aux réflexes primaires pour mieux se concentrer sur le sens de leur intuition, tout acteur qui porte le changement s'inscrit dans un mouvement qui accompagne ou congédie le déterminisme. C'est selon. 
Ainsi, le volontarisme des citoyens engagés au service de l'intérêt général et du bien commun inspire le droit commun. Cette volonté qui pousse à agir malgré les circonstances pour rendre possible des événements non inscrits dans le calendrier de nos destinés est un moteur de l'existence et une exigence pour l'action. Si  le pessimisme est de circonstance, l'optimisme est, quant à lui, de volonté. 

31/03/2014

[Expresso] Répondre

Comme chacun a pu l'identifier, deux enseignements sont à tirer de ce scrutin municipal. L'abstention qui marque la méfiance des citoyens à l'égard de la classe politique d'une part, et le vote nationaliste qui marque le rejet du système de l'autre. Deux messages sans équivoque envoyés par les "citoyens". Car, en l'absence de reconnaissance actuelle du vote blanc, l'abstention demeure un acte. Ce qui avec la reconnaissance prochaine du vote blanc deviendra moins vrai. Pour l''instant le diagnostic est sans concession : le fossé entre la classe politique et les citoyens qu'elle est censée représenter est creusé bien profond.

   
Il apparaît indispensable de prendre en considération la vote conservateur. Pas pour ce qu'il est, mais pour ce qu'il dit. L'extrême droite, comme à son habitude, surfe sur le ressentiment et la méfiance du citoyen à l'égard ds institutions. Si, comme le pensent certains, le pays est divisé, la responsabilité est collective et incombe à chacun. La remise en cause est la première étape du chemin vers la sagesse. Il n'y arien d'étonnant à ce que chacun cherche à être reconnu. Mais il importe que tout le monde considère  à présent sa situation personnelle au regard des enjeux d'un pays et non de sa seule existence. Pour ne pas dire son nombril. C'est bien-là le plus grand malheur du vote sanction. La situation que connaît notre époque n'est sans doute simple pour personne, mais il demeure une échelle de gravité dans les conditions d'inconfort. 
Il existe féroces ennemis, entraves au bonheur. Il est indispensable d'apprendre à les connaître. Le premier d'entre eux est le repli sur soi. Cette attitude enferme l'être humain et le conduit à ne vivre qu'à moitié faisant fi d'une partie du monde. Le second se manifeste par la haine de l'autre. Ce sentiment de rejet assombri son être et mène au refus d'une partie de soi-même. Enfin, l'ignorance voile le regard que l'on porte sur le monde, riche de sa diversité. Apprendre de l'Histoire de l'humanité, du contact avec les autres et enfin d'une observation éclairée de l'environnement avec lucidité est la clé du dépassement de la peur.  


[S'il est bon d'entendre, il importe a fortiori de répondre, 
 seul gage de confiance. En politique, l'absence d'acte en est un.] 

Redonner aux citoyens le goût de la chose publique n'est pas chose aisée. Le remaniement gouvernemental ne sera qu'un effet de manche qui répond à l'écume de l'actualité. Jusqu'au prochain rebondissement. Car le malaise est profond et les citoyens sans illusion. Comme le souligne l'écrivain Alexandre JARDIN, fondateur du mouvement Bleu, blanc, zèbre le marché des promesses est mort
Demain reste à construire. Il importe de répondre aux défis qui s'annoncent avec une fermeté intellectuelle et morale ainsi qu'une ouverture d'esprit fidèle à l'enseignement laissé par le philosophe Jean-François MATTEI récemment disparu.

24/03/2014

[Médito] Humanisme écologique

L'écologie est un humanisme. S'il est vrai que le souci premier de l'écologie est la préservation de l'environnement en présence, c'est bien à travers une action volontariste qu'elle s'exerce. Autrement dit, cette dynamique positive de notre environnement se refuse à tout déterminisme qu'il soit biologique, sociale ou démographie. En effet, le déterminisme, c'est le laisser faire selon les lois de la nature. L'écologie rejoint la culture en ce qu'elle incite à modifier nos pratiques. On ne construit un avenir durable qu'en s'adaptant aux contextes, circonstances et surtout aux besoins qui émergent in situ.




[L'écologie est un humanisme en ce qu'elle porte 
un objectif de bien-être]





L'écologie est avant toute chose pragmatique. Elle se manifeste par un état d'esprit, s'exprime par des gestes quotidiens, s'incarne à travers une vision de la société. Car, avant toute chose, préserver, implique de reconnaître toutes les facettes et dimensions de son environnement. En cela, la biodiversité est à ce prix. Voilà pourquoi, l'"écologie humaine", telle que revendiquée par les mouvements du type alliance vita est un contresens total à ce que doit être une écologie qui se porte sur l'individu. Au contraire, elle doit faire coïncider un bien-être physique, psychologique et social à l'image de la définition que donne l'OMS de la santé. L'écologie est une aventure humaine. 

10/02/2014

[Médito] H ² O

L'eau est un trésor pour l'humanité, un bien universel pour la vie et néanmoins un luxe dans nombre de pays en voie de développement. Comme beaucoup d'autres éléments devenus le quotidien de nos sociétés modernes, il faut en être privé pour prendre conscience de son caractère indispensable. Aux côtés des 4 éléments, la terre, le feu et l'air, l'eau l'emporte toujours. Un bien commun à reconnaître au patrimoine de l'UNESCO ?

Croatie, été 2007

L'eau est partout et se présente à tous les états car la matière première de tous ce qui est vivant. Sang de la terre, elle irrigue les canaux de la planète et coule dans les fleuves sauvages. L'eau révèle à l'être humain sa vulnérabilité : elle le menace autant qu'elle le nourrie. Puisée et canalisée, sa force est une source d'énergie qui peut se révéler destructrice à l'état sauvage.  

Une énergie naturelle

L'homme est dépendant de l'eau dont il doit au mieux amadouer, au pire, contourner le flux. Les crues fragilisent et parfois mettent en péril les activités et constructions humaines. Dans les régions du monde où sévit la mousson, l'eau est autant attendue pour les cultures que crainte pour les dégâts qu'elle cause. C'est pourquoi, à travers l'habitat, les modes de déplacements, les activités agricoles d'élevage et de culture, partout sur le territoire, l'homme apprend à s'adapter à cette source naturelle. Il construit ici des barrages pour en prélever la force, construit des infrastructures à étage pour éviter l'inondation. Qu'en est-il du littoral où les propriétés s'avancent toujours plus près de côtés friables ?


Une énergie vitale


Présente dès l'origine de la vie dans l'enveloppe in utero, l'eau accompagne l'être vivant jusqu'à sa mort. C'est aussi là une autre forme de dépendance. Qu'elle se présente sous une forme gazeuse, liquide ou solide car gélifiée, en bâtonnait de cône glacé, l'eau agrémente les pupilles où contraint l'alimentation. C'est selon. L'eau, c'est la vie. C'est donc jour de fête. Moins réjouissante peut-être que la fête de la bière en Allemagne ou des vendanges dans les régions viticoles. 


Un élément symbolique

L'eau recolle tout les éléments de la personne.


















L'eau se présente sous plusieurs formes et même dirons-nous plusieurs états. Solide, liquide gazeux. Et demeure une source intarissable lorsqu'il s'agit de parler d'elle. Car elle est présente à peu près partout.

La vraie reconnaissance de l'eau serait d'en faire un patrimoine mondial de l'UNESCO.

27/01/2014

[Médito] Chronologie

On prétend souvent ne se souvenir que des belles choses. Comme si notre mémoire faisait systématiquement un tri sélectif. Pourtant, chaque expérience, qu'elle soit bonne ou mauvaise, porte en elle les germes d'une évolution car la vie est un fil ininterrompu. Et le monde un fleuve dont le cours se renouvelle entre chaque bain. 


Positive, comme négative, les expériences que l'on vit nous servent de repères. Elles peuvent constituer un exemple à suivre ou au contraire une circonstance à ne jamais reproduire. Nous démarrons l'année 2014 par une étrange contradiction. Alors que nous commémorons avec la plus grande justesse les 100 ans du début de la Grande Guerre comme un événement marquant du 20e siècle, s'installe durablement l'ère de l'éphémère dans notre société qui fuit son présent. La mémoire et le refoulement cohabitent comme un antagonisme dans nos esprits. 

[Le temps s'écoule, les époques se succèdent et la
 mémoire demeure comme le seul témoin des origines.]

Souviens-toi de m'oublier écrit Gainsbourg que la peur de souffrir traumatise le poussant même à fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve. Pourtant on ne vit bien - c'est à dire sans éprouver de remords - qu'en assumant son passé. Erreur comme réussite, victoire ou échec. Car la seule vraie victoire est celle que l'on tient sur soi-même en éprouvant sérénité à se regarder dans le miroir à chaque réveil afin de cueillir le jour qui vient. Et c'est bien cela qui importe au-dessus de tout le reste quand vient le soir de sa vie. 

La mémoire est un devoir pour l'humanité non seulement pour assurer sa survie mais pour se donner une conduite morale. 1914-2014 :  la guerre juste a pour ennemi l'obscurantisme, comme combat le repli sur soi et pour territoire de conquête l'Europe. Ainsi le plus bel hommage que le monde puisse rendre à la fin de la guerre 14-18 passe par la construction de l'Europe politique.

20/01/2014

[Médito] Tentation simpliste

Il y a, dans chaque débat qui oppose des contradicteurs, une tentation simpliste. Le genre de réflexe qui consiste à enfermer le propos de l'autre dans une caricature pour mieux la contester. Cette posture est pour le moins réductrice. Elle est même de nature à censurer le débat plutôt qu'à le stimuler.

C'est précisément ce qui se dessine à l'horizon de la campagne des municipales qui n'échappe malheureusement pas à la règle. A coup de petites phrases, de récupération de soutien de personnalités et autres caricatures la compétition risque de s'éloigner des vrais sujets de fonds. Cette stratégie d'évitement de la part des candidats devrait à elle seule les décrédibiliser pour ceux qui y ont recours. Ce n'est que rarement le cas car l'électeur recherche plus souvent à être séduit que convaincu.


[Ainsi, le temps d'une campagne, les fausses bonnes idées dont la séduction est éphémère mais suffisante font recettes.] 

Le retour des idées à courte vue, fruit des postures de circonstances ne doit cependant pas signer l'avènement de la pensée simpliste. Un projet politique marque chaque fois la vision de la société que porte celui qui le défend. Autrement il doit être à l'image de la société : diverse, complexe et structurant. 
Tout ce qui peut pousser chacun des candidats dans leur retranchement, titiller leurs valeurs ou encore les obliger à présenter leur raisonnement doit être proposé. Ceci est d'autant plus vrai pour des candidats qui ne sont pas exempts de responsabilité au moment de concourir pour un nouveau mandat. Quel qu'en soit la nature, le voire les mandats que les candidats assument au moment de la campagne peuvent parler pour eux. Ils démontrent une expérience plus légitime que les slogans. Car c'est à travers ces circonstances que s'illustre l'exercice démocratique et que se découvrent les projets.

26/12/2013

[Expresso] La magie de Noël

La famille serait-elle en péril ? C’est la question que se posent en ce mois de décembre tous ceux qui se sentent forcés en la circonstance de rendre une visite utile mais peu spontanée à leurs parents. Une manière de revendiquer la dimension artificielle de ce genre de rendez-vous annuel. Mais avant tout une période propice aux retrouvailles avec les fêtes de fin d’année. Parfois par simple habitude et le désir en moins. Et pourtant chaque fois une occasion de se ressourcer.



Quelle autre fête du calendrier symbolise le plus les retrouvailles en famille ? Au-delà de la dimension religieuse, c’est une fête païenne de la famille. C’est l’occasion de revoir une fois dans l’année ses parents que l’on ne croise pas toujours régulièrement.

De la même manière que la nuit tous les chats sont gris, à Noël toutes les familles se retrouvent comme un seul homme. Cet événement de décembre peut ainsi s’envisager comme la célébration de sa famille qui joue un rôle essentiel dans la vie de chacun. Plus largement la famille joue un rôle important pour la vie en société. Elle est le premier lieu d’apprentissage et le socle des valeurs. Elle est aussi tremplin pour l’autonomie de sa vie future. Même si on ne la quitte jamais vraiment.

« On choisit pas sa famille » a-t-on coutume de dire. Qu’elle que soit la forme qu’elle prend, la famille représente l’entourage le plus proche autour duquel on puise ses repères. Elle peut être monoparental où reconstituée. Pourvu qu’elle fédère.
Cet espace tranquille qui nous rassure on peut le recréer avec des amis de longue date ou encore des parents éloignés. Et ainsi le modifier de son sens premier de famille nucléaire.  Pourvu qu’il nous ressemble et nous rappelle qui on est. C’est cela l’esprit de famille.

Même si la famille se métamorphose à l'image de la société dont elle est partie prenante, comme le rappelle Bruno FRAPPAT, la famille demeure le refuge invariant de nos rêves. En cette fin d’année profitons de cet écrin onirique.

02/12/2013

[Médito] Mieux

On a coutume de considérer le mieux comme l'ennemi du bien. L'expérience démontre la véracité de cette maxime dans les situations où l'individu cherche toujours à pousser plus loin les limites de son horizon avec pour unique ambition une concurrence avec lui-même. Néanmoins, en attribuant au mieux un sens plus qualitatif, son intérêt ne devient-il pas supérieur au bien ? Et ouvrir la porte du bien-être ?
Comme chaque fin d'année, le bilan de l'exercice écoulé s'invite à la table de notre agenda. Qu'il s'agisse de l'activité professionnelle, sociale ou encore familiale, ce point d'étape permettra de fixer les résolutions du mois de janvier. Un impondérable pas toujours agréable qui vient perturber l'attrait que constitue la préparation de aggapes pour les fêtes. Si la conclusion que l'on tire de cette année nous conforte dans l'idée qu'avec celle qui vient, il faudra faire encore plus avec peut-être moins, la perspective n'a en effet rien de réjouissant. Cependant, faire mieux ne signifie pas forcément faire plus et peut même se distinguer en un faire autrement. 

[A l'heure où nous vivons, le véritable progrès auquel aspire la société 
n'est peut être pas d'aller toujours plus vite et plus loin 
mais de revenir à un authentique rapport à soi.]

Dans son édition de cette semaine, l'Express a convoqué à la table de son éditorial des convives de tous horizons afin qu'ils livrent leur recette pour maintenir un optimisme de volonté. C'est ainsi qu'écrivains, universitaires, artistes et mêmes politiques délivrent leur petite philosophie quotidienne. Deux dimensions notables ressortent dans leur attitude.
C'est ainsi que la sociologue Dominique MEDA invite à retrouver un nouvel équilibre dans le monde du travail, tandis que Najat VALLAUD-BELKACEM propose l'éthique d'un sourire communicatif. Alexandra SUBLET est consciente que le vrai luxe c'est de pouvoir choisir là où Arnaud MOUROT défend un modèle de justice. Christophe ANDRE quant à lui invite à s'accepter et Jean-Christophe RUFIN fait l'éloge de la marche... etc.
Zen, Matthieu RICARD l'est tout à fait lors des conférences qu'il anime à l'occasion de la sortie de son dernier ouvrage sur l'Altruisme. Et de déclarer modestement, je n'ai fait que rassembler dans cet ouvrage l'ensemble des visions de l'altruisme que revêtent les cultures du monde. 

Si l'exercice de la méditation nécessite de dégager un temps spécifique et quotidien de retour à soi, l'attitude zen accompagne tous les temps et activités de la journée. Mieux, elle se conjugue dans toutes les sphères de l'existence : au travail, dans la vie sociale aussi bien que dans le cercle privé.

A chacun son usage de la "zenitude". L'important réside dans le fait de la faire sienne. 


25/11/2013

[Médito] Méditocratie

A mi-chemin entre la réflexion et l'engagement, la Méditocratie se présente comme une expertise pour l'action. Un prêt à agir en quelque sorte. Dans un monde ou l'événement donne le rythme de l'action, la Méditocratie propose de reprendre la main sur le tempo. Elle donne un sens à demain et construit l'avenir. Un outil au service de ce que Michel FOUCAULT appelle le gouvernement de soi.


Est-il possible de faire exister un point de vue structuré sans faire le buzz ? Autrement dit, le rythme de vie continue dans lequel chacun de nous engage son pas est-il soluble avec une réflexion posée, argumentée et personnelle ? On peut être tenté de s'interroger là-dessus. On condamne les éditorialistes sur l'autel de l'actualité en considérant qu'ils formatent l'information en un prêt à penser stéréotypé. Leur rôle premier est pourtant on ne peut plus noble. Il s'agit d'élever au rang d'enjeux des événements de l'actualité afin de dessiner une perspective pour l'avenir. A condition de choisir les informations justes et de se tenir au monde de idées, cet exercice est salutaire pour une société. Surtout quand on observe l'actuel diktat du temps que chacun d'entre nous s'impose dans cette course effrénée du monde.
A ce propos Jules ROMAINS ne s'y trompe pas : " Les esprits d'élite discutent des idées, les esprits moyens discutent des événements, les esprits médiocres discutent des personnes." Sans déconsidérer l'individu dont l'activité est fondatrice, il importe néanmoins de conceptualiser avec pour seule fin de mieux se projeter. Autrement dit, si la réflexion autant que l'action mènent la dynamique de l'engagement, il importe de donner un sens à celui-ci.

[La norme médiatique occupe la place délaissée par l'éthique politique
 mais ne la compense pas vraiment. En introduisant la pensée complexe, 
la méditocratie promeut pour sa part  la force des idées dans le temps]


Dans une récente Chronique sur le quotidien La Croix qu'il titrait sans équivoque Polémocratie Bruno FRAPPAT déplore le souci du détail, au détriment de l’essentiel. Un autre néologisme utile du nom de "méditocratie" peut alors suppléer celui de circonstance. Il signifie justement la nécessité de prendre de la hauteur par rapport aux événements de l'actualité qui forcément nous font réagir. Plus encore qu'hier, l'état actuel du monde nécessite de le penser sur le long terme. Gérer son temps passe aussi par le fait de s'octroyer la possibilité de s'arrêter sur un sujet, croiser les regards, s'interroger soi-même et sentir que la diversité est source d'un accomplissement intellectuel.

On présente souvent l'exercice de la méditation comme une pratique isolée, passive et de contemplation. Afin d'y trouver la concentration nécessaire, il est vrai que cette méthode appelle au recul et au calme. La lecture offre par exemple ce loisir singulier et ouvert. La méditocratie offre un nouvel espace dans l'emploi du temps de nos vies : le rendez-vous avec soi-même. Dans la vie de tous les jours, la méditation est-elle compatible avec une réflexion sur l'actualité ?


21/11/2013

[Médito] Faire société

Au-delà des polémiques et de l'émotion qu'elles suscitent, les récentes expressions de propos racistes continuent de polluer la cohésion sociétale comme traînée de poudre. Chacun cherchant à créer le buzz en ajoutant sa touche xénophobe. Ce débat médiatique met en exergue la question du "Vivre ensemble" et les critères qui doivent le définir. Sur le principe de la laïcité, devra-t-on aller jusqu'à en établir une recette ?



Omniprésent dans le discours des dirigeants politiques locaux comme nationaux, cet état d'esprit semble spontané voire naturel. Or, il semble que cela ne soit pas si simple. A l'image de la laïcité, serait-on obligé de recourir à une recette ou une méthodologie ? En devenant acteurs de leur citoyenneté, les individus s'intègrent de manière constructive.

Pourtant cela n'est rien de le dire car la mobilisation nationale en réaction à ces manifestations xénophobes en chaîne est unanime pour les condamner. Nous pouvons alors affirmer que la France n'est pas raciste. Seulement, l'expression de propos de ce genre n'est plus retenue et frise le lieu commun. Comme le déclare Christophe BARBIER dans son éditorial : les racistes en France sont peut-être plus nombreux qu'hier, il sont surtout plus bruyants. 


[Dans une ville dont nombre d'études ont fait du "bien vivre" son leitmotiv, 
le sentiment d'insécurité est sans doute moins fort. 
Face aux veilleurs de l'ombre, la vigilance doit néanmoins demeurer.]

Face à la différence, qu'elle soit physique, psychologique, culturelle, sociale ou encore géographique, deux attitudes sont possibles : le rejet où l'acceptation. Le premier est la conséquence de sentiment de peur qui naît de la menace que la situation fait peser sur soi-même. Le deuxième sentiment d'un regard intelligent où l'inédit est porteur de richesse. C'est, à n'en pas douter, ce chemin qu'il importe de suivre.


Avec la La règle du Jeu qui mobilisait dimanche dernier écrivains et intellectuels autour de Christiane TAUBIRA dans un séminaire ad hoc continuons de faire vivre les idées.

A l'instar de l'événement angevin MIX'CITE ce samedi mettons en avant l'égalité et la diversité dans le travail, la santé, les droits, l'éducation, les origines.


Outre l'application des valeurs essentielles de respect, de tolérance et d'ouverture aux autres qu'il requiert, le vivre ensemble appelle une méthodologie particulière que je vous invite à découvrir dans un [Point de vue] publié sur Angers Mag Info. 

18/11/2013

[Médito] Manipulation

Au-delà des amalgames traditionnels, la scène médiatique se transforme régulièrement en un bal des manipulateurs. Pour le plus grand malheur de l'action publique, politiques et journalistes se partagent les rôles pour transmettent un vision tronquer de la réalité. Sans qu'il y ait forcément collusion, un jeu de pouvoir s'installe entre eux. Un concert dans lequel le citoyen se retrouve vite perdu. Aussi, l'unique porte de sortie par le haut est pour chacun d'apporter pour un discours de vérité. 




Même pour l'individu le plus machiavélique qui en use, la manipulation n'est jamais qu'un moyen au service d'un projet. La manipulation des esprits n'en demeure pas moins la pire des stratégies car elle conduit tout droit vers le totalitarisme. Un dessein contraire au progrès d'une société qui stérilise la singularité des individus et éradique le genre humain.


Lorsqu'on parle de manipulation de la part des acteurs de pouvoir, on a parfois tendance à se tourner uniquement vers les politiques. Mais, sans renier leur indépendance, les medias participent parfois aussi à la manipulation. En lisant certains articles presse il est régulièrement permis de penser que la recherche à tout prix du scoop par les journalistes serait-il devenu ce que la recherche du coup médiatique est à la politique politicienne. 

Les médias qui manipulent les esprits, formatent le spectateur et finalement influencent le vivre ensemble autant que les élus qui manipulent l'opinion.

[Conjurer l'obscurantisme qui se répand 
comme poudre à canon n'est-il pas un objectif 
qu'ont en commun les politiques et les journalistes ?]

Pour revenir sur une question fondamentale posée récemment par le Syndicat National des Journalistes lors de leur congrès en terre angevine : le discours de vérité qui s'impose aujourd'hui aux acteurs de l'action publique devrait-être semblable à l'information vérifiée et contextualisée que se doit de publier les journalistes. Tous deux garant de la cohésion de la société. 

12/11/2013

[Médito] Créativité

Créer est le propre de l'homme. A défaut d'en vivre, c'est une manière d'exister que de créer. Et parfois de survivre même. Cela se vérifie dans de nombreux domaines d'activités tels que celui de la création artistique, la création d'entreprise... Et si l'on décidait de miser sur la créativité. 



L'élan créateur est multiple et participe à la richesse du monde autant qu'il illustre la diversité des parcours de création. C'est cette force créatrice qu'il faut à présent retrouver pour construire une nouveau modèle social, de consommation..

La créativité ouvre le chemin d'une spirale positive. Créer de l'activité pour conjurer le chômage, créer un nouveau modèle de production pour l'adapter à notre mode de consommation. 

[Si le pessimisme est de circonstance, 
la créativité est de volonté. Partout
 où elle est stimulé, la créativité porte le progrès.]


Dans le monde de l'entrepreneuriat, la créativité permet de se démarquer, d'appréhender des nouveaux marchés.

Dans le milieu culturel, la créativité encourage la découverte.

Dans l'éducation, la créativité accompagne l'apprentissage.

Dans l'action publique, la créativité est indispensable pour innover.

La créativité ne se décrète pas mais elle se stimule. La dynamique de la créativité naît du regard curieux que porte l'individu sur l'activité du monde. C'est à n'en pas douter la créativité qui peut nous amener à construire ce nouveau monde. C'est pourquoi, quel que soit le secteur d'activité pour lequel elle est sollicitée, l'ingénierie doit porter l'ambition créative. 

30/10/2013

[Médito] Penser moderne

Depuis quatre ans maintenant, la philosophie dispose de sa semaine thématique, comme nombre d'autres sujets pour lesquels on a pris l'habitude de fixer une date dans le calendrier. Une manière comme une autre de focaliser l'attention et de faire vivre les enjeux de société. Et cet éphéméride est déjà en lui-même une pratique de la pop philosophie en ce sens où la discipline se connecte ainsi aux usages médiatiques.



Si l'exercice philosophique est, comme le définit Gilles DELEUZE, de créer des concepts, tous les objets du monde peuvent constituer les supports de la réflexion. 

Le principe est simple. Il s'agit de partir d'objets concrets telle qu'une guitare électrique qui deviennent prétexte à philosopher. Non seulement la réflexion érudite sort de l'institution universitaire pour se poser sur les usages du quotidien. Elle se libère des arcanes de la pensée abstraite pour caresser la vie elle-même. Seule demeure une constante, celle d'expliquer la complexité. 

En ce sens, l'objet de la pop philosophie n'est en aucun cas de démocratiser des concepts ou l'oeuvre des grands philosophe mais bien de partir de la pop culture comme matière première à la réflexion.

Pour de plus amples informations, vous invite à écouter l'excellente émission de France culture




19/10/2013

[Médito] Observateur engagé

Même en acceptant l'idée que "le vrai miroir de nos discours est le cours de nos vies" comme l'affirme Montaigne, il importe toutefois de clarifier non seulement par une fonction mais également par un statut le rôle que l'on se donne dès lors que les activités que l'on mène ont un impacte dans l'espace public. C'est la visée que poursuit [Observateur engagé].



[Hors-d-oeuvre] se reconnaît comme observateur engagé dans les débats que connaît l'époque à laquelle nous vivons. Il poursuit modestement et avec une indéfectible constance son projet éditorial qui consiste à défendre la complexité comme une richesse et surtout comme un rempart aux idées préconçues. Sur des sujets choisis, il apporte un éclairage en respectant une ligne éditoriale sans exclusive mais avec détermination.
Commenter l'actualité, qu'elle soit internationale ou locale, qu'elle touche des sujets délicats ou plus légers nécessite d'adopter une attitude constructive. Et pourquoi pas en devenant force de proposition.

Si un [Point de vue] n'engage que son auteur, il peut avoir une résonance auprès des lecteurs - acteurs engagés ou simples curieux. Mieux, le propos tenu ici porte comme ambition modeste mais réelle de faire progresser l'action publique en proposant des nourritures à l'esprit. 


Observateur et à ce titre critique mais néanmoins engagé dans l'action.


Il ne faudrait pas croire en la passivité de [Hors-d-oeuvre]. L'observation est une activité en elle-même. Elle aide à prendre du champ pour obtenir une vision d'ensemble, du recul pour se ressourcer et enfin de la hauteur pour élever sa réflexion. Publier un avis, c'est poser un acte. Cela implique de sortir de sa sphère personnelle pour intervenir dans le champ publique afin de faire entendre sa voix. Et de là proposer une autre voie que celle qui se dessine. C'est en quelque sorte, sortir du formatage pour peut-être remettre en cause un système mais surtout en proposer une alternative. 

Enfin, pour être définitif, un avis ne vaut que s'il est soumis à un débat contradictoire. Car, en voulant proposer une alternative à la pensée toute faite, il ne faudrait pas introduire une pensée unique. C'est pourquoi plusieurs [Regards] s'expriment. 

[Si, comme le dit Camus, mal nommer un objet, 
c'est ajouter au malheur de ce mondene pas
  le nommer du tout nuit à la vie en société. 
Ne rien dire, c'est signer par procuration]

D'ailleurs, quelle serait l'utilité de l'écriture, si elle ne sert à porter ou relayer un message ? Si l'acte d'écrire ne constitue pas une fin, c'est toutefois le complément d'une autre forme d'engagement qu'incarnent les corps intermédiaires. Par nos actes et autres prises de position, on devient observateur engagé dès lors que l'on agit au sein d'une organisation qui oeuvre pour l'intérêt général.

Promouvoir la diversité, combattre les idées reçues et stimuler l'esprit citoyen, tel est le triptyque qui définit le rôle de l'[Observateur engagé].

14/10/2013

[Médito] Goût

Cette semaine, le goût s'invite à notre table. Celle du repas autant que l'autel des débats qui réunit toute sorte d'idées. Les mets autant que les mots révèlent la diversité du monde. Une pluralité qu'il importe de célébrer afin de démontrer que si tous les goûts sont dans la nature c'est que chacun est légitime. Et le goût des autres autant que celui des saveurs ou des idées figure comme l'ingrédient essentiel de la recette d'une démocratie. 


A l'image d'un copieux repas, le monde apparaît parfois complexe. Voire peu digeste avec certains en-cas. Tout le monde ne goûte pas de la même manière le monde tel qu'il le voit. Celui des idées comme celui de la vie elle-même. Une complexité qui s'illustre dans notre rapport aux autres autant que dans notre existence propre. Une complexité dont on ne peut venir à bout car c'est cette diversité qui fait la richesse du monde. Les idées simplistes créent l'illusion de nous offrir des réponses toutes faites sur des questions humaines. Elles ne sont que saupoudrage sans entrer dans le coeur des sujets. 


[La gastronomie réunit le goût des idées autant que celui des autres car l'imagination est indispensable pour la cuisine et le partage nécessaire pour la convivialité.]

Couvert de la démocratie, la gastronomie apporte l'ingrédient de la convivialité, liant qui fédère les convives et révèle les saveurs.
En fait, les idées simplistes sont comme un plat insipide. Elles ne font qu'enfermer la pensée dans des schémas réducteurs qui conduisent au mieux à la propagation d'idées reçues, au pire à l'opposition entre les peuples.Et chacun sait que la saveur d'un plat réside dans la qualité de l'assaisonnement. Pourtant, nul ne peut contester qu'« une idée simple, mais fausse, aura toujours plus de poids dans le monde qu’une idée juste mais complexe » comme l'affirme Tocqueville. 
Doit-on se résigner au triste constat du sociologue ? Non bien sûr, il importe de construire un chemin qui rende accessible la complexité des choses. Et même mieux, en donne le goût à chacun. N'est-ce pas cela exercer sa citoyenneté ? Se frayer un itinéraire au-delà des apparences ; ne pas s'arrêter aux partis pris ; exercer une réflexion critique constructive.
A partir d'un mot, d'un plat unique, d'une idée simple, il est possible de bâtir une réflexion collective et de l'élever ainsi au rang de pensée.

En cette semaine du goût, savourons aussi les idées avec le plaisir de discuter ensemble autour d'un bon repas.