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20/01/2014

[Médito] Tentation simpliste

Il y a, dans chaque débat qui oppose des contradicteurs, une tentation simpliste. Le genre de réflexe qui consiste à enfermer le propos de l'autre dans une caricature pour mieux la contester. Cette posture est pour le moins réductrice. Elle est même de nature à censurer le débat plutôt qu'à le stimuler.

C'est précisément ce qui se dessine à l'horizon de la campagne des municipales qui n'échappe malheureusement pas à la règle. A coup de petites phrases, de récupération de soutien de personnalités et autres caricatures la compétition risque de s'éloigner des vrais sujets de fonds. Cette stratégie d'évitement de la part des candidats devrait à elle seule les décrédibiliser pour ceux qui y ont recours. Ce n'est que rarement le cas car l'électeur recherche plus souvent à être séduit que convaincu.


[Ainsi, le temps d'une campagne, les fausses bonnes idées dont la séduction est éphémère mais suffisante font recettes.] 

Le retour des idées à courte vue, fruit des postures de circonstances ne doit cependant pas signer l'avènement de la pensée simpliste. Un projet politique marque chaque fois la vision de la société que porte celui qui le défend. Autrement il doit être à l'image de la société : diverse, complexe et structurant. 
Tout ce qui peut pousser chacun des candidats dans leur retranchement, titiller leurs valeurs ou encore les obliger à présenter leur raisonnement doit être proposé. Ceci est d'autant plus vrai pour des candidats qui ne sont pas exempts de responsabilité au moment de concourir pour un nouveau mandat. Quel qu'en soit la nature, le voire les mandats que les candidats assument au moment de la campagne peuvent parler pour eux. Ils démontrent une expérience plus légitime que les slogans. Car c'est à travers ces circonstances que s'illustre l'exercice démocratique et que se découvrent les projets.

07/10/2013

DOSSIER | Les idées, miroir de la complexité de l'existence



Editorial | Brasserie des idées

Pour qu'une chose devienne intéressante, il suffit de la regarder longtemps, ainsi s'exprimait Gustave FLAUBERT. Devant l'urgence de notre époque, qui ce soucie encore de s'arrêter devant le spectacle du monde afin d'en goûter les subtiles saveurs qui se laissent déguster au-delà du premier effet. 

La brasserie est le décor idéal où se jouent et s'observent les relations humaines. C'est également un endroit où s'animent l'échange et la discussion. Et par conséquent qui stimule les idées. Ce lieu se veut être à la fois attractif et chaleureux.

En sa qualité de "média des idées" [Hors-d-oeuvre] trace un itinéraire gustatif en proposant une recette existentialiste pour assaisonner les nourritures terrestres à travers des ingrédients qui libèrent des saveurs inédites.
En prenant de la hauteur avec le [Médito] hebdomadaire il introduit la carte des idées ; en laissant grandes ouvertes les portes des [Débats] il libère des épices ; en aiguisant avec toujours plus de clairvoyance son [Expertise] il propose des pièces de choix ; en commentant l'actualité du monde son [Expresso] permet de rester éveillé ; en éclairant ses propos de [Lectures] il délivre les recettes ; en donnant vie aux idées par le [Live] il anime le repas ; en diffusant sur le [Portrait] de ceux dont l'expérience fait autorité, il s'inspire des saveurs multiples ; en croisant toujours plus nombreux les [Regards] il agrémente la réflexion et enfin en faisant s'évader l'esprit au gré des [Voyages] il goûte à la cuisine des quatre coins de la planète, Et enrichit sa carte avec un plat de résistance servit chaque mois DOSSIER / plus consistant qui viendra répondre à l'appétit des plus gourmands sans oublier les gourmets que la qualité doit continuer de convaincre.


Au SOMMAIRE de ce DOSSIER, retrouvez :





16/03/2009

[Chronique de l'insolite] Parlez-vous le langage de l'Horodateur ?

Dans le monde tel qu'il fonctionne, chaque chose possède sa fonction propre et les gens n'ont qu'à apprivoiser les codes qui les régissent afin de parvenir à leur fin. Cependant, j'aime profondément lorsque les choses sont détournées de leur usage initial car c'est là que l'on voit apparaître la dimension humaine qui ne s'accommode pas de la vision binaire des choses. Car même détournée de son sens premier, l'utilisation inédite d'un objet peut avoir un sens non convenu certes mais pas pour autant faux.

Ainsi, il est admis pour chacun qu'une fourchette sert à manger et le cas échéant à cuisiner. Nous considérerons comme original le fait de l'utiliser comme d'une antenne où d'un peigne à cheveux. Même si certains le font. Fruit de leur imagination ou nécessité dans un moment d'urgence. Pour rester sur les exemples que je viens de citer, le dysfonctionnement de l'antenne de télévision au moment de la diffusion d'un film va conduire le téléspectateur à user de subterfuges pour rétablir la bonne marche. Cette pratique aussi originale soit-elle est justifiée par le contexte dans lequel elle s'inscrit. Aux pieds de l'immeuble où j'habite, les emplacements de parking sont payants. C'est souvent la règle en centre ville et à plus forte raison à proximité de la gare. Des horodateurs sont disposés tous les dix mètres afin de faciliter l'usage d'un ticket sans quoi on se retrouve avec une contravention. Lorsque je passe sur le trottoir, longeant les voitures garées sur le bas côté, j'observe toutes sortes de documents sur les pare-brises. Il s'agit tantôt de tracts publicitaires accrochés massivement sur la file entière des voitures présentes. Le plus souvent un ticket d'horodateur est consciencieusement déposé sur l'habitacle à l'intérieur du véhicule et bien en vu de l'extérieur. Et parfois, conséquence de la négligence d'un automobiliste, une contravention gît sur une voiture, glissée entre le pare-brise et l'essuie glace. Il s'agit là d'un mode de transmission et d'expression bien connu.Vous conviendrez comme moi, qu'il n'y a rien d'original à tout cela. Néanmoins, j'observe également d'autres formes de messages plus personnalisés. Pris de court par des circonstances inédites ou simplement soudaines certains automobilistes laissent des messages plus sInguliers. Voici quelques exemples de messages que j'ai pu lire :" Ma voiture est en panne, veuillez excuser le dérangement"" Horodateur hors service"" Je passe la journée à Paris. Le parking de la gare est fermé pour travaux, j'ai mis dans l'horodateur la somme maximum. J'espère que cela sera suffisant"Les messages que la machine délivre sont très limités et ne tiennent en aucun cas compte des réalités sociales. C'est à cet instant que l'utilisateur doit faire appel à son imagination pour adapter le système à sa situation. L'individu se saisi alors des interstices des codes du langage pour exprimer sa différence. De la même manière, si l'on regarde bien autour de nous, notre existence foisonne d'anecdotes où les choses sont détournées de leur sens ou de leur usage originel. La plupart du temps, ceci est dommageable car par compris et parfois source d'embarras. Cependant, il peut arriver que cette circonstance serve la création, ouvrant ainsi nos horizons. Car si le droit est utile et à mon sens indispensable, ne peut-il pas œuvrer également au service de l'imagination, de la spontanéité et de la créativité. J'apprécie de découvrir aux détours des rues, les formes d'un langage contemporain qui me rappelle que nous vivons dans un monde pluriel, composite, aux diversités revendiquées.

19/01/2009

[Chronique de l'insolite] « Et avec ceci, désirez-vous autre chose ? »


Il est des questions comme celle-ci qui font partie intégrante de nos codes sociaux. Personne ne peut réclamer des droits d’auteurs, et c’est bien dommage, car elle est sans nul doute employée des milliers de fois par jour. C’est une question banalisée qui, si l’on s’y penche, elle porte en elle un sens très précis susceptible de déclencher chez son destinataire un certain comportement. Technique commerciale ou simple fruit d’un usage.


Cette phrase, communément utilisée par les commerçants, lors d’une commande fait partie de notre vie quotidienne. Elle est comme on se plaît à dire entrée dans le registre de notre discours. A tel point qu’il s’agit d’une question à laquelle on répond tout aussi banalement : « oui ou non », suivant un code social que l’on a intégré. Il s’agit en somme d’une formule toute faite, comme il en existe tant d’autre dans nos relations sociales. Néanmoins, si l’on pousse ne serait-ce qu’un peu la réflexion, et que l’on tente de décrypter le sens des mots, cette question ne semble plus si anodine que cela. En effet, elle touche une dimension au comment importante de notre existence, à savoir le ressort de nos pulsions. Chaque fois que cette question m’est posée, j’avoue ne pas être à l’aise avec la réponse à y apporter. La formule m’interpelle comme si elle n’avait rien a voir avec le contexte. Imaginons qu’un jour, un client prenne au mot cette expression :- « Bien sûr que je désire autre chose ! » Comment ne pas désirer aller plus loin dans une vie. D’ailleurs l’existence de l’Homme n’est-elle pas faîtes de désirs. A l’instant où la question lui est posée, si le client devait répondre avec sincérité, il ne peut faire autrement que par la positive. Cependant, malgré tout le stock disponible dans le magasin, je doute qu’il soit suffisant pour combler le désir humain. Soudain, sujet à d’irrésistibles pulsions, chaque objet présent dans le magasin, devient objet de désir. Et chaque client peut trouver une utilité pour chaque produit chez lui. Tous ces objets, sans attrait particulier au départ attisent tout à coup le désir. Comme si cette phrase ouvrait alors tous les possibles et présentait ses étals du marchand comme un horizon sans limites. L’espace de cet aussi bref que décisif instant, l’existence du client se trouve apaisée. Il n’est plus question de culpabilisation, de raison, car le désir ne connaît pas de limites que celles que chacun se fixe. Et à quoi sert-il de le contrarier ? Et puis, la raison s’invite soudainement dans la réflexion. Elle rappelle l’ordre des choses et fixe des limites à l’utopie libérée par cette anodine mais finalement insidieuse question. Le désir est le plus souvent bordé par les limites du porte-feuilles. Car la question véritable à ses poser est : de quoi ai-je besoin au moment même où je fais mes courses ? Franchement, est-ce bien raisonnable de poser cette question lorsqu’on sait que le propre de l’Homme est d’éprouver du désir ? Et de désirer sans cesse ce qu’il ne possède pas.