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16/01/2014

[Expertise] Pouvoir

Le pouvoir est un outil, pas une fin en soi. Lorsqu’on a conquis le pouvoir, commence alors la véritable histoire : la gouvernance (d’une équipe, d’une institution, d’un territoire). La question que doit se poser l’élu qui veut influencer le cours des choses est la suivante : En fonction d’où je me trouve, quelle est ma part de pouvoir ? De la manière de gérer sa gouvernance dépend son pourvoir. 


Lorsque l’on évoque la notion de pouvoir en tant que concept, trois principales caractéristiques théoriques se distinguent. L’autorité, la domination et le prestige. 

Le prestige 

« Le prestige est une des principales motivation de l’action politique. Celui-ci est cependant plus lié à la fonction que l’on occupe. »
Un président d’association est reconnu par ses administrateurs mais bénéficie également d’une certaine reconnaissance sociale au regard de la population locale. 
Le moteur personnel d’un bénévole associatif peut avoir des origines multiples. En règle général il provient d’une sensibilité particulière pour une cause (la pauvreté), une activité (un sport ou une pratique artistique) ou encore une passion…
Le plus souvent l’aura que dégage le Président d’un mouvement ou d’une association émane de sa capacité à s’indigner d’une situation ou plus encore à s’engager dans une action porteuse de sens. Il entraîne alors dans son mouvement des fidèles qui se reconnaîtront autant dans la cause qu’il défend que dans l’implication de lui-même qu’il y met. Autrement dit, dans ce cas précis : pouvoir de « séduction » et pouvoir de « conviction » sont liés. A ce titre, le bref essai de Stéphane HESSEL est éloquent sur l’effet que dégage son « indignation ». 
Cela implique de la part du leader d’incarner la fonction autant dans ce qu’il est (expériences) que dans ce qu’il fait (actes). 


L’autorité

« L’autorité est la caractéristique d’un pouvoir légitime et reconnu. Elle est une sorte de pouvoir devant lequel on s’incline par crainte ou par respect, sans que le détenteur soit contraint d’employer la force. »
Ce qui fait autorité ne se discute pas. L’élu peut détenir son autorité à partir de plusieurs éléments. La reconnaissance locale d’une famille, la défense d’une cause reconnue d’intérêt général. Le risque alors encouru est de se voir enfermé sur une thématique et condamné à cette image publique. Deux hypothèses s’offrent alors : se détacher de ce sujet et s’engager sur d’autres. La stratégie est alors de passer du spécifique au plus général. Ou bien de faire en sorte que la thématique qui nous concerne devienne la priorité pour l’intérêt général (ex : L'écologie politique). 
Cette dimension du pouvoir est par ailleurs centrée sur la relation hiérarchique ou plus exactement de subordination à l’intérieur de l’institution, d’une famille politique et qui pourrait à ce titre, avoir lieu au sein même d’une association. C’est une manière d’entrevoir les relations interpersonnelles au sein d’une même organisation ou même entre les différentes organisations d’un territoire. 
« Le pouvoir et la domination sont devenus, dans nos sociétés, diffus, relationnels et symboliques. »

Ce qui nécessite d’analyser en profondeur les enjeux du territoire sur lequel on agit. Le prestige par exemple doit être appréhendé avec précaution, dans la mesure où l’idée que l’on s’en fait, dans l’exercice quotidien de la politique, est difficilement objectivable. 


La domination 

« Un individu exerce un pouvoir sur un autre individu dans la mesure où il obtient de ce dernier des comportements, des actions, voire des conceptions, que celui-ci n’aurait pas eu sans cette intervention. »
En ce sens il est possible d’envisager le rapport de domination avec un effet tout à fait positif pour le développement local dans la mesure où les différentes visions permettront non pas une concurrence mais une complémentarité. A partir de cette pluralité, il est déjà possible de penser que des rapports de domination entre acteurs, collectivités peuvent s’instaurer sur un même territoire.  

Au sein d’une équipe municipale, les rapports de domination sont quotidiens. On ne peut devenir acteur de la domination qu’à partir du moment où l’on possède une vision claire de son but. Alors toute circonstance où l’on subira la domination des autres nous rendra indifférent pourvu qu’elle n’entrave pas le but que l’on s’est fixé. Seul le chemin pour y parvenir sera perturbé. 

« Pour le sociologue, le pouvoir n’est pas un attribut mais un rapport social entre les individus ou des groupes sociaux. »
De ce point de vue, les relations entre les acteurs seraient naturellement constituées à travers un rapport de pouvoir. Seulement si ces relations sont empreintes, en apparence, de ce rapport somme toute artificiel, il n’en reste pas moins à l’acteur la possibilité d’user de stratégies pour ne pas dévoiler l’intention véritable se cachant derrière sa relation. 
L’auteur poursuit « toute relation sociale, sauf dans le cas limite de rapports strictement égalitaires, peut-être considérée comme une relation de pouvoir ».  



05/12/2013

[Initiative] Changement social

Nous évoluons dans une société en profonde mutation où la perte de repères est continue. Un changement qui s'observe tant sur le plan environnemental que social. Une modification qui oblige à faire des choix éclairés. Et parfois même à modifier ses pratiques. Par conséquent cette démarche nécessite un accompagnement. 
Les dirigeants de tous horizons, qu'ils soient chef d’entreprise, élus ou cadre, sollicitent une méthodologie adaptée pour mettre en oeuvre le changement social au sein de leur organisation respective. Du conseil à la formation en passant par l'accompagnement, la pédagogie du changement social s'articule autour de 3 leviers. Ceux-ci peuvent être envisagés indépendamment comme de manière évolutive dans le cadre d'un plan d'action qui se déroulerait marche après marche. Cette fonction d'ingénierie est indispensable pour appréhender la complexité des situations autant que mesurer les enjeux pour l'avenir.

Conseiller : apporter un éclairage particulier, tel est le rôle du conseiller. Ce peut être sous la forme d'une expertise sur un sujet ou un dossier. Le conseil peut également prendre la forme d'un regard stratégique pour engager une action. Enfin il peut s'agir de formuler des propositions visant à la réalisation d'une action. Cette activité permet à l'individu engager dans l'action de mieux mesurer l'impact de son intervention. L'activité de conseil se traduit le plus souvent sous la forme de formulation d'idées qui vont venir baliser un parcours ou de structurer un projet. 

Accompagner : accompagner implique une étape supplémentaire de celle de conseil. Là où le conseil s'arrête à la proposition d'idées voire de recette, l'accompagnement apporte la méthodologie et les techniques. De plus l'accompagnement peut se faire collectivement là où l'activité de conseil privilégie la dimension plus individuelle. L'accompagnement se traduit le plus souvent sous la forme d'une présence active au long cours avec des phases de bilan et d'orientation. 

Former : la formation enfin se réalise dans un temps plus long avec l'apport et la validation par le formateur de savoir, savoir-faire et savoir-être auprès du stagiaire. La formation continue en direction des adultes est une dynamique qui invite l’individu à un épanouissement tant professionnel que personnel. Elle doit par conséquent prendre appui sur l’expérience au sens large du stagiaire. Une des spécificités de la formation auprès d’un public adulte est que ceux-ci disposent déjà d’une expérience, de connaissances et d’un savoir-faire. Le but de la formation est la transmission aussi bien de savoir que de savoir-faire et savoir-être. 

Toutes les trois complémentaires, ces approches ont en commun de guider les acteurs dans le projet de leur activité qu'elles soient personnelle ou professionnelle.

18/10/2013

[Expertise] Autorité

Dans les relations humaines, il n'est pas de faits bruts. A partir du moment où une situation est racontée par un protagoniste, l'interprétation fait partie du jeu. L'autorité n'est plus envisagée comme un cadre définitif dénué de subjectivité mais comme le compromis entre affects, interprétations et désir de reconnaissance. La loi n'est plus une fin mais un moyen que chacun détourne à sa convenance. 

Elle attire les regards, suscite les attentes, attise les fantasmes mais n'impressionne pas vraiment.L'autorité est parentale au sein du foyer, managériale dans le milieu professionnel ou encore juridique au sein de l'espace public comme de l'espace privé. Nous vivons dans une société où, à tous niveaux, on plébiscite l'autorité sans jamais vraiment l'accepter. 
Sans nul doute l'autorité contemporaine ne se conquière plus ni par la morale, ni par le droit encore moins par la hiérarchie. Chacun veut faire reconnaître son point de vue comme légitime et à ce titre juste. Or si elle admet la prise en compte de circonstances particulières, la "juste autorité" doit apporter marquer un double respect. Celui de la situation de l'ensemble des protagonistes et d'une voie qui soit profitable à tous. 

[Autorité de fait et autorité de droit sont deux composantes intangibles du pouvoir. Complémentaires parfois et en lutte féroce à d'autres moments. Un rapport de forces constitutif de la démocratie]


Le débat qui consiste à départager l'autorité suprême entre la légitimité et la légalité est complexe tant il fait appel à des dimensions contradictoires. Traditionnellement, on a tendance à considérer que l'autorité s'affirme par des actes. La mise en pratique concrétise le discours et donne corps à l'intention.

De même qu'il est nécessaire de faire la différence entre "autoritarisme" et "autorité", il importe de distinguer "être autoritaire" et "faire autorité". Pour être reconnue comme telle, l'autorité ne se décrète pas mais doit réunir aux yeux de ceux qu'elle en censée convaincre : expériences, compétences et surtout convictions.