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20/10/2014

[Expertise] Transmettre

Pour n'importe quelle société, quelles que soient sa nature, ses composantes ou encore son origine, la transmission est un acte vital. C'est ce qui fonde l'évolution d'une civilisation. La seule volonté d'émettre un point de vue, aussi structurant soit-il, ne peut apporter suffisance. Créer les conditions d'un échange est la seule voie qui permet la progression de chacun. 

Dans une société qui émet à longueur de journée un flot d'information sans distinction, la transmission redonne une valeur et un sens à l'échange. Le fait de transmettre va plus loin que le seul besoin d'expression, il illustre la volonté d'apporter à l'autre un enrichissement. Une société de la transmission porte en elle l'intelligence collective comme idéal. Là où la communication sert uniquement l'intérêt de celui qui raconte, la transmission réunit les conditions d'un partage de destin.

La transmission est au coeur de nos vies. Et plus encore de nos relations. Il est possible de transmettre un savoir, comme une pratique, un souvenir ou encore une émotion. En fonction du support que l'on choisit, la transmission se fait alors vecteur d'un monde raisonné comme sensible avec pour postulat l'idée selon laquelle le partage fait grandir.

                              
Les idées ne sont rien si elles ne servent à porter ou relayer un message.

Dans éduquer, instruire et former, il y a transmettre. Qu'il s'agisse d'un savoir, d'une expérience ou de valeurs, la volonté de transmettre témoigne d'un acte éducatif.
Transmettre, c'est redistribuer quelque chose qui nous appartient afin de continuer de le faire vivre. A ce titre, ce n'est pas surtout pas s'en défaire mais faire fructifier auprès d'autres. Transmettre implique de se tourner vers le monde et de s'ouvrir aux autres.
Transmettre, c'est aussi créer les conditions d'une réciprocité et donc d'un échange entre deux ou plusieurs expériences.
Transmettre revêt un caractère durable, car cela revient à prolonger la vie ici d'un objet, d'un savoir-faire ou encore d'une information.

Transmettre est un acte universel autant que singulier. il est possible de transmettre un objet, un sujet comme une valeur. Il s'agit alors d'un héritage qui s'illustre alors sous la forme d'un savoir, un savoir-faire ou encore un savoir-être. Autrement dit, un apport culturel que chaque bénéficiaire fait fructifier selon l'arborescence de sa vie. Transmettre est par conséquent un mouvement. Tel est le verbe d'action qui symbolise, signifie et exprime l'intention de ce projet à visée sociétale. 

13/10/2014

[Expertise] Emploi : l'audace et l'activité

Il n'est pas illégitime de s'émouvoir des propos du ministre du travail quant à sa volonté de renforcer les contrôles des demandeurs d'emploi dans la conjoncture défavorable à l'activité. Mais de polémiquer si. La situation d'urgence que connaissent les chômeurs en fin de droit ainsi que le phénomène de paupérisation de ceux qui se retrouvent au chômage forcent le respect et imposent d'agir de manière constructive. Volontarisme qui, dans ce cas, se fait plus rare et moins pro-actif. Quel discours tenir pour susciter la motivation quand la morosité et le durcissement l'emportent ?

La conjoncture socio-économique que nous connaissons ne fait pas dans la demie mesure et les solutions prêtes à l'emploi plus recettes. Pour ceux qui occupent un emploi comme pour ceux qui en recherchent un, il importe de pouvoir manier deux leviers complémentaires. D'une part un savoir-être et d'autre part un savoir-faire. Autrement dit, pour rester dans la compétition qu'impose la situation tendue, il importe, à défaut d'influer sur le cours des choses, d'agir à travers son  comportement comme son expertise.
L'activité est une source d'accomplissement.
Il est un principe en économie qui veut que toute activité, quelle qu'elle soit génère un cercle vertueux qui se déploie. Sans doute, ce facteur est autant psychologique que factuel. Pour autant il peut constituer une véritable ressource pour celui qui cherche à développer son activité.
L'expérience s'accumule avec le travail, l'efficacité s'acquière par l'habitude. L'audace est le révélateur de notre ressource intérieure.  C'est l'expression même du désir d'entreprendre. Ce sentiment ne rompt pas avec la sage lucidité mais rend possible, le temps d'une circonstance donnée, l'activité que l'on est chargé de conduire. Qu'il s'agisse d'une projet professionnel ou d'un entretien de recrutement. Toutes deux des circonstances qui requièrent une mobilisation de soi-même.

Nous avons traditionnellement tendance à opposer l'audace et le travail. La première serait une manière de s'imposer quand on ne dispose pas de l'expérience ou des savoirs suffisants pour passer par le système normatif. Elle permet alors de déjouer le cadre. Pis, celle-ci révélerait chez celui qui en use d'une forme d'inconscience qualifiable alors d'amateurisme. Dans le même temps, le travail, quant à lui, suit les étapes d'un cheminement construit et mène marche après marche à l'indispensable expérience professionnelle. Et s'il fallait justement privilégier les deux. Le travail comme socle du savoir-faire et l'audace comme moteur de l'initiative. Serait-ce conventionnelle comme méthode ?

24/04/2014

[Expertise] L'enfance, de l'éveil à la socialisation

L'enfance, c'est le temps de l'éveil, de l'apprentissage et du développement qui conditionnent le parcours d'une vie. Loin de tout déterminismes biologique ou social, c'est une période essentielle de la construction de soi. Un chantier loin d'être linéaire qui connaîtra des phases d'avancée plus ou moins rapides et parfois difficile qui durera toute la vie. C'est pourquoi, l'enfance est le tremplin de la vie pour prendre un bon départ. 


Dès la prime enfance, les besoins de l'individu se répartissent en trois ordres : affectif, physique et intellectuel. Il convient donc d'apporter les soins autant que la stimulation nécessaires non seulement à l'éveil mais au développement de l'adulte en devenir. Le développement psycho-moteur est impératif à observer d'autant qu'il est le révélateur physique et extérieur du travail psychique et intérieur de la personne qu'est l'enfant.
Plus encore à cet âge qu'aux autres, l'acte éducatif procède en deux mouvements : adapter les conditions de son environnement pour le confort de l'enfant autant qu'éveiller celui-ci à la réalité du monde. Il s'agit certes d'une équation qui s'avère délicate, évolutive et rassurante. Et surtout indispensable pour le développement de l'enfant autant que dans un objectif de socialisation. L'enfant n'est ni roi, ni maître, il évolue dans une double sphère privée et publique dans le respect du binôme : attentes et besoins .

Pourtant l'enfance n'est pas une période linéaire cousue d'un seul bloc. Au cours de cette période qui court de la naissance jusqu'aux prémices de la puberté, il est à noter plusieurs séquences et notamment les deux grandes périodes qui s'articulent autour de la petite enfance et l'enfance à proprement parler. La petite enfance s'illustre par l'éveil et des toutes premières découvertes : l'espace, le goût... où il importe de stimuler chaque sens.
C'est pourquoi, la situation de l'enfance dans sa globalité se présente de fait comme une préoccupation majeure pour tous les acteurs de la prospective. Au-delà de la prise en charge éducative des situations à risques où, tout simplement de fragilité, il importe surtout de considérer les besoins des adultes de demain. A l'image de Saint Exupéry, considérons que nous ne faisons pas qu'hériter de la terre de nos ancêtres, mais que nous l'empruntons à nos enfants. 

17/03/2014

[Expertise] La possibilité d'une ville

A une semaine du premier tour des élections municipales, quels sont les enjeux de gestion d'une collectivité territoriale de ce niveau ? Espace de vie, lieux de la participation citoyenne... La ville représente l'identité humaine. 


La ville structure la société dans la perspective des élections municipales. Sans exclusive, il s'agit de traiter de manière générale de l'ensemble des aspects qui touchent à ce "bassin de vie" qu'ils soient rural ou local. Les activités humaines constituent le prisme par le lequel est envisagé le territoire.




[Entre prévenir et guérir, la collectivité municipale 
accompagne les activités humaines et fait de la ville
 une organisation qui structure la société]







Les trois défis qu'une équipe municipale doit relever sont contenus dans le triptyque suivant :

Aménager le territoire : L'aménagement du territoire est une question clé du projet municipal. D'une part, parce qu'il est directement porté par l'échelon local et d'autre part, il est la pierre angulaire de toutes les autres questions lorsqu'il s'agit de donner à la ville un visage humain et durable.


Accompagner les activités humaines : A l'image de la micro société qu'elle représente, la ville fourmille des activités les plus diverses ayant trait aux loisirs, aux pratiques professionnelles comme à l'exercice de la citoyenneté. L'ensemble de ces activités se distinguent à travers des acteurs spécifiques privés comme publics auxquels les pouvoirs publics doivent être attentifs, et sur certains projets en faire de véritable partenaires. Les acteurs socio-économiques constituent les forces vives d'un territoire.

Innover pour construire l'avenir :Que l'on soit citoyen, chef d'entreprise, juriste, usager, observateur ou acteur engagé dans la vie publique, on condamne autant les collectivités territoriales que l'on sen remet à elle pour conjurer les inégalités et garantir la justice. Qui aime bine châtie bien diront les plus raisonnés. Bien que remises en cause dans leur capacité à conserver le pouvoir face aux marchés dans une non-gouvernance mondialisée, les structures des pouvoirs publics demeurent un repère et doivent fixer le cap au risque de voir sombrer la société toute entière. Trois impératifs conditionnent aujourd'hui l'action des collectivités territoriales : préserver, inventer et innover.

Et également, des points particuliers qui fixent les enjeux de la ville :

L'intercommunalité : Si l'est vrai que l'essentiel de la politique d'accompagnement des activités humaines se réalise au sein des communes dans une logique de proximité, l'aménagement du territoire et la prospective s'envisagent à l'échelle de l'agglomération. Dans un projet de territoire local, urbain ou rural, il est par conséquent essentiel d'articuler les deux niveaux d'intervention.

La ville et l'Europe : Si les pays membres attendent à juste titre de l'Europe qu'elle assure un rôle de chef d'orchestre dans le concert des nations, le citoyen peut espérer y trouver un horizon pour la ville. Autrement dit, si la ville le lieu où s'exerce la citoyenneté, l'Europe doit en être l'horizon. 

27/02/2014

[Expertise] Question de confiance(s)

La confiance est un ingrédient indispensable. Elle participe à l'énergie de nos activités humaines. Nous connaissons une époque de perte de confiance à plusieurs niveaux. Quelque soit la visée de leur engagement, tous ceux qui entreprennent un projet - qu'il soit professionnel, social, personnel - sont confrontés à la nécessaire confiance dans ce qu'ils font. Et il en faut souvent une sacrée dose pour aller de l'avant.

Si gagner la confiance de quelqu'un prend énormément plus de temps qu'il n'en faut pour perdre cette même confiance à ses yeux. La confiance que l'on a en quelqu'un dépend souvent de celle que nous avons de nous-même. L'expression "mettre sa confiance en quelqu'un" est sans détour.

Dans ce contexte, la question de la confiance rejoint trois dimensions.

La confiance que l'on a envers soi-même et qui rejoint le regard que l'on porte sur ses propres capacités. Cela se traduit par le fait que je crois suffisamment à ce que je fais pour persévérer même si les circonstances immédiates m'invitent à abandonner. Afin de ne pas être vaine, la persévérance nécessite de s'appuyer sur le goût que nous avons à faire telle chose. Cela nous aidera à surmonter les éventuels échecs. 

La confiance que l'on porte aux autres et qui nous permet de dépasser nos idées toutes faites et nos jugement. En effet, l'idée première que l'on se fait sur quelqu'un n'est pas forcément la bonne. Elle peut être le fruit de circonstances ou d'un contexte influant. On gagne toujours à penser que chacun est perfectible. 

Enfin, la confiance que l'on développe face à la vie qui se traduit par des pensées positives et le sentiment que les opportunités existent si l'on daigne bien le regarder. 

Toutes les trois sont bien évidemment liées à l'histoire, au parcours ainsi qu'aux opportunités que chacun découvre au cours de sa vie.

23/01/2014

[Expertise] Parentalité, un acte éducatif pour la société

Dans leur projet comme dans leurs statuts, les collectivités territoriales interviennent auprès des plus jeunes : les enfants, les ados ainsi que les plus âgés à travers la prise en charge du vieillissement au sein des CCAS. Le trait commun qui relie ces publics aux besoins distincts est la famille. Aujourd'hui, les collectivités ont le devoir de renforcer, développer et pérenniser les actions existantes en direction des jeunes parents. Le parent n’est-il pas le premier éducateur ?

L'intergénération est une dynamique qui constitue sur de nombreux territoires le moteur d'un vivre ensemble qui réunit des personnes d'âges différents par la réalisation d’actions à caractère événementiel à l'échelle des villes.Ce principe visant à faire tomber chez chacun les idées reçues qu'il porte sur l'autre. Les repas en présence des grands parents dans le cadre du périscolaire en sont un des exemples. A ce titre, il devient possible de parler d'une véritable pédagogie de la transmission.

La famille, un repère durable

Tout individu se construit dans, avec, autour voire même contre sa famille. C'est ainsi que l'on devient une personne. Contrairement à ce qu'on entend parfois dire la famille est loin d'être en péril. Après sa métamorphose comme aime à le souligner la sociologue Martine SEGALEN et l'apparition ces 20 dernières années de la famille monoparentale, nous tendons aujourd'hui à voir apparaître une recomposition. Ce phénomène culturel n'entame pas l'esprit de famille, moteur d'une société. Car la famille constitue à double titre un repaire pour ses membres autant qu'un repère pour la société. En ce sens, elle un assure un véritable rôle structurant en son sein (solidarité affective, de mode de garde ou encore financière)  autant qu'une fonction sociale pour la société. Incontestablement, la famille est un acteur de la solidarité locale. Et notamment dans les parcours de vie qui oscillent bien souvent entre autonomie et dépendance.

"Devenir parent s'apprend".

La parentalité est un terme issu de la psycho-sociale, pour définir « la fonction d’être parent » dans ses aspects juridiques, politiques, socio-économiques, culturels et institutionnels. Elle ne se soucie pas de la dimension biologique ni de la forme que peut revêtir la famille (monoparentalité…). La parentalité s'intéresse alors à l'acte éducatif qui est fondateur du devenir d'une personne comme d'une société toute entière. Et se différencie ainsi du terme parenté qui concerne quant à lui la généalogie. 
La parentalité est une dimension essentielle du projet éducatif des structures d'accueil du jeune enfant car elle constitue un impératif pédagogique. L'accompagnement pédagogique que nécessite le fait de devenir parents ne peut se limiter - bien qu'il soit essentiel - à une aide financière, l'attribution d'un logement où l'accès aux loisirs. Il passe par la création d'espaces et de temps privilégiés entre les parents et leurs enfants afin de garantir la permanence des relations. Une fonction refuge pour se construire en tant que personne. Le Point Informations Familles animé dans la plupart des mairies assure cette orientation. 


Une compétence partagée

A travers la "branche familles" de la sécurité sociale, l'Etat agit en direction de familles. Les collectivités territoriales quant à elle, interviennent aux côtés des familles en faisant en sorte d'assurer les conditions de confort nécessaires à leur vie quotidienne. Il ne s'agit pas pour les villes de se substituer à la fonction parentale dont la compétence revient au Conseil Général à travers la loi sur la protection de l'ensemble mais d'accompagner les parents dans le rôle de primo éducateurs. A ce titre, les centres sociaux dont la plupart des maisons de quartier possèdent l'agrément CAF agissent en ce sens. Pour être cohérente et favoriser le vivre ensemble, une politique locale en direction de la famille doit concilier : accès aux droits fondamentaux (logement, santé, éducation...) ainsi que pratiques des loisirs qui favorisent l'épanouissement mais également accompagnement à la parentalité, levier de l'émancipation de la personne. 

16/01/2014

[Expertise] Pouvoir

Le pouvoir est un outil, pas une fin en soi. Lorsqu’on a conquis le pouvoir, commence alors la véritable histoire : la gouvernance (d’une équipe, d’une institution, d’un territoire). La question que doit se poser l’élu qui veut influencer le cours des choses est la suivante : En fonction d’où je me trouve, quelle est ma part de pouvoir ? De la manière de gérer sa gouvernance dépend son pourvoir. 


Lorsque l’on évoque la notion de pouvoir en tant que concept, trois principales caractéristiques théoriques se distinguent. L’autorité, la domination et le prestige. 

Le prestige 

« Le prestige est une des principales motivation de l’action politique. Celui-ci est cependant plus lié à la fonction que l’on occupe. »
Un président d’association est reconnu par ses administrateurs mais bénéficie également d’une certaine reconnaissance sociale au regard de la population locale. 
Le moteur personnel d’un bénévole associatif peut avoir des origines multiples. En règle général il provient d’une sensibilité particulière pour une cause (la pauvreté), une activité (un sport ou une pratique artistique) ou encore une passion…
Le plus souvent l’aura que dégage le Président d’un mouvement ou d’une association émane de sa capacité à s’indigner d’une situation ou plus encore à s’engager dans une action porteuse de sens. Il entraîne alors dans son mouvement des fidèles qui se reconnaîtront autant dans la cause qu’il défend que dans l’implication de lui-même qu’il y met. Autrement dit, dans ce cas précis : pouvoir de « séduction » et pouvoir de « conviction » sont liés. A ce titre, le bref essai de Stéphane HESSEL est éloquent sur l’effet que dégage son « indignation ». 
Cela implique de la part du leader d’incarner la fonction autant dans ce qu’il est (expériences) que dans ce qu’il fait (actes). 


L’autorité

« L’autorité est la caractéristique d’un pouvoir légitime et reconnu. Elle est une sorte de pouvoir devant lequel on s’incline par crainte ou par respect, sans que le détenteur soit contraint d’employer la force. »
Ce qui fait autorité ne se discute pas. L’élu peut détenir son autorité à partir de plusieurs éléments. La reconnaissance locale d’une famille, la défense d’une cause reconnue d’intérêt général. Le risque alors encouru est de se voir enfermé sur une thématique et condamné à cette image publique. Deux hypothèses s’offrent alors : se détacher de ce sujet et s’engager sur d’autres. La stratégie est alors de passer du spécifique au plus général. Ou bien de faire en sorte que la thématique qui nous concerne devienne la priorité pour l’intérêt général (ex : L'écologie politique). 
Cette dimension du pouvoir est par ailleurs centrée sur la relation hiérarchique ou plus exactement de subordination à l’intérieur de l’institution, d’une famille politique et qui pourrait à ce titre, avoir lieu au sein même d’une association. C’est une manière d’entrevoir les relations interpersonnelles au sein d’une même organisation ou même entre les différentes organisations d’un territoire. 
« Le pouvoir et la domination sont devenus, dans nos sociétés, diffus, relationnels et symboliques. »

Ce qui nécessite d’analyser en profondeur les enjeux du territoire sur lequel on agit. Le prestige par exemple doit être appréhendé avec précaution, dans la mesure où l’idée que l’on s’en fait, dans l’exercice quotidien de la politique, est difficilement objectivable. 


La domination 

« Un individu exerce un pouvoir sur un autre individu dans la mesure où il obtient de ce dernier des comportements, des actions, voire des conceptions, que celui-ci n’aurait pas eu sans cette intervention. »
En ce sens il est possible d’envisager le rapport de domination avec un effet tout à fait positif pour le développement local dans la mesure où les différentes visions permettront non pas une concurrence mais une complémentarité. A partir de cette pluralité, il est déjà possible de penser que des rapports de domination entre acteurs, collectivités peuvent s’instaurer sur un même territoire.  

Au sein d’une équipe municipale, les rapports de domination sont quotidiens. On ne peut devenir acteur de la domination qu’à partir du moment où l’on possède une vision claire de son but. Alors toute circonstance où l’on subira la domination des autres nous rendra indifférent pourvu qu’elle n’entrave pas le but que l’on s’est fixé. Seul le chemin pour y parvenir sera perturbé. 

« Pour le sociologue, le pouvoir n’est pas un attribut mais un rapport social entre les individus ou des groupes sociaux. »
De ce point de vue, les relations entre les acteurs seraient naturellement constituées à travers un rapport de pouvoir. Seulement si ces relations sont empreintes, en apparence, de ce rapport somme toute artificiel, il n’en reste pas moins à l’acteur la possibilité d’user de stratégies pour ne pas dévoiler l’intention véritable se cachant derrière sa relation. 
L’auteur poursuit « toute relation sociale, sauf dans le cas limite de rapports strictement égalitaires, peut-être considérée comme une relation de pouvoir ».  



19/12/2013

[Expertise] Habiter

Habiter une ville, c'est vivre au rythme de celle-ci au gré de son climat, de ses événements ou encore de son architecture. Autant de paramètres qui influent sur la vie quotidienne de ses résidents à la confluence de la vie privée et de leur relation entre eux. Et qui forment le cadre de vie du rapport de soi-même à l'autre. C'est pourquoi Architecture moderne ne signifie pas employer de nouveaux matériaux sans maturité, ce qu'il faut c'est ennoblir le matériau dans un sens humaniste déclare l'architecte finlandais Alvar AALTO.


Au-delà des apparences, habiter ne se borne pas à occuper un bout de terrain quelque part au hasard de sa destinée. Cela consiste à marquer son appartenance - pour ne pas dire son empreinte - sur un territoire en exerçant un "droit du sol" selon l'expression juridique qui accorde la nationalité d'un pays à celui qui y naît. Et ce sans se soucier de ses origines géographiques ou culturelles.
Si "Se loger, c'est commencer d'être", autant dire que chacun des habitants d'une ville projette sur celle-ci une part non négligeable de lui-même, de ses aspirations et de ses peurs. Et que par conséquent nombre d'habitant attend que la ville évolue à son image.

Le parcours résidentiel

Au cours de sa vie, la typologie des logements qu'un individu va investir plus ou moins durablement illustre son parcours résidentiel et sans doute un repère dans son itinéraire. Le plus classique suit les étapes de la location jusqu'à l'accès à la propriété. L'accédant ne devient réellement titulaire du bien immobilier qu'une fois libéré du remboursement de son prêt. 
Pour tout un chacun, le logement constitue une part importante de son identité. Autant que son budget aussi car se loger constitue le premier poste de charge pour les ménages dans le budget familial. C'est pourquoi, il importe que l'habitat soit multiple à travers une typologie de logements qui puisse offrir des solutions adaptées tout en favorisant une mixité sociale. Rien n'est plus révélateur des mentalités d'un pays que son attitude à l'égard du logement, décrypte Jacques ATTALI et d'ajouter : plus le logement est cher à acheter ou à louer et plus les salaires doivent être élevés, ce qui favorise une baisse de la compétitivité économique.

Un confort durable

J'ai l'impression que la vie comporte de nombreuses situations, dans lesquelles l'organisation est trop brutale ; l'architecte a pour tâche de conférer à la vie une structure sensible propose Alvar AALTO dans ses plans.
La précarité énergétique représente également un enjeu non négligeable pour lequel l'isolation des logements constitue la pierre angulaire. 
Enfin, le confort passe également par l'encouragement des habitants à participer à la vie de leur espace public. Valoriser l'image que les habitants portent sur eux-mêmes en agissant sur leur habitat est un objectif en lui-même. Une politique du logement qui favorise l'intégration passe par le développement social, lui-même concomitant de l'aménagement partagé du territoire.

La maîtrise de l'urbanisme


Indissociable de celle de l'aménagement de l'espace, la question logement appelle un accès à la ville à l'offre des services, de l'emploi, à la mobilité et à la sociabilité. L'essentiel du pouvoir d'urbaniser étant dévolue à la municipalité, une action de proximité en lien direct avec les enjeux du bassin de vie est possible. Celle-ci s'illustre par un triple défi. La préservation de l'espace naturel passe nécessairement par l'évitement de l'étalement urbain au profit d'une densification du périmètre existant ; un coût du foncier qui rende accessible l'achat de terrain ; une offre suffisante de logements pour créer une concurrence efficace. 

Pour conclure habiter une territoire pourrait se définir ainsi : Habiter, c'est non seulement vivre mais également faire vivre son territoire.


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Habitats du Vietnam : Présentation de l'habitat vietnamien
Bienvenue chez soi : Conférence sur l'habitat partagé intergénérationnel

16/12/2013

[Expertise] Le citoyen et l'écosystème

A l'heure où le développement durable s'invite comme un impératif dans nos projets, l'écosystème est devenu le territoire des activités humaines. Juste mélange entre les "réseaux" que forme l'environnement social et la biodiversité que forme l'ensemble de nos gestes, l'acteur évolue dans un système qu'il lui importe de rendre vertueux. 


Le territoire est le ferment de l'action nous rappelle Hervé SERIEYX dans son ouvrage "Aux actes citoyens". C'est aujourd'hui le support de la démocratie locale dont on démontre tout l'intérêt à travers l'intervention de proximité. Cela pourrait apparaître contradictoire à l'heure où nous assistons à un mondialisation des échanges. Et pourtant non car, si les flux d'information, de prise de contact ou encore de transmission d'expériences sont continuent et à échelle planétaire, ceux-i prennent chaque fois appui sur des expériences locales. Tant pour celui qui valorise ce qu'il à produit sur son propre terrain, que celui en découvre l'opportunité pour l'adapter chez lui. La dimension territoriale es par conséquent omniprésente.

[Dans L'acteur et le système, le sociologue Michel CROZIER décryptait à merveille les rouages qui lient les tâchent humaines à la structure d'une société dans une interdépendance irréversible. Il importe aujourd'hui d'y adjoindre l'influence de la planète.]


Toute société se caractérise par un système organisé à l'intérieur duquel évoluent ses membres. Cela ne signifie pas pour autant que les individus n'évoluent que dans un système unique. A travers les multiples activités que l'homme déploie, la vie humaine admet plusieurs systèmes connexes. Le système que représente l'environnement naturel nous est commun à tous.

La prise en compte par l'homme de son environnement naturel l'élève vers le haut plutôt qu'il ne le contraint. En effet, le développement durable invite à adopter une vision prospective qui conjugue l'indispensable évolution en ne négligeant pas l'impact sur la nature. L'écologie ouvre à la prise en compte du bien-être où l'homme favorise ce qui est bon pour l'autre comme pour lui.

L'interaction de nos activités avec le territoire n'accepte pas la transposition "clés en main" de projets n'importe où. Pour implanter une action quelque part il importe, non seulement d'évaluer le réseau d'acteurs pour envisager les partenariats possibles mais également l'empreinte écologique pour réduire l'impact.

18/10/2013

[Expertise] Autorité

Dans les relations humaines, il n'est pas de faits bruts. A partir du moment où une situation est racontée par un protagoniste, l'interprétation fait partie du jeu. L'autorité n'est plus envisagée comme un cadre définitif dénué de subjectivité mais comme le compromis entre affects, interprétations et désir de reconnaissance. La loi n'est plus une fin mais un moyen que chacun détourne à sa convenance. 

Elle attire les regards, suscite les attentes, attise les fantasmes mais n'impressionne pas vraiment.L'autorité est parentale au sein du foyer, managériale dans le milieu professionnel ou encore juridique au sein de l'espace public comme de l'espace privé. Nous vivons dans une société où, à tous niveaux, on plébiscite l'autorité sans jamais vraiment l'accepter. 
Sans nul doute l'autorité contemporaine ne se conquière plus ni par la morale, ni par le droit encore moins par la hiérarchie. Chacun veut faire reconnaître son point de vue comme légitime et à ce titre juste. Or si elle admet la prise en compte de circonstances particulières, la "juste autorité" doit apporter marquer un double respect. Celui de la situation de l'ensemble des protagonistes et d'une voie qui soit profitable à tous. 

[Autorité de fait et autorité de droit sont deux composantes intangibles du pouvoir. Complémentaires parfois et en lutte féroce à d'autres moments. Un rapport de forces constitutif de la démocratie]


Le débat qui consiste à départager l'autorité suprême entre la légitimité et la légalité est complexe tant il fait appel à des dimensions contradictoires. Traditionnellement, on a tendance à considérer que l'autorité s'affirme par des actes. La mise en pratique concrétise le discours et donne corps à l'intention.

De même qu'il est nécessaire de faire la différence entre "autoritarisme" et "autorité", il importe de distinguer "être autoritaire" et "faire autorité". Pour être reconnue comme telle, l'autorité ne se décrète pas mais doit réunir aux yeux de ceux qu'elle en censée convaincre : expériences, compétences et surtout convictions. 

05/09/2013

[Expertise] Eduquer et instruire

Dans la réforme dite des "rythmes scolaires" dont la visée est d'adapter ceux-ci aux besoins biologiques de l'enfant, apparaît une dimension pédagogique nouvelle : le temps péri-éducatif. Entre le temps scolaire de l'instruction du savoir et celui du périscolaire où se joue l'apprentissage de la vie collective, ce nouvel espace se présente comme une opportunité éducative fondamentale. L'organisation de ce nouveau dispositif confiée aux communes par l'Etat cristallise de nombreuses appréhensions car il est fonction de la volonté municipale, des moyens de la collectivité territoriale et de la capacité qu'ont les acteurs locaux à travailler de concert.  Il en fait par conséquent un enjeu majeur de la politique éducative territoriale. Une opportunité à faire vivre.

Le projet éducatif territorial réunit la Communauté éducative autour de valeurs, de souhaits et d'un outil commun. Quelque soit le cadre, le contexte ou le milieu où il se trouve, les besoins de l'enfant sont les mêmes et se distinguent, comme tout individu, en trois grandes catégories : affectif, physique et intellectuel qu'il importe de prendre en considération. 

Dans sa dimension pédagogique, ce nouveau projet est l'occasion de susciter la curiosité, favoriser le retour à soi autant que stimuler les capacités chez les enfants. Trois directions guident cette volonté :
- Initier des activités qui favorisent la découverte de leur environnement par les enfants. Ce type d'observation peut se faire facilement sur le chemin qui mène d'un lieu à un autre au sein ou en dehors de l'école. L'apprentissage de l'autonomie implique que l'enfant non seulement identifie et reconnaisse mais surtout s'approprie l'espace qui l'entoure. 
- Faire que les temps de repos et de repas deviennent des activités à part entière et à ce titre soit inscrits comme tel dans le programme. Le rythme d'une journée passe par des rendez-vous avec soi-même où la pause n'est pas le vide mais un temps qui permet de se ressourcer.
Valoriser l'enfant dans ce qu'il sait faire en lui offrant la possibilité d'exprimer et d'exercer auprès de ses pairs ses compétences. 

                                [Si ils font appel à des modalités d'intervention distinctes dans l'apprentissage,
                   les actes d'éduquer et d'instruire sont complémentaires de la construction des  individus. L'enseignement d'un savoir autant que la pratique d'une activité de loisirs participent de l'émancipation des enfants. L'injonction pédagogique d'une société est d'allier les deux.]

Dans l'acte éducatif il est une réaffirmation nouvelle du rôle des acteurs de l'"éducation non-formelle". En complément des programmes de l'Education Nationale dont l'objet premier est de dispenser le savoir le temps péri-éducatif est animé par les acteurs locaux. Au sein des comités de pilotage se retrouvent autour d'une même table parents, professeurs, animateurs, élus et autres associations. Chacun faisant valoir non seulement un point de vue éducatif (découverte de son environnement par l'enfant, respect de son rythme d'éveil) mais plus que cela un savoir-faire pédagogique (sensibilisation aux arts autant qu'à la pratique sportive). Qu'il soit ATSEM, bénévole associatif, technicien et autres animateurs, c'est l'occasion pour chacun des acteurs de prendre conscience de l'impact pédagogique de son intervention. C'est par la même occasion, une opportunité pour mettre en lumière à l'échelle de la Commune la plus-value éducative de son organisation. Ce projet local associant la communauté éducative autour d'un enjeu commun, n'est ce pas un formidable outil pour animer un projet de société ? 

25/04/2013

[Expertise] S'adapter

Cultiver l'esprit critique est indispensable pour former des citoyens. Mais résister ne devient un acteur de création que dans le cas de la justification légitime d'une cause morale ou éthique. Sans quoi toute résistance devient dénis et refoulement. Accepter que le monde entre dans une nouvelle ère est par conséquent tout autant nécessaire et aucun renoncement à la construction du monde qui vient ne peut se justifier. Entre les deux il faut s'adapter. Sans soumission béate ni opposition systématique. Avancer est le propre de l'Homme.




Selon l'expérience du psychologue et philosophe Philippe MALRIEU, il y aurait trois façons de s'adapter : par anticipation, en se préparant à agir ; par différenciation, en intégrant peu à peu les nouveautés ; ou de façon rétrospective, en reconstruisant le passé pour inventer l'avenir.

S'adapter ne signifie pas épouser avec conformisme une situation que l'on n'assume pas mais au contraire témoigner d'une capacité à accepter des conditions qui ne sont pas idéales afin d'agir de plain-pied dans la réalité. La marche du monde est toujours le fruit d'un compromis entre ce que "je maîtrise" et ce qui demeure  invariable. Agir nécessite de faire un deuil : "tout n'est pas possible". En décidant de poser un acte, je fais  le choix de celui là plutôt qu'un autre. Autrement dit, je laisse de côté - provisoirement ou définitivement - les autres que j'aurai pu décider d'engager. L'utopie joue un rôle moteur, au mieux un horizon. Rarement un point de départ.

[Force est de constater que le monde d'aujourd'hui n'est plus celui d'hier 
et que seule la capacité à innover, à inventer à créer peut permettre d'avancer.]

D'autre part, l'expression de ses propres vues trouve une limite avec celle des autres. A l'image du débat sur la Laïcité, la clé du vivre ensemble se trouve dans le respect des pratiques de chacun. Le compromis consiste alors à  ménager les fondamentaux de chacune des parties dans un seul but : faire avancer les choses  dans le sens d'un progrès aussi maigre soit-il. Il devient le premier pas d'un itinéraire à poursuivre car comme nous le dit le proverbe chinois : c'est en avançant que l'on consrtuit le chemin.

L'intérêt général est le compromis entre des initiatives privées et l'action publique qui oeuvrent toutes deux dans le sens du bien commun. C'est le respect de la diversité. 

10/02/2013

[Expertise] Bien commun

On parle volontiers du vivre ensemble comme d'un principe consensuel. Parler du bien commun d'une société c'est s'entendre sur ce qui nous appartient à tous. C'est évoquer du même coup les fondamentaux d'une société et par conséquent, pour chacun, les priorités à défendre. 


Le bien commun est une notion floue. C'est une idée qui porte sur des éléments matériels et immatériels. Ainsi les juristes classent dans le bien commun les choses res nullius (ou res communis), qui sont les choses n'appartenant à personne (ou appartenant à l'intérêt général) d'une part, et dont la valeur (notamment morale) justifie une protection (éducation, environnement,...) d'autre part. Dans cette deuxième partie, l'approche juridique recoupe l'approche philosophique selon laquelle le bien commun se définit comme le moyen par lequel chacun peut acquérir la connaissance.

Est-ce l'ensemble de intérêts particuliers ?

Le bien commun représente un intérêt supérieur à la somme des intérêts de chacun, il touche à la civilisation elle-même. Ainsi parle-t-on de patrimoine de l'humanité. 

07/01/2013

[Expertise] Du déclic à l'itinéraire

Si la question de l'insertion dans la société est une préoccupation qui ne connaît ni d'âge, ni de milieu car elle concerne l'ensemble de population, elle connaît une plus grande nécessité pour les jeunes adultes. C'est un étape charnière de la construction de l'individu. 

L'insertion des jeunes est une question contemporaine majeure qui nous concerne tous. Sur leurs épaules reposent en grande partie le défi de l'avenir. Ils représentent la génération qui inventera et portera demain. Et surtout pour cette classe d'âge, plus encore que pour les autres, l'insertion est une condition indispensable de l'existence. C'est une étape décisive du long processus qui mène à la construction de la vie d'adulte. Non seulement c'est une étape qui conduit à l'émancipation, mais à la vie même, tout simplement. A ce titre, l'accès à l'emploi est une des clés car il facilite l'autonomie financière, le sentiment d'utilité et l'appartenance collective. Ce n'est pas pour rien que, dès le plus jeune âge à l'école, on demande aux élèves ce qu'ils veulent faire plus tard ou encore que l'une des premières questions que l'on pose à un jeune adulte que l'on rencontre concerne son activité professionnelle. Sans exclusive, savoir ce qu'il "fait dans la vie" c'est un des moyens de découvrir quelqu'un.
A l'image de la société toute entière, cet accès n'est pas des plus simples dans le contexte actuel faute d'offres d'emploi. Il est donc possible de mesurer les grandes difficultés que cela engendre dans l'existence. Comment sortir de cette ornière pour que les jeunes fassent leur place ? Deux types de réponses existent, a minima. Tout d'abord, en favorisant la création d'emploi sur le plan sociétal. A ce titre, la mise en place de contrats aidés par le gouvernement agit dans ce sens. Cependant, ce n'est qu'une réponse temporaire qui peut, certes, se révéler un véritable levier. L'avenir nous le dira. Cependant ce ne peut être le seul. Pour nombre de jeunes, la difficulté réside en amont de la prise d'un poste. Car il importe souvent, pour ceux-ci, de lever les obstacles qui freinent l'ascension à la marche supérieure. Eradiquer les obstacles passe indubitablement par la conception d'un projet, de son propre projet, celui que l'on désire au fond de soi-même... et qui nous ressemble.

[Si s'identifier soi-même au milieu des autres est important, 
envisager l'action qui peut être la sienne dans cette oeuvre collective
 est tout autant nécessaire. Construire son projet et le mettre en oeuvre.] 

Le fait d'envisager une action, aussi modeste soit-elle nécessite de se projeter, de porter une ambition et, par là-même, d'imaginer l'avenir tel qu'il pourrait être et, plus que cela, me voir moi comme acteur de mon avenir. C'est une étape déterminante dans la construction de son devenir. Chaque parcours de vie est certes singulier et souvent fait de multiples mini-projets qui n'ont pas toujours aboutis. C'est d'ailleurs à cela que l'on reconnaît une société qui fonctionne. Lorsqu'elle offre, non pas forcément la capacité de rêver difficile à cette heure, mais tout au moins, d'imaginer et de créer. 

27/02/2012

[Expertise] La planète vue de l’assiette

    
Se nourrir est vital. Bien manger est devenu fondamental. Pour la santé autant que pour la planète. Car bien manger ne signifie pas que satisfaire son ventre comme  le préconise Rabelais, il s’agit de porter un regard averti pour ne pas dire citoyen sur  son assiette. Il n’y aura pas de durabilité agricole sans durabilité environnementale affirment un groupement d’environnementalistes emmené par Jacques CAPLAT dans une tribune du journal Le Monde. Au moment de la tenue du salon de l’Agriculture et à quelques mois seulement de la renégociation de la PAC européenne, il n’est sans doute pas de meilleure période pour lancer le sujet.  Ce double enjeu qui nous concerne chaque fois que nous faisons nos courses, repose sur chacun, qu’il soit consommateur ou producteur.

[La politique agricole marque un fil ininterrompu entre l’individu qu’elle nourrit et la nature qu’elle ne peut que préserver car c’est le berceau de sa matière première. En ce sens la question agricole est une préoccupation globale : de la préservation de l’eau qu’il importe de protéger des nuisances toxiques jusqu’à l’étiquetage des denrées alimentaires  en passant par la qualité de la production.]

Qu’on se le dise clairement, l’exploitation agricole qui nous est parfois présentée sous la forme d’une usine réunissant une équipe d’agriculteurs salariés n’est en aucun cas un archétype à suivre. Ce modèle qui n’en est pas un, incite à une agriculture massive et à un étalement géographique des cultures pour nourrir les bêtes. L’agriculture industrielle et intensive porte un impact sanitaire négatif et malheureusement décisif sur l’environnement tant naturel que social. C’est le fruit d’une agriculture déshumanisée où le produire plus devient la garantie de la survie des exploitants. Mais cette course au profit dessert plus qu’il ne rassasie. Que ce soit l’agriculteur qui doit investir à crédit sans cesse dans les machines ou le terrain, et le  consommateur qui, ne voit que baisser la qualité des produits sans qu’il en aille de même avec les prix.  Le fonctionnement à travers des exploitations à taille humaine demeure pertinent dès lors qu’il y a regroupement sous la forme de coopératives. Ce statut permet de rompre un isolement qui réfrène la profession en assurant une mutualisation tant sur les échanges de services, que sur la complémentarité de la production. C’est une manière aussi de privilégier la proximité avec les AMAP et autres groupements de vente locale. 
A l’image de toutes les activités qui nécessitent la mobilité des biens entre les zones de productions, l’empreinte écologique est l’enjeu phare. A ce titre, l’approvisionnement doit être le plus local possible. De nombreuses enseignes de grandes surfaces l’ont compris et en usent à coup de marketing. Mais pour ce faire, encore faut-il que les magasins de vente se trouvent dans des régions de productions agricoles. Sur ce point, la France est bien lotie car il n’est pas une région qui ne cultive. Cependant, la tentation est grande d’importer des produits afin d’approvisionner en choix sur l’ensemble  de l’année. Notamment en ce qui concerne les fruits et légumes. C’est là un point sur lequel le consommateur a un rôle à jouer dans la mesure où c’est sur lui que repose l’offre. Il nous incombe de préférer les aliments de saison. Le « produire local » défendu par Corinne LEPAGE vise à restructurer la filière agricole en privilégiant des circuits courts d’exploitation.
Enfin, l’information du consommateur qui passe par un étiquetage compréhensible est une des clés de la chaine. C’est l’aboutissement du processus mais c’est surtout la garantie que les étapes sont respectées. Cette traçabilité doit être la condition indiscutable pour l’enseigne qui commercialise les produits. Mais cela ne suffit pas. Le consommateur ne peut croire aveuglément les magasins dans lesquels il fait ses courses, il lui faut pouvoir vérifier par lui-même l’origine des denrées qu’il achète. 
F-X.H

04/04/2011

[Expertise] Sensibiliser : premier degré de l’éducation

Qu’il exerce dans une salle de classe, au domicile de ses élèves ou encore dans la rue, l’éducateur, avant de se faire prescripteur, doit savoir susciter l’intérêt de celui qui l‘écoute. On ne peut honnêtement accompagner quelqu’un dans l’approche d’un savoir sans que celui-ci n’y soit sensible. C’est en quelque sorte la base d’une éducation réussie, et plus que cela, la condition même d’une réelle prise d’autonomie de la part de celui qui étudie. En effet, la prise d’initiative par le stagiaire de son projet est, sinon une finalité, une dimension essentielle de la formation d’adulte car une condition de la responsabilité. Dans l’acte éducatif, si sensibiliser est un préalable, c’est déjà transmettre.


Donner le goût pour mieux transmettre un savoir, voilà l’enjeu auquel doit faire face tout éducateur. On apprend jamais mieux que lorsque le sujet nous passionne où tout au mois nous intéresse. Rares sont ceux pour qui la seule soif d’apprendre suffit à les motiver quelque soit le sujet. Pour chacun, il est certains sujets qui plaisent plus que d’autres. Et la motivation personnelle est un levier indispensable pour qui étudie.

« Pour qu’une chose devienne intéressante, il suffit de la regarder longtemps » témoignait Flaubert. Pour autant dans une société où tout va si vite et où, qui plus est, le rythme du temps va de pair avec l’argent, qui est disposé à s’astreindre le temps de la découverte ?

Pour sensibiliser utilement, la première des choses consiste à accepter de prendre le temps. S’arrêter à quelque chose n’est en effet pas rester passif mais au contraire se fixer et se concentrer durablement. La sensibilisation est à ce prix. C’est une étape trop brève pour être suffisante mais juste assez pour se laisser séduire avant d‘aller plus loin.

En fonction du sujet traité, du contexte mais également de la population ciblée, l’acte de sensibiliser se caractérise de deux manières concomitantes.
« Sensibiliser », c’est permettre une prise de conscience. En mettant l’accent sur un sujet plus qu’un autre on sensibilise en privilégiant un domaine. A ce titre sensibiliser c’est porter un message et fixer l’attention de son auditoire sur une cause. Une manière d’orienter le regard aussi.

En embrassant une large palette de sujets on sensibilise en mettant sur un même plan toutes activités. Par conséquent, on laisser l’auditoire maître de s’arrêter sur le sujet qui le touche. C’est souvent cette manière de procéder que l’on utilise pour faire découvrir à un enfant les différents sports ou activités artistiques. A lui ensuite de faire son propre choix en fonction de son goût ou de sa sensibilité.

21/02/2011

[Expertise] Les services à la personne

Depuis quelques années les enseignes des services fleurissent tandis que nos boîtes aux lettres regorgent de propositions commerciales concernant la prise en charge de tâches quotidiennes. Ici les menus travaux que l'on souhaiteraient faire faire à prix réduits. Là une aide à domicile ou encore un accompagnement pour les personnes seules. Les services à la personne poussent comme des champignons.

En ces temps de débat sur la question de la dépendance, sujet décisif pour l'avenir de notre société, le maintien à domicile des personnes agées doit être également au coeur des perspectives de l'action publique.

Soutien scolaire à domicile, tâches ménagères, livraison de courses, aide aux personnes âgées, garde d’enfants ou encore assistance informatique… les domaines d’exercice des services à la personne sont variés et se regroupent selon trois grandes catégories : les services de la vie quotidienne, les services à la famille et les services aux personnes dépendantes.

Sans y avoir systématiquement eu recourt, tout monde connaît l'ADMR (Aide à Domicile en Milieu Rural). Cette organisation nationale aux maintes déclinaisons locales est l'opérateur historique des services à la personne traditionnellement plutôt implantés en secteur rural. Mais aujourd'hui il existe une vaste palette d'autres organismes aux statuts divers. Et l'apparition des chèques emploi service a bousté plus avant encore cette dynamique économique et sociale.

En 2003, alors que Jean-Louis BORLOO est ministre de la cohésion sociale, Michèle DEBONNEUIL lui rédige un projet clé en main sensé doper l'emploi tout en répondant à des besoins en pleine explosion : les services à la personne. L'espoir économique : vers la révolution du quaternaire. Le titre a de quoi faire espérer des lendemains qui chantent. Qu'en est-il aujourd'hui ?

C'est une véritable révolution que nous promet l'économiste Michèle Debonneuil: après l'ère du secteur primaire (production de biens agricoles), puis celle du secondaire (production de biens industriels) et celle du tertiaire (production de services), nous devrions entrer dans l'ère du quaternaire, qui produira des services intégrant des biens. Ainsi, le consommateur du quaternaire ne se contentera plus d'acheter, par exemple, un équipement hi-fi: il préférera s'abonner à un service qui lui permettra de disposer du matériel hi-fi qu'on lui aura conseillé, qu'on lui installera, qu'on lui apprendra à utiliser et qui sera dépanné ou changé si besoin.

08/03/2010

[Expertise] Le développement durable : trait d'union entre action et réflexion


A l'heure où l'héritage que l'on souhaite léguer aux générations futures est devenu une préoccupation partagée par nos dirigeants, le développement durable, comme une clef miraculeuse, est omniprésent dans le débat public. Parmi les slogans du moins. Il s'agit d'un nouveau prisme à travers lequel chacun peut envisager l'avenir. Il n'est pas un acteur qui n'habille ses produits de cette mention. Solution marketing ou engagement citoyen ? C'est un nouveau sujet qui appelle l'esprit critique.

Si on ne trouvait pas des répercutions immédiates à travers des économies substantielles comme la récupération d'eau de pluie pour arroser les plantes ou l'utilisation d'ampoules de faible consommation d'énergie dans la maison, il serait facile de penser que le développement durable est l'idéologie du XXIe siècle. Chacun le revendique comme une vertu malgré tous les efforts qu'il nécessite. Sa force : le retour sur investissement est très rapide et s'observe à travers des économies attractives.
Evoquée dans tous les projets contemporains, la notion de développement durable n'en demeure pas moins floue ou plutôt impalpable. Sans concession, pour se revendiquer d'un développement durable digne du nom, il faut s'attacher à ses trois piliers fondateurs : l'économique, le social et l'écologique. Cette démarche qui se veut transversale est par conséquent difficilement repérable des autres paramètres du reste de l'action.


Une notion plus globale qu'équivoque

Enjeu majeur du 21E siècle, le DD se définit de manière globale et s'illustre par des mesures très pratiques. De par sa nature même le concept de développement durable résout d'emblée l'ambivalence traditionnelle entre logiques descendantes et ascendante. En effet, comme l'affirmait un récent article de la revue sciences humaines : le développement durable est conçu à la fois comme un programme d'action pour la défense de la terre, et un projet de société planétaire. Il permet tout à la fois d'associer un instrument de cohésion tout en étant force de solutions pratiques. C'est sans doute cette dimension globale et, du reste, peu habituelle qui rend difficile sa lisibilité. Omniprésent d'un bout à l'autre de la chaîne, de l'élaboration des décisions jusqu'à leur réalisation, le DD est un processus au caractère entier.
C'est par conséquent un outil très efficace pour la gouvernance qui s'accommode autant de la théorie que des faits. Cela permet d'établir un trait d'union entre le terrain où s'exécutent les gestes durables et l'endroit où elles ont été pensées.

Du fait de sa dimension globale, le DD réuni un ensemble de disciplines hétéroclites favorisant un consensus entre sciences dures et sciences molles pourvu que le projet soit pérenne. En effet, la réflexion durable, privilégie sur le même plan le progrès social et la préservation du cadre de vie. Cela permet d'envisager toute action dans son contexte réelle et non restreint à un périmètre ponctuel. Le postulat qui fonde la dynamique durable est d'envisager dès le départ les conditions de sa pérennité. Il ne suffit pas d'accoler le préfixe "éco" devant les nouveaux produits créés pour se revendiquer d'un développement serein. Il est impératif de réfléchir aux conséquences réelles plus que prétendues de ses actes et d'engager un processus qui concernera chacun. A ce titre, la développement durable bannie bien entendu tout réflexe simpliste et recommande de repenser parfois ses propres habitudes. Ainsi, le développement durable est à la société ce que la gestion est à l'économie. C'est-à-dire qu'il implique une indispensable projection.


Un écho face à la crise
Le DD, notion déjà très présente dans le débat contemporain trouve un écho majeur face à la crise, en particulier à travers l'essor de l'économie verte. Néanmoins, il ne faut pas le circonscrire à cet unique champ d'application. N'oublions pas que la dimension écologique n'est qu'une des trois branches du développement durable aux côtés des deux autres non moins importantes : l'économique et le social. Là encore, il ne faudrait pas, sous le prétexte d'une conjoncture qui appelle à des solutions d'urgence, ne s'attacher qu'à une d'un partie d'un processus plus large. Le risque serait d'en dévoyer les effets durables. i

En effet, si le développement durable nécessite de préserver l'impact environnemental, il lui faut également s'inscrire dans une perspective de progrès social tout en assurant une viabilité économique. C'est seulement en réunissant ces trois conditions sans exclusives mais indispensables que l'on peut prétendre au développement durable.

De ce fait, l'économie sociale qui promeut la redistribution des richesses et son investissement dans le capital humain, ou encore l'expression démocratique qui donne à chaque citoyen une place d'acteur dans l'espace public sont des facteurs aussi importants et tout au moins complémentaires de l'utilisation de produits issues d'une production raisonnée.
Le DD, c'est avant toute chose un état d'esprit plus qu'une idéologie. Il s'agit d'une pratique qui s'accommode bien mal des grands discours mais se mesure au quotidien dans nos faits et gestes. En bref, s'engager dans une démarche de développement durable, c'est inscrire son action dans un cercle vertueux qui tient compte de l'humain à travers son environnement naturel, social et économique pour que demain demeure viable.

Pour illustrer cette démonstration, lorsqu' Erik Orsenna se déplace d'un continent à l'autre afin d'étudier l'avenir de l'eau, il s'agit pour lui autant d'être vigilant à ses modes de déplacements en privilégiant des moyens de locomotion doux là où l'avion n'est pas indispensable.

Pour ce qui est du contexte de crise que nous connaissons, il me semble intéressant de se servir de ce modèle. En effet, plus que tout autre modèle, celui du développement durable ne peut se départir d'un diagnostic de départ alliant état des lieux et vision prospective. C'est précisément ce focal qui nous serait utile à ce jour afin de mieux mesurer et garantir les répercussions de nos actes.

Développement durable et action sociale.
Les politiques de solidarité sont, il me semble, les grandes absentes de cette conception contemporaine que fonde le Développement Durable.
Pourtant, il me semble que la possibilité qu'offre de plus en plus de services publics à leurs usagers de participer eux-mêmes à l'élaboration des solutions est une méthode qui s'inscrit dans une perspective durable. Favoriser l'expression en créant des espaces de consultation des habitants est déjà une première étape.
P.S. sur la photo : Schéma du développement durable : à la confluence de trois préoccupations, dites « les trois piliers du développement durable ».