11/02/2010

Terre d'enfance


"Nul n'est prophète en son pays" prétend l'adage. Cela ne veut bien entendu pas dire que l'on ne peut s'épanouir sur ses terres mais qu'il est préférable d'aller exercer son talent ailleurs pour y trouver une reconnaissance. Un bien ou un mal nécessaire, c'est selon.



Relativement mobile dans le cadre de mon travail, j'ai eu l'occasion d'intervenir sur des territoires différents : Louvigné du Désert, Vitré ou encore Maure de Bretagne sans oublier Rennes pour ce qui est de l'Ille et Vilaine. Mais encore Brest et Saint Brieuc en formation et enfin la région angevine où je suis installé depuis quelques temps. Partout où je suis intervenu en charge d'une mission de développement social local j'ai rencontré divers acteurs du territoire : locaux où régionaux, praticiens et théoriciens. Parmi ceux-ci, j'ai retenu deux typologies. Tout d'abord ceux qui sont nés sur un territoire et tous leurs projets de vie comme professionnels s'y rattachent. Et puis ceux qui ont quitté leur terre natale pour faire vivre leur talent ailleurs. Les deux sont respectables et témoignent d'un même engagement à des fins différentes.



Choisir de quiter la terre de son enfance n'est pas se condamner à l'errance. Chacun garde au fond de lui une part du pays de son enfance. Sous les traits du souvenir ou bien à travers un paysage imaginaire où les lieux prennent un sens symbolique. Les racines sont indispensable à la vie humaine et mieux c'est à travers elles dirait-on que l'on puise l'énergie de l'engagement.

Montours est un petit village d'Ille et Vilaine flanqué au beau milieu de la campagne d'où l'on voit distinctement, par temps dégagé, le Mont Saint Michel. J'y ai vécu mes toutes premières années. Parmi les entrepreneurs locaux, les artisans vivent mains dans la main avec les artistes et les querellesde clochés n'ont plus cours depuis longtemps déjà. Car c'est un bourg avant-guardiste qui a vu naître de nombreux entrepreneurs de projets aux multiples formes.

Etre né quelque part pour celui qui est né c'est toujours un hasard dit Maxime LEFORESTIER dans une de ses chansons. Mais si l'existence précède l'essence, alors le hasard s'arrête là et la suite réside dans ce que l'on en fait.

Jean Malapert en est le premier magistrat. Il a pris la suite de son père à ce poste et n'a jamais déçu ses administrés depuis puisqu'il est reconduit dans sa fonction à chaque scrutin. Il vient d'inaugurer un centre culturel et s'apprète à couper à nouveau le ruban à l'occasion de la création d'un espace extérieur dédié à des spectacles.
Montours est aujourd'hui un bourg qui vit au rythme des arts où démocratie culturelle et démocratisation culturelle cohabite sans qu'aucun des acteurs n'ait jamais eu l'idée d'opposer ces deux dimensions entre l'élitisme et le populaire. Jean VILAR et André MALRAUX y seraient heureux.

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