
C'est aujourd'hui qu'ont été désigné les membres du jury du livre inter. Candidat malheureux puisque je n'ai pas été retenu parmi les 24 membres, je vous livre la lettre que j'avais transmise.
J’aime lire, c’est le nom d’une revue pour enfant à laquelle j’étais abonné plus jeune. Je la parcourais sans goût particulier car je n’aimais pas lire. Ce n’était pas tant par détestation de ce que j’envisageais à l’époque uniquement comme un exercice académique mais par indifférence. Même L’étranger d’Albert CAMUS n’a eu raison de cette marginalité. La maison de mes parents était peuplée d’ouvrages d’auteurs célèbres sans que leur proximité ne me procure un quelconque sentiment si ce n’est celui d’une indifférence totale. Ce trésors littéraire faisait la joie de mes amis lorsque je les invitais. Ma réaction quant à elle désolait un peu mes parents, fervents lecteurs.
N’en déplaise à Monsieur MASSLOT , tout comme boire ou manger, la lecture m’est aujourd’hui vitale. D’ailleurs, je ne suis pas le seul à défier les lois de sa pyramide. je dois reconnaître qu’avant de connaître le plaisir de lire, sans nul doute quelque chose me manquait. Mais depuis que cette douce caresse de page m’a séduit, il ne se passe pas un jour sans que je ne succombe aux attraits de la lecture. Avant que la lecture ne devienne caresse, il m’a fallu me laisser amadouer. Du plus loin que je me souvienne, j’ai passé mon enfance aux côtés des livres sans oser en ouvrir un jusqu’à la fin de mon adolescence. Quel gaspillage ! Quand je repense à toutes ces fois où je suis passé à côté de ces immenses rangées d’ouvrages sans y prêter plus attention.
J’ai découvert la lecture à l’âge où l’on prend son indépendance d’avec ses parents et me suis attaché à ce plaisir sans discontinuer. Essai, journaux, récit de voyage, roman, recueil de poèmes ont mes faveurs. Un transfert peut-être. Je vis aujourd’hui dans un intérieur parsemé de livres semblable à celui dans lequel j’ai vécu mon enfance. En ceci, je peux dire que les livres et l’histoire qu’ils déploient sont le pays de mon enfance. Les racines de mon expérience. Leur présence me rassure et m’apaise. Un jeu d’enfant, la philosophie titre son premier ouvrage Raphaël ENTHOVEN.
Ma journée est rythmée par la lecture. Et je vis au tempo des mots que je croise et que je recherche. D’ailleurs j’ai en permanence plusieurs ouvrages en cours de lecture. D’autres que je relis régulièrement par nécessité.
Je lis dès mon réveil sans quoi ma journée ne sera pas bonne. J’entre alors dans la lecture comme on entre en religion et même s’il ne s’agit que de quelques pages voire quelques lignes, le style, les mots et l’interprétation du texte vont me suivre jusqu’à midi en guise de petit déjeuner. Puis La salle de bain de Jean-Philippe TOUSSAINT. De préférence un roman mais pourquoi pas également le journal sont les bienvenus. Dès 9 heures au travail je suis assailli de notes administratives et autres dossiers techniques dont la lecture - j’ose l’avouer ici - parfois m’agresse plus qu’elle ne m’apporte de solution.
Parmi les plaisirs que m’a fait découvrir la lecture, il y a en premier lieu la patience. Car n’importe quel ouvrage, même avec peu de pages que j’ai lu, nécessite de prendre le temps de s’y consacrer pleinement. Notre soif de consolation est impossible à rassasier titre l’un de ses récits Stig DAGERMAN. Passionné et investi j’ai parfois tendance à dévorer sans savourer. La lecture s’accommode mal de la nervosité et m’appris à me contrôler. En lisant j’ai dû je l’avoue me faire un peu violence. Ce qui m’amène à évoquer une deuxième vertu de la lecture : la concentration. Indispensable pour se saisir du sujet développé dans son intégralité. Souvent, le silence rompu par quelques bruits de la nature tels que le chant des oiseaux ou le bruissement de l’eau, est un très bon allié. Mais, une musique de fond, si possible sans parole, l’est tout autant.
Il me plaît, lorsque je débute un nouvel ouvrage, de l’appréhender avec respect. Je parcoure ainsi les pages une à une en prenant garde de n’en laisser passer aucune. Et surtout pas celles que l’on saute trop souvent sans état d’âme. En effet, je prends consciencieusement connaissance du nom de l’éditeur, de la date de parution. Mais la page que j’aime découvrir par-dessus tout est celle qui indique le ou les noms des personnes auxquelles l’auteur dédit le présent ouvrage. C’est certes une information personnelle voire intime, mais qui souvent laisse voguer une part de mystère et d’émotion. Une curiosité qui me met en appétit jusqu’à la dernière ligne. Ensuite, parcourant le reste de l’ouvrage, il m’arrive souvent de relire à plusieurs reprises la préface ou l’introduction afin de m’assurer de bien saisir l’entrée en matière et de m’imprégner de la pensée de l’auteur. D’ailleurs cet exercice m’apaise. De plus cela évite La chute d’Albert CAMUS. J’ai passé ainsi de nombreuses nuits à lire les introductions de différents livres que j’avais lu par le passé. Après une réunion difficile, c’est le meilleur soporifique que j’ai trouvé. Exception faite du suspens de La nuit de l’oracle de Paul AUSTER.
Aujourd’hui j’aime par-dessus tout le silence qui accompagne la lecture. Et j’ai compris avec mon expérience de lecteur que c’est précisément cette peur du silence qui, enfant, était un obstacle à la lecture.
« J’aime lire », à présent j’ai fait mienne cette expression.
N’en déplaise à Monsieur MASSLOT , tout comme boire ou manger, la lecture m’est aujourd’hui vitale. D’ailleurs, je ne suis pas le seul à défier les lois de sa pyramide. je dois reconnaître qu’avant de connaître le plaisir de lire, sans nul doute quelque chose me manquait. Mais depuis que cette douce caresse de page m’a séduit, il ne se passe pas un jour sans que je ne succombe aux attraits de la lecture. Avant que la lecture ne devienne caresse, il m’a fallu me laisser amadouer. Du plus loin que je me souvienne, j’ai passé mon enfance aux côtés des livres sans oser en ouvrir un jusqu’à la fin de mon adolescence. Quel gaspillage ! Quand je repense à toutes ces fois où je suis passé à côté de ces immenses rangées d’ouvrages sans y prêter plus attention.
J’ai découvert la lecture à l’âge où l’on prend son indépendance d’avec ses parents et me suis attaché à ce plaisir sans discontinuer. Essai, journaux, récit de voyage, roman, recueil de poèmes ont mes faveurs. Un transfert peut-être. Je vis aujourd’hui dans un intérieur parsemé de livres semblable à celui dans lequel j’ai vécu mon enfance. En ceci, je peux dire que les livres et l’histoire qu’ils déploient sont le pays de mon enfance. Les racines de mon expérience. Leur présence me rassure et m’apaise. Un jeu d’enfant, la philosophie titre son premier ouvrage Raphaël ENTHOVEN.
Ma journée est rythmée par la lecture. Et je vis au tempo des mots que je croise et que je recherche. D’ailleurs j’ai en permanence plusieurs ouvrages en cours de lecture. D’autres que je relis régulièrement par nécessité.
Je lis dès mon réveil sans quoi ma journée ne sera pas bonne. J’entre alors dans la lecture comme on entre en religion et même s’il ne s’agit que de quelques pages voire quelques lignes, le style, les mots et l’interprétation du texte vont me suivre jusqu’à midi en guise de petit déjeuner. Puis La salle de bain de Jean-Philippe TOUSSAINT. De préférence un roman mais pourquoi pas également le journal sont les bienvenus. Dès 9 heures au travail je suis assailli de notes administratives et autres dossiers techniques dont la lecture - j’ose l’avouer ici - parfois m’agresse plus qu’elle ne m’apporte de solution.
Parmi les plaisirs que m’a fait découvrir la lecture, il y a en premier lieu la patience. Car n’importe quel ouvrage, même avec peu de pages que j’ai lu, nécessite de prendre le temps de s’y consacrer pleinement. Notre soif de consolation est impossible à rassasier titre l’un de ses récits Stig DAGERMAN. Passionné et investi j’ai parfois tendance à dévorer sans savourer. La lecture s’accommode mal de la nervosité et m’appris à me contrôler. En lisant j’ai dû je l’avoue me faire un peu violence. Ce qui m’amène à évoquer une deuxième vertu de la lecture : la concentration. Indispensable pour se saisir du sujet développé dans son intégralité. Souvent, le silence rompu par quelques bruits de la nature tels que le chant des oiseaux ou le bruissement de l’eau, est un très bon allié. Mais, une musique de fond, si possible sans parole, l’est tout autant.
Il me plaît, lorsque je débute un nouvel ouvrage, de l’appréhender avec respect. Je parcoure ainsi les pages une à une en prenant garde de n’en laisser passer aucune. Et surtout pas celles que l’on saute trop souvent sans état d’âme. En effet, je prends consciencieusement connaissance du nom de l’éditeur, de la date de parution. Mais la page que j’aime découvrir par-dessus tout est celle qui indique le ou les noms des personnes auxquelles l’auteur dédit le présent ouvrage. C’est certes une information personnelle voire intime, mais qui souvent laisse voguer une part de mystère et d’émotion. Une curiosité qui me met en appétit jusqu’à la dernière ligne. Ensuite, parcourant le reste de l’ouvrage, il m’arrive souvent de relire à plusieurs reprises la préface ou l’introduction afin de m’assurer de bien saisir l’entrée en matière et de m’imprégner de la pensée de l’auteur. D’ailleurs cet exercice m’apaise. De plus cela évite La chute d’Albert CAMUS. J’ai passé ainsi de nombreuses nuits à lire les introductions de différents livres que j’avais lu par le passé. Après une réunion difficile, c’est le meilleur soporifique que j’ai trouvé. Exception faite du suspens de La nuit de l’oracle de Paul AUSTER.
Aujourd’hui j’aime par-dessus tout le silence qui accompagne la lecture. Et j’ai compris avec mon expérience de lecteur que c’est précisément cette peur du silence qui, enfant, était un obstacle à la lecture.
« J’aime lire », à présent j’ai fait mienne cette expression.
Les sélections dans un tel concours sont obligatoirement arbitraires ou répondent à des critères que seuls les membres de la sélection connaissent. Bravo en tous cas pour ce témoignage. Et tente à nouveau ta chance l'an prochain.
RépondreSupprimerDaniel