Il est une tradition pour les philosophes de considérer l'engagement au service de grandes causes comme une forme de pédagogie. André Glucksmann fait partie de ceux-là. Entre une rage d'enfant et le discours de la haine, deux de ses célèbres ouvrages, le philosophe cosmopolite semble avoir un goût prononcé pour les termes forts. Serait-ce un manque de sagesse ?
La philosophie maîtresse fidèle de la vie lui est semblable : une et mutliple à la fois. S'il existe une vie, il existe autant de d'existence qu'il a d'hommes. S'il existe la philosophie, il existe autant de regards portés sur elle qu'il y a de philosophes. Une et multiple à la fois, la philosophie demeure malgré tout un fil conducteur de l'existence.
Dans son dernier ouvrage André GLUCKSMANN propose une invitation à suivre ces deux chemins de la philosophie. Vision binaire ? Non éclairante sur une discipline qui impose le silence et la patience.Socrate versus Heidegger. C'est à un match philosophique que nous convie l'auteur. Il n'en demeure pas moins un tronc commun entre les deux philosophes.
[Parce qu'elle pousse le lecteur au bout de sa pensée, la philosophie n'est pas une affaire consensuelle mais, bien au contraire opposent les contradictions du monde pour faire apparaître la lumière sur l'obscurité]
Cet amateur de superlatif s'est pourtant aujourd'hui tempéré prônant une révolution sur la durée. C'est en tous les cas ce qu'il déclarait dans une des ces dernières interview.
"Je garde l'optimisme sur une très longue durée, dans la mesure où je suis un des rares français à avoir été non révolutionnaire mais à avoir aussi vécu une révolution, à mon échelle, en la soutenant. Avec la chute du mur de Berlin on a créé un nouveau paradigme : celui de la révolution de velours, de la révolution douce".
Paradoxe. Non car comme le philosophe le déclare lui-même : "Pour philosopher il faut s'avoir s'étonner".
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