[Expresso] La philosophie dans le temps

Dans les sciences humaines, on présente souvent la philosophie comme la reine des disciplines. Cette place lui procure un véritable respect de la part des penseurs, étudiants ou observateurs du monde. Cette prééminence est la conséquence de plusieurs dimensions. Tout d'abord historique car elle est un ancêtre des autres disciplines. Mais également car sa vocation première est d'élaborer des concepts généraux utiles aux autres disiplines. Enfin car la philosophie se caractérise comme un double chemin : de la raison et de l'intuition. 

                                                  

La philosophie propose une méthode de pensée pour appréhender le monde : un chemin de la connaissance. Et en parallèle elle est également une manière de vivre : un chemin de l'existence.

L'invention de la philosophie remonte, peut-on penser, au début de l'activité humaine. Le terme quant à lui aurait été inventé au VIe siècle avant J-C par un penseur grec : Pythagore.

Alors qu'on lui demandait s'il était "sage", il répondit qu'il était un ami de la sagesse et non un possesseur de cette sagesse. Au delà de la dénommination de cette activité c'est surtout la posture à laquelle elle renvoie qu'il est intéressant de remarquer. Car si "la philosophie commence avec l'étonnement" son exercice nécessite une modestie.

La fonction de la philosophie est de créer des concepts. C'est en tous les cas la thèse que défendent Gilles DELEUZE et Félix GUATTARI dans leur ouvrage : Qu'est ce que la philosophie. Par voie de conséquence cette pratique a eu pour effet de donner naissance à d'autres disciplines. Tel les sciences du vivants et de la nature (biologie...) au départ simples déclinaisions de la philsophie, elles ont pris leur autonomie.

La philosophie comme outil d'analyse de l'actualité.

La semaine dernière, le journal Libération a troqué son équipe de rédaction habituelle à une équipe de philosophes chargés d'informer tout en commentant l'actualité. Un exercice difficile car comme il est souligné dans l'éditorial, c'est le rapport au temps qui est modifié entre la philosophie et le journalisme. Le philosophe prend le temps d'écrire, a le loisir de se relire encore et encore. Pas le journaliste qui n'a que quelques heures...

Une autre différence également, c'est celle du rapport à l'opinion. Là où les medias en relate les faits, les philosophes cherchent précisément à dépasser l'opinion.

Loin d'être une science des rêves, la philosophie est un voyage de la pensée.