24/03/2011

Préférence

Les idées du Front National sont-elles compatibles avec la démocratie ? C’est en substance la question que chacun se pose dans cet entre deux tours des élections cantonales. Commentateurs de l’actualité, dirigeants politiques et bien entendu électeurs de tous poils.


Compatible avec la démocratie, d'après le philosophe Luc FERRY, la formation d'extrême droite le serait plus que que son homologue d'extrême gauche dans la mesure où elle se conforme au système en proposant des candidats et, selon les propres mots de sa nouvelle Présidente, souhaite gouverner. N'en déplaise à certains, à la différence de l'extrême gauche anarchiste, l'extrême droite serait donc un parti de gouvernement.
A un journaliste qui lui demandait son sentiment sur la percée du vote Front National, Robert MENARD, un autre journaliste, répond ainsi à propos des électeurs : « Ce n’est pas que je les comprends, c’est que je les approuve ». Après s’être prétendu favorable au retour de la peine de mort dans certains cas, l’ancien secrétaire général de Reporter Sans Frontières n’en fini pas de surprendre.

Dans son verdict sur le recours au vote FN le journaliste défend l’idée, comme beaucoup, qu’il y en a marre des partis traditionnels, de leur manque d’exemplarité, de leur absence de réalisme. Si pour certains la démocratie c’est l’alternance, pour lui ce serait l’issue extrême. Pis il s’étonne de ne pas voir d’élu sous l’étiquette nationale dans les conseils généraux. Car après tout, toujours selon lui, le parti nationaliste représente 15% d’électeurs dans ce scrutin.

A travers des arguments différents, chacune de ces prises de position témoignent d'une réelle prise en considération démocratique du parti nationaliste.

Néanmoins, les valeurs qu'il défend sont-elles compatibles avec la démocratie ?

En défendant l'idée de préférence nationale, le parti d'extrême droite favorise la peur de l'autre. Et par là même une forme assumée de xénophobie.
A l'heure de la mondialisation, cette préférence nationale a-t-elle véritablement un sens ? Elle n'offre aucune protection et limite les échanges commerciaux autant qu'humains. Elle incite la fermeture sur soi et nourrie l'orgueuil et la fierté. Rétrograde, cette idéologie ne présente rien de constructif et apparait même ennuyeuse.
En encourageant ce type d'idées, la doctrine nationaliste va clairement à l'encontre de ce que l'on peut attendre d'une gouvernance responsable, ouverte et ambitieuse. Ce que chacun, par ailleurs, appelle de ses voeux en cette période de tourmente démocratique.  

A défaut de références on a des préférences comme celui qui n’a pas de connaissance s’appuie sur ses a priori.

Comment enrayez cette dérive ?

A travers l'éducation. En supprimant ou tout au moins réduisant le programme d'Histoire pour certaines filières, on participe non seulement à l'appauvrissement culturel des nouvelles générations et à la perte de repères susceptible de constituer la base d'une conscience citoyenne. Non seulement, il est indispensable pour toute civilisation de conserver des repères historiques mais il semble aujourd'hui nécessaire de renforcer ce type d'enseignement par une nouvelle matière : lenseignement des religions. Dans l'époque que nous traversons, que certains désignent comme un changement de civilisation, ce serait une manière, d'ouvrir la curiosité et d'apporter des bases solides de compréhension des peuples.
A travers la politique elle-même, autre forme d'éducation des peuples. Il faut encourager toutes les formes de soutien à vocation interntionale. Qu'il s'agisse de soutien financier face aux épreuves que connaissent ponctuellement certains pays, d'accompagnement au développement de certaines régions défavorisées du monde, d'échanges internationaux. Toutes ces formes d'intervention participent à la solidarité internationale.




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