31/05/2012

Cas d'école


Le nouveau gouvernement au pouvoir affirme sa volonté de mettre l'éducation au coeur des priorités . C'est heureux. Former l'individu, le citoyen, le professionnel de demain ; l'accompagner dans chaque étape de sa vie vers l'autonomie tel est l'objectif de l'éducation. C'est bien à travers l'éducation que l'on acquière la liberté. Celle de penser, d'entreprendre et plus que cela d'être en capacité d'organiser sa vie. Un objectif global qui ne se limite pas à un dispositif ciblé.

Ce n'est pas anodin si la question de l'accès à l'éducation est le premier enjeu qui se pose dans les pays en voie de développement une fois celle de la survie résolue. Car l'éducation est aussi le moyen de la pérennité d'une société quelle qu'elle soit. La manière de traiter l'action éducative en dit long sur le projet de société défendu.
En France, comme en Europe l'égal accès à l'éducation reste cependant un défi en discussion. C'est un fait autant qu'un droit. Néanmoins, la manière dont la politique éducative est mise en oeuvre demeure un véritable enjeu pour l'avenir.

L'éducation est-elle une politique du ressort de l'Etat et uniquement de celui-ci comme c'est le cas aujourd'hui. Cette question n'est certes pas récente mais elle se pose avec une acuité nouvelle au moment où est envisagée l'acte III de la décentralisation.
Si la compétence de la formation professionnelle est, quant à elle, dévolue aux régions, il n'en est rien pour l'éducation. Seule la gestion des équipements est assurée par les collectivités territoriales à travers le découpage que l'on connaît : la commune s'occupe des écoles primaires, le département des collèges et enfin les régions des lycées. Les universités, aujourd'hui autonomes dans la gestion de leur budget perçoivent une dotation du ministère.

L'éducation nationale est à ce titre un enjeu, et sans doute une vitrine. Un enjeu parce qu'elle est source de progrès, d'épanouissement et de liberté face aux inégalités, à l'isolement et à la résignation. Et la vitrine est sa prison. Vu de manière globale, la dynamique éducative d'un pays ne peut se limiter à l'instruction. Si la transmission de savoirs est essentielle, l'éducation est un enjeu de la société toute entière.

A l'échelle de la ville, par exemple, l'action éducative est largement partagée. Elle est portée par de multiples acteurs aux missions complémentaires. Elle est par ailleurs, incarnée par des institutions toutes aussi nombreuses. L'Education Nationale, les asociations de parents d'élèves, les services municipaux autant que les associations aux vocations sportive et culturelle. 

En Europe, l'expression "Formation tout au long de la vie" matérialisée par une loi ouvre un droit aux salariés de se former quel que soit son âge. Mais elle ne précise pas les domaines. A coup de priorités décrétées en fonction de  la conjoncture.

[Dans son acception la plus large, l'Education au sein de notre société regroupe trois dynamiques complémentaires : L'instruction à travers la transmission et par conséquent l'apprentissage de savoirs ; la formation professionnelle qui vise l'intégration des savoir-faires professionnels ; l'animation autour d'une citoyenneté qui favorise l'esprit critique autant que l'apprentissage des codes civiques et sociaux.]

Toutes trois sont essentielles pour fonder l'intelligence collective d'une société. Et de ce fait ces dynamiques complémentaires ne doivent se restreindre aux seuls champs d'application que l'on connaît. Pourquoi pas demain un ministère qui regroupe ces trois dimensions à travers des secrétariats certes distincts mais avec un tronc commun ? L'Etat en coordonnerait alors l'action dont la partie opérationnelle serait pilotée par les collectivités territoriales. La reconnaissance de l'action de ces dernières est plus que nécessaire pour atteindre l'objectif de réussite éducative. Un tel résultat passe par la mobilisation des acteurs qui forment la communauté éducative afin d'en favoriser la prise en main par les citoyens.

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