Le nouveau
gouvernement au pouvoir affirme sa volonté de mettre l'éducation au coeur des
priorités . C'est heureux. Former l'individu, le citoyen, le professionnel de demain
; l'accompagner dans chaque étape de sa vie vers l'autonomie tel est l'objectif
de l'éducation. C'est bien à travers l'éducation que l'on acquière la liberté.
Celle de penser, d'entreprendre et plus que cela d'être en capacité d'organiser
sa vie. Un objectif global qui ne se limite pas à un dispositif ciblé.
Ce n'est pas anodin
si la question de l'accès à l'éducation est le premier enjeu qui se pose dans
les pays en voie de développement une fois celle de la survie résolue. Car
l'éducation est aussi le moyen de la pérennité d'une société quelle qu'elle
soit. La manière de traiter l'action éducative en dit long sur le projet de
société défendu.
En France, comme en
Europe l'égal accès à l'éducation reste cependant un défi en discussion. C'est
un fait autant qu'un droit. Néanmoins, la manière dont la politique éducative
est mise en oeuvre demeure un véritable enjeu pour l'avenir.
L'éducation est-elle
une politique du ressort de l'Etat et uniquement de celui-ci comme c'est le cas
aujourd'hui. Cette question n'est certes pas récente mais elle se pose avec une
acuité nouvelle au moment où est envisagée l'acte III de la décentralisation.
Si la compétence de
la formation professionnelle est, quant à elle, dévolue aux régions, il n'en
est rien pour l'éducation. Seule la gestion des équipements est assurée par les
collectivités territoriales à travers le découpage que l'on connaît : la
commune s'occupe des écoles primaires, le département des collèges et enfin les
régions des lycées. Les universités, aujourd'hui autonomes dans la gestion de
leur budget perçoivent une dotation du ministère.
L'éducation
nationale est à ce titre un enjeu, et sans doute une vitrine. Un enjeu parce
qu'elle est source de progrès, d'épanouissement et de liberté face aux
inégalités, à l'isolement et à la résignation. Et la vitrine est sa prison. Vu
de manière globale, la dynamique éducative d'un pays ne peut se limiter à
l'instruction. Si la transmission de savoirs est essentielle, l'éducation est
un enjeu de la société toute entière.
A l'échelle de la
ville, par exemple, l'action éducative est largement partagée. Elle est portée
par de multiples acteurs aux missions complémentaires. Elle est par ailleurs,
incarnée par des institutions toutes aussi nombreuses. L'Education Nationale,
les asociations de parents d'élèves, les services municipaux autant que les
associations aux vocations sportive et culturelle.
En Europe,
l'expression "Formation tout au long de la vie" matérialisée par une
loi ouvre un droit aux salariés de se former quel que soit son âge. Mais elle
ne précise pas les domaines. A coup de priorités décrétées en fonction de la conjoncture.
[Dans
son acception la plus large, l'Education au sein de notre société regroupe
trois dynamiques complémentaires : L'instruction à travers la transmission et
par conséquent l'apprentissage de savoirs ;
la formation professionnelle qui vise l'intégration des savoir-faires
professionnels ; l'animation autour d'une citoyenneté qui favorise l'esprit
critique autant que l'apprentissage des codes civiques et sociaux.]
Toutes trois sont essentielles pour fonder l'intelligence collective d'une société. Et de ce fait ces dynamiques complémentaires ne doivent se restreindre aux seuls champs d'application que l'on connaît.
Pourquoi pas demain un ministère qui regroupe ces trois dimensions à travers
des secrétariats certes distincts mais avec un tronc commun ? L'Etat en
coordonnerait alors l'action dont la partie opérationnelle serait pilotée par
les collectivités territoriales. La reconnaissance de l'action de ces dernières
est plus que nécessaire pour atteindre l'objectif de réussite éducative. Un tel
résultat passe par la mobilisation des acteurs qui forment la communauté
éducative afin d'en favoriser la prise en main par les citoyens.
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