La question est l'expression d'un désir tandis que la réponse l'illustration d'un besoin. Se questionner condamne à la quête là où les réponses apparaissent comme une évidence. Le pourquoi pas ? n'est pas une quête de l'impossible mais l'expérimentation de ce qui se présente comme réalisable.
Combien d'entre-nous cherchent-t-ils une réponse sans s'être préalablement posé la bonne question ? Il est symptomatique de s'intéresser d'abord au résultat plutôt qu'aux méandres de la recherche qu'il l'aura pourtant permis. Quand les questions intrigues, les réponses rassurent. N' y a-t-il pourtant rien de plus dangereux qu'une idée toute faite ?
Aussi perturbatrices qu'elles soient, les questions ouvrent l'esprit plutôt qu'elles ne ferment les yeux. Bien formulées, elles invitent à envisager le monde dans sa multiplicité. Elles élèvent celui qui s'y emploie à une hauteur de vue suffisante pour qu'il contemple l'infini. Enfin, elles donnent le recul nécessaire à la sérénité.
N'est-il pas préférable de se poser des questions au risque que celles-ci demeurent sans réponses plutôt que d'obtenir des réponses toutes faites ?
Pour vivre sereinement, c'est-à-dire réconcilier les antagonismes humains, ne faut-il pas oser assumer les questions et profiter des évidences. Ces dernières se présentent comme des trêves dans le cheminement d'une vie.
Finitude de la réponse
A l'inverse, la réponse se présente comme un désir assouvi. Mais il demeure un mystère. On se résout aux évidences sans être en mesure d'en expliquer le sens. A l'image de l'enquête bouclée fautes de preuves, le réponse se présente comme une issue utile mais pas toujours lucide. Ainsi, à trop avoir de réponse, il est certes possible de se rassurer soi-même mais, dans le même temps, cela nous enferme dans un cercle, un système clos qui éloigne de la diversité.
Laisser les questions jaillir, sans nécessairement leur chercher une réponse.
RépondreSupprimerAccepter l'incertitude dans la complexité, se réjouir du chaos car c'est de lui que né la vie.