31/07/2008

L'été, source d'évasion

Chaque saison agit sur nous sans que l’on n’en maîtrise l’influence. La luminosité, le climat ou la nature impactent notre existence en créant le décor de notre humeur. Une réplique de la vie dans notre dialogue avec le monde.

Fin du mois de juin, le deux mois d’été s’annoncent enfin dans un soulagement général. La trêve estivale est un moment phare de l’année. Elle offre le repos mérité ainsi qu’un tremplin pour la rentrée. Noyé dans le flot quotidien des multiples tâches indispensables à notre existence, c’est précisément à cette période de l’année qu’il nous est le plus difficile de relever la tête hors de l'eau. C’est culturellement à cet instant que l’on ressent la pause comme essentielle voire vitale. Comme un évènement heureux, la période de rémission s’installe, où la monotonie des tâches s’efface peu à peu au profit de la détente et de l’évasion. Une double évasion d’ailleurs, celle de l’esprit complétée par celle du voyage. Le rythme de notre vie s’adapte à la saison qui se dévoile sous différents attraits. Et tous nos gestes se trouvent influencés par cette danse folklorique. Paré de ses nouveaux habits de lumière, la ville se montre séductrice. Elle se découvre sous un nouveau jour. Les façades des habitations reflètent les couleurs du jour comme de la nuit, alternant les décors de notre évasion. Chaque parcelle de la ville, que tous les citadins ont par ailleurs l’habitude de fréquenter, se révèle soudain comme au premier jour. Les autochtones eux-mêmes se prennent à se balader avec les touristes qui découvrent un nouveau paysage. C’est comme un renouveau qui aiguise toutes les curiosités. Dans un paradoxe assumé, l’été est un piment qui éveille dans notre existence une fraicheur.La lumière qu’il dégage redonne vie à tous nos rêves endormis de l’hiver. Dès les premiers rayons, on se sent comme envahi par un élan salvateur. L'été est la saison de l'évasion. Une évasion qui se libère sous diverses formes. Une scénographie plein air qui réunit spectateurs, comédiens et figurants. Le stade de l’éclosion dépassé, chacun s’épanouit en plein soleil. L’émerveillement de la découverte laisse la place à une douceur enivrante.Le soleil exactement, tel un projecteur sur nos vies met à nue les moindres recoins de notre peau. Il ouvre ainsi le rideau sombre des saisons que nous avions tissé comme un écran protecteur. En artiste inexpérimenté mais pourtant sans maladresse, nous paradons sur la scène estivale, aux rythmes de l’eau qui jaillit des fontaines. Nos corps impatients s’épanouissent et s’abreuvent de la lumière et de la chaleur. Certains s’étalent et se prélassent sur une plage, un jardin ou une terrasse. L’eau devient un bien précieux alors que l’ombre se raréfie. On la consomme allègrement afin qu’elle nous désaltère. La rosée de l’hiver n’a pas suffit à épancher notre soif. En terrasse, les gens célèbrent l’aura de l’été où les artistes pullulent dans les rues. Enfin les plus voyageurs se mettent en mouvement et avancent vers l’infini. Les destinations exotiques comblent notre désir de s’éloigner le plus possible de notre décor quotidien. La tentation d’une nouvelle découverte, l’exploration de l’horizon. A l’autre bout du monde, une ballade en soirée sur un port illuminé par une poignée d’étoiles nous rappelle comme la beauté se mêle dans une parfaite harmonie avec la simplicité. La chaleur du jour se prolonge jusque tard dans la nuit relayée par la lune qui se fait complice de cette cérémonie. Un sursis que chacun goûte telle une précieuse obole. L’évasion restera gravée bien au-delà du séjour.

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