20/10/2008

Le regard, entre itinéraire et miroir de la vie

Bien au-delà de la seule fonction de voir, c'est-à-dire de décrypter les formes et les couleurs du monde, l’œil, par ce qu’il exprime est un organe qui se présente comme une fenêtre ouverte sur deux horizons. D'abord sur le monde mais également en dedans de nous-même. Ainsi en fonction de la place où l’on se trouve, pourrons nous dire, un regard donne à voir autant qu’il permet la perception des choses. Encore faut-il savoir lire le langage du regard. Les yeux se distinguent entre le miroir de notre esprit et l’écran du monde.Pour désigner un regard, on possède de multiples qualificatifs. Limpide, incisif, profond, ou encore impénétrable.Dans les relations sociales, le regard porte un impact non négligeable sur les autres. Le seul regard peut impressionner, remplir de pitié et chacun le ressent d’une manière différente. On peut parler de la beauté d’un regard. Il est certaines pairs d’yeux qui se parent d’un ornement. La dose de ce maquillage varie en fonction de l’occasion que l’on fête. Cette poudre de diamant se présente aux yeux de la société comme une nécessité afin de soutenir le regard pour qu’il soit à la hauteur de l’évènement.La notion de regard est équivoque. Selon la définition du littré, le regard révèle deux sens distincts. Tout d’abord, « l’action de diriger les yeux vers un objet afin de le voir ». Mais dans un sens plus abstrait, il peut évoque également : « expression des yeux de la personne qui regarde ». Dans le premier sens, on considère l’action de voir sans mettre en avant l’objet sur lequel le regard se fixe. C’est bien la vue qui est mis en priorité. Au contraire, la deuxième définition met l’accent sur l’observateur. Et là, le regard devient une forme d’expression à part entière. C’est souvent en cela que le regard traduit quelque chose de la part cachée de nous-même. Comme la porte de notre intériorité. En effet, on peut regarder quelque chose et exprimer, par notre regard, un sentiment d’anxiété, de tristesse…qui permettra à notre entourage de lire dans notre regard notre impression du moment. Ainsi, on parlera d’un regard intelligent, pure, perdu. Et il s’agit dans ce cas de traduire des sentiments intérieurs.Mais un paradoxe se glisse parfois dans la course du regard. Lorsque les yeux s’agrémentent, par nécessité ou simple coquetterie, d’un verre leur permettant de mieux voir. Curieusement, ce voile qui camouffle notre perception du regard de celui qui porte les lunettes. Le regard fixe un point à l’horizon. Entre l’œil et le point de fuite se dessine le chemin à parcourir. Ce parcours peut être celui d’un projet, d’une action, d’une vie. Un expérience plus ou moins longue et riche d’enjeux. Dans ce cas, le regard se fait itinéraire. Dans un regard, comme dans un livre ouvert on peut lire à la fois le monde et ses reflets à travers le prisme de l’être humain.

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