10/11/2008

La singularité d'un objet

L’objet, quel que soit sa forme et sa fonction est omniprésent dans les situations pratiques de notre vie quotidienne. Nous vivons avec lui dans une telle harmonie que parfois nous lui prêtons un caractère, fruit de notre imagination ou de notre excentricité. Il nous arrive même de pousser le bouchon jusqu’à le personnifier. Un peu à la manière d’un enfant qui tient un discours à ses jouets et les anime en guise de réponse. Le rapport à l’objet serait-il plus aisé qu’avec l’individu ?

Le décors de note vie quotidienne est constitué d'une multitude d'objets aux fonctions toutes aussi complémentaires que parfois futiles. Ils ont pour principale fonction de nous faciliter l’existence ou de nous distraire. Mais souvent, ils portent en eux une image superflu. A tel point que certains prétendent pouvoir s’en passer. Ils pourfendent ainsi la société de consommation en condamant un usage à outrance des biens matériels. Pourtant il ne fait pas débat que certains objets rassurent. Sans tomber nécessairement dans la superstition, la proximité d’un objet auquel on prête un grand intérêt nous conforte dans certaines situations.La voiture facilite les déplacements autant qu’elle nous donne un statut. En fonction du modèle que l’on possède, celui-ci renvoie une image dans la société. Notre personnalité se confond avec cette image. La voiture constitue alors un sorte de béquille à notre assurance. Autre exemple, lors d’une entretien, un crayon donne une contenance. Il donne une activité à nos mains dont on ne saurait que faire sans celui-ci. De plus, cet objet permet de décentrer l’attention de notre auditeur de notre seul personne. Enfin, il permet dans certains cas de camoufler un éventuel tremblement. Un objet peut-être fonctionnel ou décoratif, pratique ou esthétique. Il n'est jamais qu'un repère matériel dans notre univers. Et pour nous persuader d'être libre, on cherche parfois en vain à s'en détacher. Chez les fumeurs, on trouve ceux dont le besoin de tabac est un nécessité et ceux qui n’accordent d’intérêt qu’à la gestuelle par exemple. Mais à partir du moment où l’on s’est habitué à la présence de l’objet, celui-ci fait presque partie intégrante de notre corps. Un objet n’est rien en soi. Afin de connaître sa valeur, il faut découvrir le contexte dans lequel il s’inscrit. On y accorde souvent une valeur sentimentale suivant la personne qui nous l’a offert. Les habitations sont remplies d’objets hétéroclites qui nous rappelle la visite d’une personne. Ils sont la trace du passage d’un tel. Et pour marquer la fin d’une relation, on va faire disparaître l’objet en question, comme pour tuer le souvenir. Certains objets expriment des codes sociaux et représentent des idées dans la mémoire collective. Ainsi, pour chacun la balance est le symbole de la justice. Enfin, l'objet que l'on voit, insignifiant en apparence, exprime bien plus que l'usage auquel il se destine. Il est souvent le support de notre imagination. En regardant certains objets, je ne peux m’empêcher de penser à une personne ou une situation qui dans mon souvenir s’y rattachent. Bien sûr si j’évoque cela avec quelqu’un qui n’a pas connu la scène, ce rapprochement lui paraîtra complètement fortuit. Pourtant ce phénomène se traduit très fréquemment et de manière relativement naturelle. Ainsi la forme d’une voiture parfois se rapporte dans ma mémoire aux courbes du visages de certains qui possèdent ce modèle. Comme un connivence qui n’a d’autre ressemblance qu’à travers le prétexte de mon imagination. Il n’est rien de dire que notre vie est intimement lié aux objets qui nous entourent.

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