
J'ignore d'où me vient cette habitude. Peut-être du débat sur la suppression du numéro département de la plaque minéralogique qui s'est fait jour à l'assemblée nationale l'année dernière ? Car c'est depuis cette annonce que j'ai pris conscience qu'une de mes pratiques favorites risquait de disparaître. Toujours est-il que depuis quelques temps, je ne peux me résigner à regarder une voiture sans poser mon regard sur son numéro de département. Plus que la marque, le modèle, la couleur ou encore l'année de mise en circulation, c'est le lieu de résidence des propriétaires de l'engin qui m'intéresse. Ce supplément d'âme. C'est sans doute l'élément qui donne à la voiture sa dimension humaine. Et lorsque je me trouve suffisamment proche d'une voiture pour lire la plaque, je regarde plus précisément le nom de la ville où est installé le garage qui en assure l'entretien. Ainsi, je découvre un peu plus précisément la vie de ses hôtes. Attention, lorsque je déclare recueillir les informations sur le propriétaire à travers les particularités de sa voiture, je ne dépasse jamais les limites de l'intimité. Car je ne saurais pénétrer dans l'habitacle du véhicule. Non je me contente du reflet que proposent les vitres. Partant de ces brèves informations, des images me viennent à l'esprit. Des images de paysages. Lorsque j'y suis déjà passé, je fais appel à mes souvenirs. Dans l'autre cas, à mon imagination relayée par des images d'Epinal. Et cette situation se présente comme un appel à m'y rendre pour en découvrir les contours. Ainsi j'aime me balader sur les trottoirs munis d'un stationnement pour voiture car je peux promener mon regard sur chaque plaque et agrémenter ainsi mon parcours.Mieux, les bouchons autoroutiers ne me sont pas ennuyeux depuis que je pratique cette activité autant distrayante qu'enrichissante. Au gré des villes que je fréquente et de voitures que je croise, je m'amuse à refaire virtuellement la carte de France. Souvent dans mon esprit, elle prend la forme de la carte administrative accrochée sur toute la longueur du mur dans la salle de classe de l'école primaire. Mais dans la réalité, les numéros sont souvent trompeurs car ils ne correspondent pas forcément aux territoires sur lequel il se trouve. Ainsi dans un département, je trouve facilement les immatriculations des départements limitrophes. La tâche s'avère plus ardue avec les voitures de location ou celles de société car elles ne suivent généralement pas la logique des particuliers. Une voiture de prêt louée Par une famille à Bordeaux, peut être immatriculée dans le nord, siège de la société de location. Ainsi, le numéro du département n'aura aucun lien avec l'histoire de vie de la famille qui part en vacances avec. Comme quoi, sans parler de cent et de mille, deux chiffres côté à côte peuvent encore faire rêver.
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