A l'heure où s'est invité en France le débat suisse portant sur l'éventuelle menace des minarets, je me propose de vous exposer ma passion pour les cloîtres. Car en effet au-delà de la fonction première qu'un édifice religieux peut avoir pour les pratiquants, il n'en reste pas moins un délicieux espace de réflexion pour qui souhaite puiser la sereinité.
Ainsi, chaque fois que je me rends à l'étranger la proximité des cloîtres me réjouit. J'aime me promener à l'ombre du verger et au contact de la pierre. Il y a dans cet espace le terroir de la vie humaine. Car en effet, si la vocation première de ce lieu est marquée par la prière, celle-ci peut être également païenne. D'autant que comme tout édifice pieux, le cloître n'en constitue pas moins un ouvrage délicieux pour l'athée. Je m'y rends donc sans la crainte de me retrouver seul face à moi même mais ouvert au plaisir de m'offrir un petit dialogue intérieur.
Puit de lumière au coeur d'un établissement, le cloître offre une ouverture vers l'extérieur sans que l'on soit visible du monde alentour. Les dévots y voient un chemin direct vers le dieu auquel il s'adresse. Pour ma part, la seule quiétude me contente.
Le cloître offre à ses résidents le temps d'une visite un espace de liberté en son sein comme pour nous dire que son indentité n'est nécessairement à rechercher en dehors de tout cadre mais au centre des piliers qui nous fondent. L'identité est intérieur. A l'image de la France qui cherche à faire resurgir ce qui la caractérise, ce qui vit à l'intérieur d'elle-même et que le pays n'est plus en mesure de prendre la teneur véritable.
Ne reste pas cloîtré dans ta chambre disent certains parents à leur progéniture qu'il voudrait voir sortir de son monde ermétique. Et s'il avait au contraire accès par sa fenêtre singulière à une couleur différente du monde. Car finalement, à l'image de ce cloître, les parois de nos vies se présentent souvent comme des écoutils qui nous protègent de ce que l'on ne veut entendre et s'ouvrent à d'autres moments pour laisser passer cette odeur intrigante qui nous effleure les narines. Le refuge n'est dangeureux que s'il nous coupe totalement de tous liens sociaux. A usage régulier, il est plutôt signe d'une hygiène de vie. Dans la mesure où il ne prend pas le pas sur le mouvement de notre existence. Un guide n'est pas un tortionaire, c'est celui qui donne les repères pour que l'individu construise son chemin. Car le chemin n'existe pas, c'est en avançant qu'on le dessine.
Et pour offrir à Michaux un refuge pour l'éternité, le cloître finalement représente tout à la fois l'espace du dedans et l'espace du dehors. Il n'est qu'un autel sur lequel chacun apporte les valeurs qui l'anime.
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