14/04/2010

Notre liberté est-elle menacée ?




Depuis quelques temps, on entend dire à qui veut bien l’entendre, que la liberté est mise à mal, pour ne pas dire menacée dans notre pays. La question de la liberté est une dimension fondamentale de nos relations humaines. Si tel est vraiment le cas, alors nous aurions raison de nous en offusquer. La liberté ne s’accommode-t-elle vraiment d’aucun contrôle ? Quelles conditions faut-il réunir pour s’afficher comme un Homme libre ?

La liberté, pourrait-on dire, voit le jour par l’absence de servitude. En ce sens la liberté s’affranchit des contraintes Cependant, l’Homme, on le sait, pour vivre en harmonie avec ses congénères, a besoin de règle sinon il se condamne à une vie animale. « L’Homme est un loup pour l’Homme » nous a appris Plaute. Lorsqu’on ôte toutes formes de dépendance, et qu’on se retrouve seul face à soi-même, on en devient pas moins son propre esclave. Esclave de la solitude, esclave du sens que l’on se donne. En d’autres termes, on devient l’unique directeur de sa conscience mais également l’exécutant. Et chacun des actes que l’on s’impose à soi-même devient une trahison face à ce désir de liberté inassouvi. S’affranchir de soi-même devient alors l’ultime solution où l’on devient l’esclave de sa destinée. Non vraiment pousser l’idée de la liberté jusqu’à la mort n’est pas raisonnable et la liberté comme toutes les composantes de la vie humaine se doit d’un minimum de raison.

Pour ma part, il me semble que la liberté n’est pas morte mais revêt plutôt aujourd’hui d’autres habits. La principale raison provient de l’évolution des mœurs dont le propre est d’inexorablement contourner les limites.

D’ailleurs, n’entend-on pas certains se questionner eux-mêmes sur leurs propres limites ? N’oublions pas que le vide est insupportable à l’Homme.

Le fait de se questionner sur la légitimité de sa pratique est une interrogation contemporaine récurrente. Peut-on rire de tout ? A-t-on le doit de critiquer les personnalités publiques jusque dans leur dimension personnelle ? A croire que chacun cherche désespérément à retrouver des repères inexistants.
Plus qu’une remise en question de sa pratique, c’est sans doute là une manière de tester la part de liberté qu’il nous reste. Une liberté sans doute aujourd’hui menacée par une trop grande insoumission aux règles d’une morale collective. Trop de liberté tue donc la liberté. En effet la vraie liberté, la liberté chérie se doit d’être bordée par un cadre. Car l’indépendance à un quelque chose, à un pouvoir par exemple, ne veut certainement pas dire être exempt de toutes règles. Seule l’anarchie reste le maître dans ce domaine. On voit les résultant dans les dérives.


Si la crise a eu au moins un intérêt, c’est bien celui de réaffirmer l’importance des règles dans le jeu économique mais également sociétal. Bref le retour d’un semblant de moral. Selon les propose de Lacordère, il y a des moments où c’est la loi qui libère et la liberté qui opprime.

Ma liberté à moi, consiste à m’étonner de tout, sans naïveté mais sans idée préconçues non plus. Car le fait de s’étonner des choses mêmes les plus courantes redonne une certaine saveur à l’existence et ravive par là même les repères indispensables à toute vie humaine.

La liberté est une douceur rebelle qui ne laisse pas si facilement capturer. Le moindre entre filet lui confère un immense pouvoir.

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