13/12/2010

[Débat] Philosopher ?


La philosophie, idéologie, doctrine ou spiritualité ?




Si les passions, les vices et les folies sont des dimensions qui éloignent l'homme de la vérité de la raison, elles sont inhérentes à la nature humaine. Chercher à les éliminer de notre vie devient alors une démarche vaine. Mieux vaut chercher à en comprendre le fonctionnement afin d'en devenir le maître et par là même ne plus en subir l'influence. C'est l'objet premier de l'exercice philosophique.

Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, on distinguait la philosophie naturelle qui étudiait la nature et la philosophie morale qui concernait tout ce qui a trait à l'homme, à sa nature, à sa pensée, à ses rapports avec l'univers, à sa destinée et tout ce qui a trait aux principes premiers de la réalité : Dieu, l'âme… principes qui sont l'objet de la métaphysique ou philosophie première. Précise Roger CARATINI dans son ouvrage initiation à la philosophie.

C'est à cette époque qu'Emmanuel KANT affirmera quant à lui que l'on ne peut connaître l'homme si l'on ignore son milieu réunissant ainsi les deux composantes. A l'époque où j'étudiais à l'Institut Régional du Travail Social, je me souviens avoir indiqué cette citation dans le diagnostic de mon mémoire comme pour mieux me persuader que cette étape fastidieuse était somme toute indispensable.


J'ai découvert la réflexion philosophique sur un lit d'hôpital en parcourant l'Alchimiste de Paolo Coelho et me suis refusé après la lecture de ce récit à me laisser séduire par cette fable grotesque. Tout d'abord parce qu'il me semblait être un condensé sans âme de la bible que j'avais fini par connaître par cœur à force de l'entendre chaque dimanche. Et d'autre part, parce qu'il n'y était question que de destinée et de conviction sans argumentaire. Ce n'est que plus tard, en découvrant la pensée de Diderot à travers Jacques le Fataliste que j'ai découvert la vraie facette de l'existence que je voulais mener : comprendre pour mieux créer les conditions de mon évolution. Ce fût pour moi, avant l'heure de la terminale, la porte d'entrée de la philosophie.





Le but de la philosophie ne serait autre chose que de créer des concepts affirment sans laisser planer l'ombre d'un doute Gilles DELEUZE et Félix GUATTARI dans leur ouvrage Qu'est-ce que la philosophie ?


A notre époque, cette discipline s'ouvre vers une définition très large. "La philosophie peut à présent se décrire comme une démarche très générale qui utilise tous les procédés dont l'esprit humain dispose pour réfléchir, comme l'observation, la déduction, le calcul, les ordinateurs, l'amour, l'extase, la parole, le silence, la souffrance. C'est une réflexion sur la totalité de l'être, aussi bien sur l'homme et sa destinée que sur la science et l'univers, sur l'histoire de l'humanité, sur la création du poète, du peintre ou du musicien. Sa prétention est encyclopédique" développe Roger CARATINI.


Déjà Voltaire et Diderot ont fait preuve d'originalité avec leur contes et nouvelles philosophiques.

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les philosophes se sont exprimés à travers des procédés très diverses tels que le théâtre, la littérature pour Sartre et Camus et même le cinéma avec Bernard Henri-lévy.

Mais c'est à Zola que revient le prix de l'engagement dans le débat public à travers son célèbre J'accuse dans l'Aurore ou il prit la défense de Dreyfus. Depuis, il est non seulement de coutume mais également attendu que les philosophes éclairent de leur connaissance de la sagesse les sujets qui touchent à la vie de la cité.


La philosophie est par conséquent une activité intellectuelle sans pour autant être propriété de qui que ce soit. On peut être tout au plus son ami. Seulement, son exercice plein et entier nécessite un sens. En effet, philosopher demande une rigueur qui est marqué par un raisonnement le plus souvent dialectique (thèse, antithèse, synthèse) permettant de mesurer le poids des arguments et rationaliser l'émergence des passions. Mais cela ne veut pas pour autant dire qu'il faut mettre de côté le désir.



Selon la logique transcendantale telle que la décrit KANT, la science est une démarche par laquelle l'entendement humain met en ordre l'univers sensible en reliant les intuitions empiriques selon les lois générales de la pensée qui sont elles-mêmes indépendantes de l'expérience, c'est-à-dire a priori.


"L'univers est une totalité d'intuitions sensibles et je le connais en appliquant à ces intuitions les formes "a priori" que sont les catégories ; expliquer, c'est mettre en ordre une réalité désordonnée qui m'est extérieure" développe-t-il.


La philosophie peut donc peut donc être considéré comme une manière d'observer le monde suivant une démarche scientifique.

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