Primaires

Une énième fois, la sphère politique nous montre un visage stéréotypé illustrant à merveille l'expression "bonnet blanc et blanc bonnet". Mais, une fois n'est pas coutume dans un sens positif. En effet, les candidats favoris des sondages sont tous les deux réformistes, ouvert sur les réalités sociales, économiques et environnementales et enfin passionnés par des sujets de fonds.


Tous les deux ont gouverné le PS. Chacun discute avec des centristes et enfin ils sont tous deux enfants de Jacques DELORS. L’une par le sang, l’autre par la philosophie. A ce point qu’il est extrêmement difficile de les départager. Du pareil au même. Est-ce à dire que le débat qui va se jouer de l’intérieur du parti sera primaire ?
En réalité, les deux candidats possèdent de vraies divergences sur le fond comme sur la forme.

1/ Du point de vue des idées, Martine AUBRY accorde une grande place à la Culture et incarne de ce fait une posture moderne. François HOLLANDE développe une approche plus conceptuelle des sujets et, à part sa passion pour le football ne laisse rien paraître sur les sujets qui le passionnent.

2/ Sur le plan de l’expérience, chacun développe une manière de gouverner bien à lui. Au cours de dix années qu’il a passé à la direction du PS, François HOLLANDE n’est que rarement parvenu à trancher. Encore moins sur des sujets polémiques.

A travers la mise en place de 35h, celle qui fût chargée de faire appliquer une idée de Dominique STRAUSS-KAHN, a expérimenté la négociation et l’affirmation d’un autorité publique. De plus, elle ne se laisse pas attraper par la dictature de l’urgence et sait imposer son rythme.

3/ En termes de perspectives. Martine AUBRY semble plus prompte à incarner la France dans le monde, là où François HOLLANDE incarne prioritairement le débat hexagonal.
Le contexte qui s’annonce est, à l’image de celui d’aujourd’hui, fébrile. La question sans doute déterminante est la suivante : quel candidat est le plus capable d’être impopulaire et de tenir la destinée du pays ? Martine Aubry "est solide", plaide le maire de Paris, tandis que François Hollande "incarne la France et un gouvernement apaisé", souligne le maire de Lyon. Les deux prises de positions distinctes de deux maires dont la voix porte autant que la ville qu'ils gouvernent respectivement rayonne dans l'hexagone illustre à merveille le contexte serré dans lequel vont se jouer les primaires du PS.

Néanmoins, ces prises de positions marquent également la réelle complémentarité des deux principaux candidats. Le parti pris d'un ticket Aubry-Hollande trouve à nouveau sa pertinence. Ainsi pourrait-on compléter les déclarations de Maire de Paris et du Maire de Lyon par :
Martine AUBRY est solide pour représenter l'image de le France ici et à l'étranger en tant que présidente
François HOLLANDE incarne le France et un gouvernement apaisé, une formidable opportunité pour un premier ministre.