23/04/2012

Abaissement

A quelques jours de la disparition de Raymond AUBRAC, le score inédit du Front National a de quoi nous faire réagir tant il est une honte pour notre pays. Une honte tout d'abord à travers les non-valeurs que ce mouvement incarne a contre-courant de l'Histoire de la France. Mais une honte également car il est le résultat de l'action du gouvernement encore en place à ce jour. En effet, à vouloir récupérer les électeurs du Front National, celui qui est encore Président de la République à ce jour en a dédiabolisé les idées. A tel point aujourd'hui que les nouvelles générations dont l'histoire personnelle n'a heureusement pas croisée les périodes tragiques de l'Histoire n'ont plus les repères pour comprendre et refuser l'idéologie brune.
L'élan de citoyenneté nouveau doit tenir compte de cette donnée pour construire de repères et continuer à faire la preuve que l'échange interculturel est une force, un atout, une richesse.

1 commentaire:

  1. Oui, le FN incarne des idées à contre-courant de l'Histoire de la France et... de l'Europe. Car il s'agit bien d'idées qui se propagent aujourd'hui dans beaucoup d'autres pays européens, de la même façon que dans les années 30. Il s'agit de la pire des réponses à la crise économique et sociale. La droite UMP a donc pris et continue de prendre une responsabilité énorme dans la dédiabolisation et la propagation de ces idées. Mais, dans la même temps, il ne faut pas oublier de voir que les 18 % de voix FN sont très hétérogènes. Elles représentent de nombreuses strates d'électeurs : au socle traditionnel des partisans de l'extrême-droite s'ajoutent les victimes sociales de la crise (jeunes sans formation et sans emploi, personnes sans ressources, oubliés des territoires ruraux etc... etc...). Comme le dit Moscovici, ce vote exprime aussi une "colère sociale incroyable" et n'est donc pas d'abord un ralliement à des idées honteuses.
    Ceci étant, le danger demeure que ces personnes qui veulent exprimer leur désarroi et leur misère par un vote protestataire se rallient, en fait, à un parti qui, lui, non seulement propose des réponses simplistes mais propage des idées perverses ("boucs émissaires", discrimination de populations, rejet des "élites", des institutions et des "corps intermédaires"...). C'est donc bien cette cristallisation d'idées dangereuses (inadmissibles) et de révolte sociale (très compréhensible) dans un même parti qui contribue à propager l'idéologie brune. Il ne faut pas oublier que les partis fascistes des années 1930 et 1940 se définissaient comme « national-socialistes ». Et tu as donc raison de souligner que les "nouvelles générations" n'ont malheureusement plus les repères pour comprendre et analyser cette idéologie qui a coûté si cher à l'Europe dans les années 30 à 45.
    Marcello

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