25/04/2013

[Expertise] S'adapter

Cultiver l'esprit critique est indispensable pour former des citoyens. Mais résister ne devient un acteur de création que dans le cas de la justification légitime d'une cause morale ou éthique. Sans quoi toute résistance devient dénis et refoulement. Accepter que le monde entre dans une nouvelle ère est par conséquent tout autant nécessaire et aucun renoncement à la construction du monde qui vient ne peut se justifier. Entre les deux il faut s'adapter. Sans soumission béate ni opposition systématique. Avancer est le propre de l'Homme.




Selon l'expérience du psychologue et philosophe Philippe MALRIEU, il y aurait trois façons de s'adapter : par anticipation, en se préparant à agir ; par différenciation, en intégrant peu à peu les nouveautés ; ou de façon rétrospective, en reconstruisant le passé pour inventer l'avenir.

S'adapter ne signifie pas épouser avec conformisme une situation que l'on n'assume pas mais au contraire témoigner d'une capacité à accepter des conditions qui ne sont pas idéales afin d'agir de plain-pied dans la réalité. La marche du monde est toujours le fruit d'un compromis entre ce que "je maîtrise" et ce qui demeure  invariable. Agir nécessite de faire un deuil : "tout n'est pas possible". En décidant de poser un acte, je fais  le choix de celui là plutôt qu'un autre. Autrement dit, je laisse de côté - provisoirement ou définitivement - les autres que j'aurai pu décider d'engager. L'utopie joue un rôle moteur, au mieux un horizon. Rarement un point de départ.

[Force est de constater que le monde d'aujourd'hui n'est plus celui d'hier 
et que seule la capacité à innover, à inventer à créer peut permettre d'avancer.]

D'autre part, l'expression de ses propres vues trouve une limite avec celle des autres. A l'image du débat sur la Laïcité, la clé du vivre ensemble se trouve dans le respect des pratiques de chacun. Le compromis consiste alors à  ménager les fondamentaux de chacune des parties dans un seul but : faire avancer les choses  dans le sens d'un progrès aussi maigre soit-il. Il devient le premier pas d'un itinéraire à poursuivre car comme nous le dit le proverbe chinois : c'est en avançant que l'on consrtuit le chemin.

L'intérêt général est le compromis entre des initiatives privées et l'action publique qui oeuvrent toutes deux dans le sens du bien commun. C'est le respect de la diversité. 

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