13/03/2014

[Initiative] Un pôle multimodal de la mobilité territoriale

La mobilité est un atout non négligeable dans le développement des territoires. Et par conséquent elle est un enjeu pour l’action des pouvoirs politiques. En favorisant leur accessibilité il devient possible de rompre le cloisonnement des bassins de vie. L'impact d'une politique de la mobilité est réel et se vérifie tant sur les plans économique que social ou encore environnemental. 

Constats : En effet, si ces solutions de transport collectif ont un impact non négligeable sur l'environnement, elles représentent aussi pour certaines personnes le seul moyen de transport. De ce fait, pour la collectivité territoriale qu'est le conseil général, la mise en œuvre d'une politique globale de la mobilité peut devenir un véritable outil de cohésion du territoire. 

Un impact sur trois volets 

Dans un souci de développement durable autant des territoires que pour les politiques publiques, notre époque impose à la puissance publique de faire des choix stratégiques ad hoc.
Économique : Pour attirer les entreprises et par conséquent l'emploi, les zones d'activités tel que Anjou actiparc par exemple ont besoin d'être accessibles. Le développement économique passe par la voie indispensable de la mobilité comme un critère d'accessibilité. 
Comme ses homologues, le département du Maine et Loire compte plusieurs grands pôles urbains organisés en agglomération. Angers et Cholet bien entendu mais également Saumur et Segré et dans une moindre mesure : Baugé et Beaupréau. Pôles économiques, ces territoires cherchent à rompre leur enclavement de manière à en faciliter l'accès. Car c’est vrai que pour faire venir des entreprises dans des zones d’activités, les cantons et Communautés des Communes ont besoin d’un réseau de routes. On ne peut donc rester dans le dilemme tel qu’il est posé.
Social : Hormis la question à proprement de l'emploi, il demeure un problème résiduel chez beaucoup de demandeurs d'emploi, c'est celui de la mobilité et plus particulièrement celle géographique.
Demandez à un travailleur social d’une des circonscriptions que compte le Conseil Général quelle est la problématique récurrente à laquelle sont confrontés les publics qu’il accompagne. Il vous répondra dans la plupart des cas : la mobilité. Non pas que cette question soit foncièrement plus importante que la santé, la parentalité ou encore le logement. Seulement elle est une préoccupation commune à toutes les autres. Et y apporter une solution durable contribuerait à lever un obstacle important dans le processus d’insertion des populations les plus fragiles. En effet, lorsque l’on habite en secteur rural et qu’on doit bénéficier d’un suivi social quel qu’il soit, il est nécessaire de se déplacer. Le plus souvent d’ailleurs vers le pôle urbain le plus proche. Et des polarités urbaines, le département en compte bon nombre certes mais pour le moins éloignées les unes des autres. Ce qui ne facilite pas l’accès au service publics des populations qui habitent les secteurs situés autour. A ce titre, la mobilité apparaît véritablement comme une question sociale et une condition pour pouvoir circuler librement.
Environnemental : A travers son objectif de mettre à moins de 15 min d'un pôle urbain l'ensemble du département, c'est ce que vise la majorité actuelle à travers le création de 2x2 voies. Cependant cette politique renvoie au tout voiture. C'est ce que l'opposition nome le "rêve de bitume". Sans doute faudrait-il réfléchir à des solutions alternatives au « tout bitume » et qui permette malgré tout de rompre l’isolement des territoires ruraux. Ces mêmes routes ne peuvent-elles servir au transport en commun ?

2- Des axes d'intervention complémentaires

- La mobilité intra-urbaine : Il s'agit là d'une mobilité qui se conjugue sur deux plans. Tout d'abord la mise en oeuvre de moyens de transport à l'intérieur de chaque pôle urbain. Comme c'est le cas à Angers Loire Métropole avec 'IRIGO'. Ainsi, il existe aujourd'hui dans la plupart de ces pôles un réseau de transport ou un plan de déplacement. Il s'agit donc d'une mobilité intra urbaine qui vise à faciliter les déplacements des habitants à l'intérieur de ces agglomérations.
- La mobilité inter-urbaine : La mobilité inter-urbaine est le complément nécessaire de celle - intra-urbaine - qui existe aujourd'hui au sein des agglomérations. "Anjou bus" doit non seulement être encouragé mais développé. Il doit par ailleurs être connecté aux autres à travers une système de correspondance.
 Plusieurs moyens se conjuguent alors. Qu'il s'agisse de réseau de transport en commun ou que cela se fasse par le biais de solidarités individuelles à travers le succès que connait le co-voiturage.

- La connexion avec les autres modes de transport collectif (TER, TGV...) :
Aujourd'hui, les différents modes de transport apparaissent en ordre dispersé. Des villes comme Saumur ou Cholet bénéficient par exemple d'une gare ferroviaire et à ce titre dispose du TGV, du TER en plus de la gare routière dont doit se contenter la ville de Segré. Si chaque collectivité est maître de son développement local, c'est l'harmonisation entre ces différentes modalités qui peut simplifier autant que développer leur utilisation.

3- Un rôle sur mesure pour le Conseil Régional :

L’aménagement du territoire autant que les transports sont deux compétences détenues par la collectivité départementale. Ce sont par conséquent deux leviers qui pourraient être associés pour mettre en œuvre une politique globale de la mobilité à l'échelle de la Région.
A ce jour, le Conseil Régional mène des actions ciblées mais sans envergure suffisante autour de la mobilité. Les aires de co-voiturage et la plate-forme internet sont des initiatives intéressantes mais qui doivent être couplées avec d'autres moyens dans le cadre d'un schéma départemental de la mobilité.
L'idée de cette réflexion n'est pas de proposer à la collectivité de s'ingérer dans la politique locale des territoires mais bien de construire un schéma global qui offre à chacun un confort dans l'offre de ses déplacements. Cette nouvelle action serait en quelque sorte à entendre comme une aide au développement des territoires dans le cadre d’une contractualisation avec les exécutifs locaux.
Sur le plan régional, l'objectif pourrait être de devenir la liaison entre ces pôles.

La Région ne serait-elle pas le meilleur maillon pour devenir un pôle multimodal de ces différentes solutions de déplacement et le Conseil Régional le coordonnateur de cette politique de transport ?

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