03/06/2014

[Regard] La caverne médiatique

Qu'ils soient de la presse écrite, radiophonique ou télévisée les médias constituent un vecteur essentiel du monde des idées. Et tiennent à ce titre une grande responsabilité dans la transmission d'information ou d'expression sans en confondre les rôles respectifs. Un espace médiatique qui promeut, en fait, tout et son contraire ; le meilleur et le pire ; la réalité et son reflet. A ciel ouvert bien moins que dans la pénombre d'une caverne. 



Nous vivons une époque formidable où le progrès fait rage ainsi terminait sa chronique matinale le célèbre journaliste Philippe MEYER à la fin des années 90. Il ne croyait pas si bien dire tant les bouleversements que notre civilisation connaît depuis lors sont à la fois complexes et rapides. Ce qui l'est moins, c'est notre capacité à en intégrer les changements pour accueillir le nouveau monde.
A l'image des prisonniers du mythe de la caverne de Platon, notre époque connaît la servitude des idées à courte vue, des ombres fumeuses de la communication et d'une démagogie stérile des affects. Si la vie est un théâtre, l'oeuvre du monde contemporain se répète en coulisse. De comédie mièvre ou piteuse tragédie, la mélodie du monde sonne rarement juste. Mais ce n'est pas parce que les artisans ne sont pas à la hauteur des idées que l'on attendrait d'eux, qu'il faut en délaisser la partition. De tout temps essentiel, décrypter le monde pour en comprendre l'usage est devenu indispensable. 

[L'idée ne remplace pas les faits, elle les prolonge en élevant 
au rang de point de vue celui qui s'y exerce.] 

Au-delà des apparences, tout point de vue n'est nullement un point d'arrivée mais bien un point d'étape dans la réflexion et un point de départ dans le débat d'idées.  Dans le concert des médias, la crise de société gagne aujourd'hui le 4e pouvoir, celui de la presse. Reflet d'une époque ou réalité durable. Après les rédactions de Libération, du Nouvel Observateur, c'est au tour du journal Le Monde de voir démissionner, contrainte et forcée, sa directrice sans qu'aucun modèle de presse durable ne soit jusque là inventé.A l'heure ou nous avons tant besoin de l'exercice journalistique comme compagnon de route. A cette époque de l'année où se joue le mercato médiatique de la rentrée, Nicolas DEMORAND, Laurent JOFFRIN et Nathalie NOUGEYREDE, à défaut de tribune, conservez votre plume. 

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