06/06/2008

La démocratie par les mots

La meilleure façon de lutter contre toutes les formes de xénophobie, c’est encore de libérer, par la parole, les richesses de l’existence humaine. Et ce, quelque soit la forme employée et le sujet traité. La pratique d’un art, par exemple, offre de multiples formes d’expression : dessin, musique, danse, comédie… A chacun de trouver le moyen qui le touche ou lui correspond.
A travers l’existence de ces initiatives où l’être tient une place principale, la peur ou les préjugés sur l’autre s’effacent peu à peu. Et parmi ces activités artistiques, l’écriture tient une place particulière. En effet, elle constitue un moyen très populaire, utilisé par tous au quotidien. Et je suis persuadé que la démocratie par les mots est un outil à mettre entre toutes les mains.
Pour autant, à l’heure où l’on entend dire que la revue « National Hebdo » va stopper sa diffusion en raison de difficultés financières, je m’en réjouis. D’aucun me dira qu’il s’agit là d’un réflexe primaire mais qu’importe, c’est déjà ça de moins. D’autre part, cette nouvelle me conforte dans mon idée de tenir ce blog. Non pour prendre le relais de ce message qui m’est de loin antipathique, mais bien au contraire pour apporter une ouverture sur le monde. Hostile au réflexe nationaliste, je ne prétends pas délivrer un message totalement juste mais je pense que l’épanouissement humain passe par l’expression de tous les points de vue.

Bien entendu, on peut penser que pour qu’une démocratie vive pleinement, il faut qu’elle laisse la parole à toutes les voix. Pour autant, j’ai du mal à imaginer que l’écriture s’accorde avec la xénophobie. D’ailleurs, de par sa polysémie, un mot est tout le contraire du sectarisme.
« Touche pas à mon pote » défendait lors de son lancement le mouvement « SOS racisme » dans les années 80. Dans ce cas précis la force des mots s’illustre.
Mais parfois, lorsqu’il s’agit de traduire des sentiments, les mots atteignent leur limite. Il faut par conséquent faire appel à la forme et inventer des tournures poétiques ou les mots s’entremêlent et provoquent l’émotion.
Enfin, les mots s parfois aussi des carcans. Dans son essai autobiographique intitulé « Les Mots », Jean-Paul Sartre mène un combat contre sa propre image : l’image de soi devant soi et l’image de soi dans le monde. Les mots sont parfois durs et enferment nos discours, victimes d’un sens dévoyé. Se faire comprendre au plus près de ce que l’on pense devient alors une tâche ardue.
Dan ce cas, la langue écrite permet souvent de faire passer des subtilités que ne facilite pas toujours l’oralité. De plus, avec l’écrit on est tenu de lire dans son intégralité le message avant de porter un jugement sur les propos. Il est donc plus difficile de couper la parole. De ce fait le débat se fait jour avec plus de sérénité et chacun prend le temps de laisser mûrir sa pensée.

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