10/06/2008

Apprivoiser le silence

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le silence est parfois plus lourd de message que la parole. Il est une forme d’expression tant intérieur qu’extérieur. Car un silence ne s’accommode jamais du vide, il laisse le soin à chacun de l’interpréter en fonction de son enthousiasme ou de son tourment. De ce fait, le silence se fait repos ou torture de l’âme, c’est selon.

Tantôt propice à la méditation, il habille l’âme de velours. Il devient alors un psychotrope actif pour l’équilibre de tout mon être.

Mais lorsque, à d’autres moments, il se fait complice de nos doutes, il s’étend alors inexorablement en nous laissant dans un profond désespoir. Même s’il ne s’agit que de courts instants à l’échelle d’une vie, le silence se fait alors pesant.

Le silence est également un refuge qui permet de puiser au fonds de soi ses fondamentaux et par conséquent de maintenir l’équilibre de tout son être.

En tout état de cause, le silence est un état qu’il est nécessaire à chacun de savoir apprivoiser. Intériorisé, il libère une profondeur qui nous renvoie à notre propre existence.

Pour être à l’aise avec cet exercice, sans doute faut-il écouter son rythme intérieur ? De plus, il faut faire preuve d’une forme de courage car dans le silence, le temps pèse et chaque seconde nous rappelle à notre modeste condition.
A contrario, le bruit provoque, quant à lui, une euphorie qui nous fait oublier, une fois n’est pas coutume, le poids de l’existence.

Enfin, nous ajustons notre usage du silence en fonction de la circonstance que nous vivons. Ainsi, lorsque je suis seul, il accompagne ma méditation. Et, au milieu d’un groupe, ce même silence me permet de prendre de la distance afin d’observer mes congénères. Et chacun interprète librement cette attitude en fonction de son propre regard. Le silence est alors bercé d’une multitude de regards.

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