
Depuis plusieurs semaines, je change régulièrement de voiture. La nécessité de trouver mes repères sur chacun des nouveaux modèles est devenue pour moi un exercice régulier. Chaque fois, il me faut m’adapter au niveau de maniabilité, à l’absence de certaines options que le modèle précédent possédait et vice versa. Peugeot, Citroën, Renault, VolksWagen chaque marque de chaque pays passent entre mes mains de conducteur averti. A l’heure où la préservation de l’environnement tient une place majeure dans notre société, chaque geste compte cependant. Et l’utilisation de la voiture doit être réduite au strict nécessaire dans les foyers. Aussi, je fais attention à mes déplacements. Pour chaque modèle que j’utilise, je fais des comparatifs sur son niveau de pollution. Ceci dit, le seul fait de me déplacer jusqu’au garage afin de déposer un modèle et d’en prendre un autre pour le ramener chez moi constitue un déplacement sans utilité réelle. Pris d’un sentiment de culpabilité, je m’assigne à suivre un comportement irréprochable envers mes congénères que je croise sur le trajet. Je ne sais par quelle étrange circonstance, depuis que j’utilise ce type de véhicule, je ne lésine sur aucun geste amical. Je m’arrête avant chaque passage pour piétons, attendant avec patience, que chacun ait terminé de le traverser. Je salue les cyclistes pour les encourager. Ou encore, je me rapproche du bord de la chaussée afin de laisser suffisamment de place au passage des motards qui me rendent la diligence d’un geste du pied. Je me sens comme obligé de remplir cette démarche car sur le véhicule que je conduis il est écrit en grosses lettres : « véhicule de courtoisie ». Je ne peux me résoudre à tromper les gens sur le slogan. Au risque de me faire arrêter par les forces de l’ordre et ainsi inculper pour publicité mensongère. Serais-je devenu le produit d’une mascarade où le zèle devient vertu ? Vous l’aurez compris, ma voiture est en panne et je roule dans des véhicules de courtoisie que mon garagiste, dans un élan de politesse raffinée me prête. S’il dispose de plusieurs véhicules, les prêts réguliers auprès de ses clients impliquent un calendrier très serré et parfois des exigences ou la courtoisie n’a plus sa place. Dès que je n’en est plus d’usage, je dois ramener le véhicule pour faciliter la vie d’une autre automobiliste qui connaît les mêmes désagrément que moi.La première fois que le garagiste m’a dit qu’il me prêtait un véhicule de courtoisie pour le Week-end, je m’imaginais déjà une belle berline ou mieux une décapotable avec l’arrivée des beaux jours. Mais ma surprise se renversa très vite. La courtoisie, semble-t-il à des limites. Si je totalise les carrosseries que j’ai pu caresser jusqu’ici, j’ai dû me réhabituer à l’usage du starter, que je n’avais même pas connu pour ma première voiture. C’est vous dire l’état des carrosses. Seul plaisir, j’ignorais jusque là le confort de la climatisation. Trève de courtoisie, la voiture n’est qu’un gadget sans grande importance. Tout l’art réside dans la conduite.
....tout l'art réside dans la conduite...oui mais de façon "courtoise".
RépondreSupprimerexcellent, j'ai découvert votre blog et le lit avec plaisir, je n'ai pas encore eu le temps d'en faire son tour, mais le peu que j'ai lu m'a plu. Ma journée commence bien.ah! oui, les parkings des hypermarchés, je ne les aborderai plus de la même façon.
salutations à vous.
Merci beaucoup pour ce commentaire. Et au plaisir de se croiser avec courtoise sur une prochaine route.
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