21/09/2010

La régulation impossible ?

Avec les conséquences sociales de la crise financière que connaît le monde, il n’est plus personne qui défende un capitalisme sans fond car trop ravageur. Partout, dans les discours plus que dans les actes, le terme « régulation » est brandit comme la solution miracle. Le problème qui demeure avec ce type solution, c’est son caractère équivoque. Si « régulation » est sur toutes les lèvres, il est possible de penser que chacun donne à ce terme un sens différent, et pire encore, une signification susceptible de préserver son propre confort. Ainsi, en fonction de la place où il se trouve, chacun des acteurs économiques, qu’il soit producteur ou consommateur, porte une vision beaucoup moins consensuelle. Ainsi, pouvons-nous dire que les mots –qui plus est quand ils sont vagues - nourrissent plus aisément le consensus que les actes. Une fois chacun rassuré par des mots, c’est pourtant bien grâce à des actes, que la sortie de crise s’effectuera. Et ce sera le temps des contradictions.



Dans les deux cas, l’Etat est acteur. Tout l’enjeu réside dans le bon dosage de cet interventionnisme. Et la question demeure comme toujours : de la justice sociale ou de l’équité, où se trouve le juste milieu ? Un jeu d’adresse pour un équilibriste. Alors comment définir une ligne de conduite face à toutes ces incertitudes ? Comment savamment mesurer la présence d’un Etat ? En se reportant à des valeurs communes peut-être ?


Pour Jean-François KAHN, dans Où va-t-on ? esquisse, en substance, cette analyse. La sagesse voudrait que la vérité se trouve au centre de toute chose. Pourtant quand on recherche la véritable justesse, celle-ci est un curseur qui varie entre deux extrêmes mais ne s’arrête jamais exactement au milieu. Autrement dit, les choses ne sont jamais toute noire ou toute blanche certes. Mais même dans le gris, il faut distinguer des nuances. Et cela est vrai pour tout ce qui concerne l’activité humaine. Celui-ci varie en fonction du contexte certes mais également en fonction du choix de société, autrement dit du projet politique défendu. Certains vont même jusqu’à parler de politique de civilisation comme Edgar Morin. Il faut nécessairement dès le départ fixer des priorités qui serviront de cadre à l’action politique. Des sujets auxquels l’Etat ne pourra déroger. L’Education comme priorité par exemple fait l’unanimité là-dessus. Personne n’a jamais évoqué l’idée de privatiser le système éducatif en France.

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