25/01/2013

[Débat] Autonomie/Dépendance

La vie humaine oscille entre autonomie et dépendance, deux mots clés de la construction de chaque individu. Deux dynamiques dont la perception qu'on a, ne correspond pas toujours aux situations réelles que l'on vit. En effet, si,  dans le discours convenu, l'autonomie s'acquière au prix d'un long processus menant de la fin de l'enfance jusqu'à la construction de la vie adulte post adolescente, elle, se perd avec le grand âge qui, petit à petit, donne raison à notre lâcher prise, plus concrètement, les évènements de la vie  nous font sans cesse passer d'un état d'autonomie à une dépendance. Le rapport autonomie/dépendance n'est pas si linéaire ou  chronologique que l'on voudrait bien le croire et se joue des circonstances de la vie. 

L'autonomie n'est pas l'indépendance. Nous avons besoin du contact avec l'autre pour exister pleinement et l'attachement que l'on porte à ceux-là, qu'il soit affectif, moral... est une forme de dépendance qui nous rend  libre. L'indépendance totale, si elle est possible, serait une servitude. Etre autonome c'est par conséquent conserver un attachement aux êtres comme aux choses en tenant la bonne distance. Et en demeurant le garant de celle-ci.  

L'autonomie financière, pour ne parler que d'elle, peut se perdre où se trouver tardivement. La perte soudaine d'un emploi, où l'impossible accès à un travail fixe et pérenne par exemple. C'est ainsi que l'on voit des trentenaires venir revivre chez leurs parents à la suite d'un accident de la vie comme on appelle ces évènements. La solidarité familiale (affective comme juridique d'ailleurs) joue dans ce cas pleinement son rôle. 

La dépendance ponctuelle vécue dans un cadre privé (solidarité familiale, amicale...) pas plus que celle de l'action publique (allocations sociales) n'est de l'assistanat. C'est une aide, un accompagnement qui tient le rôle de passerelle autant que de tremplin et dont celui qui en bénéficie demeure le principal acteur. C'est de lui seul que peut venir la volonté de repartir, de continuer. Pour ce faire, il a besoin d'un cadre autant rassurant que structurant, de conseils avisés dont il peut se saisir sans pression, d'être valorisé dans ce qu'il est autant que dans ce qu'il fait. Dire à quelqu'un qu'on le sait capable de... C'est là le meilleur encouragement. 

Ainsi, autonomie et dépendance, ne tiennent pas les deux extrémités définitives de la chaîne de la vie mais correspondent à des passages au cours de celle-ci. 

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