L'autonomie questionne le rapport de soi aux autres, à la société et également à
l'environnement et au futur. Evoquer cette question revient à parler de libre
création d'entreprise, de préservation de l'environnement autant que de la
construction des liens de solidarité. Par conséquent, les trois branches du
développement durable.
Par ce que l'autonomie signifie la capacité de se donner à soi-même une loi, son apprentissage s'acquière par l'éducation et nécessite
une pédagogie adaptée.
En complément de l'éducation qui fixe le
cap et l'orientation, la pédagogie dessine les moyens de l'atteindre, c'est à
dire qu'elle propose une méthode d'action. Là où l'éducation apporte une
réponse à la question "Pourquoi", la pédagogie développe le
"Comment on s'y prend pour agir ? " à travers une double prise en
compte : celle de l'apprenant comme celle du formateur. La pédagogie s'illustre
donc par une méthode d'accompagnement ayant pour fin l'apprentissage d'un
savoir, d'un savoir-faire, d'un savoir-vivre. Il existe de multiples courants
comme autant de méthodes d'agir ou de faire agir.
« La voie normale de l’acquisition
n’est nullement l’observation, l’explication et la démonstration, processus
essentiel de l’École, mais le tâtonnement expérimental, démarche naturelle et
universelle ». Ainsi s'exprimait le pédagogue Célestin FREINET.
Un enjeu sociétal
Un enjeu sociétal
Créer et favoriser les conditions d'une autonomie pour tout un chacun est un
des leitmotiv du 21e siècle eu égard aux procès en assistanat de certaines
méthodes tant dans les politiques publiques "sociales" que dans leurs
déclinaisons autour de la solidarité locale. Pour autant, l'autonomie ne se
décrète pas, elle s'acquière. Par étapes successives, par essai-erreur, par des
rencontres et surtout par l'acceptation d'une certaine prise de risque.
L'autonomie ne se distribue pas, elle se
prend. A travers la frustration dont sait jouer le pédagogue,
l'individu-apprenant devient d'acteur de sa propre démarche et le premier
témoin de son avancée. Pour cela, le pédagogue doit laisser le
"vide-créateur" à l'élève afin qu'il puisse prendre des initiatives.
C'est ainsi que l'on qualifie parfois avec cavalerie de "fainéant" le
bon formateur qui se refuse d'intervenir à outrance afin de laisser l'élève
construire son cheminement. Bien sûr, le prédicateur doit continuer
d'accompagner l'élève afin de lui apporter une présence et ses conseils un
climat rassurant.
En ce sens, l'apprenti ne doit pas vivre
la méthode qu'on lui propose comme oppressante mais structurante, non comme
soumise, mais acceptée.
Une définition empirique
Dans sa définition officielle : La pédagogie active est de fait moins
cadrée que la pédagogie « traditionnelle », pour laquelle on a un
référentiel (programme à suivre) et des exercices calibrés pour tester les
savoirs et savoirs-faires. Avec les méthodes actives, l'apprenant est certes encadré,
mais il est plus autonome dans sa démarche, et le travail se fait parfois en
groupe. Il faut donc présenter de manière claire à l'apprenant les objectifs de
la démarche et les critères d'évaluation. On parle souvent de « contrat
technique et pédagogique » : ce contrat présente les attentes
techniques — au sens large, et selon la matière enseignée : compétences
qui devront être mises en œuvre, volume du travail à fournir, résultat final
attendu — et pédagogiques — évaluation de ce qui a été appris et de la démarche
de l'apprenant, que la solution au problème soit « bonne » ou pas.
En ce sens, la pédagogie
active porte en elle les conditions d'une prise d'autonomie.
Un usage universel
Un usage universel
Le terme "pédagogie" est
couramment utilisé dans les médias dans un sens quelque peu détourné à travers
l'expression "on va faire de la pédagogie". Il s'agit pourtant d'une
des plus nobles tâches qu'il est donner à un acteur de produire tant elle
est positive dans sa philosophie. Ainsi, politiques, chefs d'entreprises, cadres
de service ou tout autre donneurs d'ordres chargés de fixer et faire suivre une
direction disent avoir recours à cette méthode. En vérité, dans ces cas précis
les modalités d'action ressemble plus à de la stratégie visant à la
justification de la mise en place d'un projet, d'un dispositif ou encore
d'une réforme.
Pour résister à l'air du temps, la méthode que je défends pour ma part s'inscrit dans la droite ligne de la pédagogie active où l'individu construit lui-même son
cheminement accompagné par le pédagogue qui reste à côté. La finalité de la
pédagogie est de permettre l'accès à l'autonomie du sujet et répond à un besoin
essentiel des individus : donner du sens à ses pas. Un sens indispensable dans l'accès à l'autonomie car il permet de motiver ses propres choix, de tenir sa personnalité et de construire avec l'autre en société. Accéder à l'autonomie, c'est inscrire son existence dans une perspective.
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