08/04/2013

[Expresso] Séismes

Après les séismes climatiques et l'ouragan économique, l'onde de choc est à présent démocratique. Elle vient clore le cycle infernal de la spirale négative commencé par l'épuisement des ressources naturelles puis accéléré avec l'éclatement de la bulle financière. Trait commun entre ces trois catastrophes : la main de l'homme.



L'affaire Cahuzac provoque une vague de discrédit sur l'action publique qui est loin de vouloir retomber et va causer encore des remouds. C'est la parole de la classe politique toute entière qui est aujourd'hui mise à mal et avec elle l'autorité républicaine. L'impératif républicain et, son corollaire, le détachement des intérêts individuels et strictement privés sont-ils encore une voie possible ? Les appâts du pouvoir et du gain à tous prix ne constituent-ils pas la plus importante des pollutions de l'exercice du pouvoir ? 

De la démocratie, nous pouvons néanmoins nous réjouir de deux choses essentielles : le travail d'analyse et d'investigation journalistiques ainsi que l'indépendance de la justice sont intacts. La mise au jour de l'affaire en question le révèle. Cette réalité se veut rassurante car il s'agit de deux des quatre piliers du temple de la démocratie française. Restent les deux jambes du siège de la gouvernance, le législatif et l'exécutif  que la volonté citoyenne d'une moralisation réelle de l'action publique doit faire se redresser.

A propos du courage qu'elle présente comme une solution pour retrouver le chemin de la confiance, la  philosophe Cynthia FLEURY  développe l'idée selon laquelle il consiste en une double action : individuelle et collective. "La démocratie ne peut se pérenniser que si elle s'appuie sur le socle du courage des individus" afin de créer et faire tenir une éthique collective. Le vrai courage serait individuel  car il se caractérise par un exercice solitaire au nom d'un idéal collectif. Dans la pratique, cela passe par des rendez-vous avec soi-même selon la maxime de Jankélévitch : "c'est à moi de le faire, et tout de suite ou jamais".

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