27/01/2014

[Médito] Chronologie

On prétend souvent ne se souvenir que des belles choses. Comme si notre mémoire faisait systématiquement un tri sélectif. Pourtant, chaque expérience, qu'elle soit bonne ou mauvaise, porte en elle les germes d'une évolution car la vie est un fil ininterrompu. Et le monde un fleuve dont le cours se renouvelle entre chaque bain. 


Positive, comme négative, les expériences que l'on vit nous servent de repères. Elles peuvent constituer un exemple à suivre ou au contraire une circonstance à ne jamais reproduire. Nous démarrons l'année 2014 par une étrange contradiction. Alors que nous commémorons avec la plus grande justesse les 100 ans du début de la Grande Guerre comme un événement marquant du 20e siècle, s'installe durablement l'ère de l'éphémère dans notre société qui fuit son présent. La mémoire et le refoulement cohabitent comme un antagonisme dans nos esprits. 

[Le temps s'écoule, les époques se succèdent et la
 mémoire demeure comme le seul témoin des origines.]

Souviens-toi de m'oublier écrit Gainsbourg que la peur de souffrir traumatise le poussant même à fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve. Pourtant on ne vit bien - c'est à dire sans éprouver de remords - qu'en assumant son passé. Erreur comme réussite, victoire ou échec. Car la seule vraie victoire est celle que l'on tient sur soi-même en éprouvant sérénité à se regarder dans le miroir à chaque réveil afin de cueillir le jour qui vient. Et c'est bien cela qui importe au-dessus de tout le reste quand vient le soir de sa vie. 

La mémoire est un devoir pour l'humanité non seulement pour assurer sa survie mais pour se donner une conduite morale. 1914-2014 :  la guerre juste a pour ennemi l'obscurantisme, comme combat le repli sur soi et pour territoire de conquête l'Europe. Ainsi le plus bel hommage que le monde puisse rendre à la fin de la guerre 14-18 passe par la construction de l'Europe politique.

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