26/05/2014

[Expresso] Euro-scepticisme

Depuis sa création, l'Europe fait face aux septiques. Comme tout mouvement, elle a son lot de mécontents. Mais, plus que cela, elle constitue un bouc émissaire au rejet de la classe politique. Et fait le choux gras des extrêmes, en mal d'existence. Sans nul doute, dans sa traduction électorale, le scepticisme est en fait anti-européen. C'est la vérité du scrutin. 


Une nouvelle étape européenne vient d'être franchie. Non des moindres. L'extrême droite défend une philosophie contre-nature de l'Europe. Celle de la peur de l'autre qui condamne au repli sur soi, de la peur de l'avenir qui conduit à l''immobilisme du conservatisme qui détourne du progrès. 

L'Europe des nationalistes, c'est une Europe qui se présente contre elle-même. Si penser contre soi-même a souvent du bon, il peut s'avérer contre-productif. C'est le cas pour ces élections européennes 2014. Si l'abstention n'a pas atteint le niveau record de 2009, l'adhésion à l'Europe n'en n'est pas plus forte. Pis, en France, le FN qui gagne du terrain ne propose rien pour le renforcement de celle-ci. Son discours ne s'adresse qu'au protectionnisme à l'intérieur de chaque état, là où le projet européen fait oeuvre d'ouverture.

[A l'image du nihilisme contraire à l'humanisme, vis à vis de l'Union, 
le scepticisme est anti-européen]

Personne n'ose croire ce matin, qu'en France - Pays des droits de l'Homme - le FN arrive en tête. Pourtant, force est de constater qu'au sein du nouveau Parlement européen, 1 élu sur 3 portent les idées d'extrême droite. Doit-on pour autant en conclure que les idées nationalistes convainquent les électeurs qui en ont fait le choix. L'humanisme, idéal européen nous invite à croire qu'il s'agit plutôt d'un vote par défaut, qui marque le rejet des autres mouvements politiques. C'est le sens du vote des sceptiques. A l'image de la doctrine philosophique du même nom, c'est le doute qui prévaut sur l'intuition parce qu'aucune vérité n'existerait. Mais attention là encore au contre-sens, le doute philosophique sert la cause d'une meilleure compréhension du monde sans en dissoudre les valeurs. Le doute au sein de l'Europe ne sert en rien une quelconque avancée. Pis, il bafoue le mouvement de l'Histoire et de ses valeurs. Et, dans le monde des idées, cette posture porte un autre nom, le nihilisme. 

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